Restauration d’œuvres d’art
Morgane Noly  : entre le scientifique, l’historique et l’artistique

Clara Desmottes
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Morgane Noly, restauratrice d’œuvres d’art, s’est installée à Tallant dans la commune d’Étrigny en 2019. Après avoir été bouleversée à la vision d’un tableau endommagé, Morgane a suivi son rêve de remettre en état les œuvres dans le besoin.

Morgane Noly  : entre le scientifique, l’historique et l’artistique

Morgane aime l’art depuis toute petite. Elle a toujours aimé faire du dessin. Cependant, l’envie de faire de la conservation d’art vient d’autre part : « A douze ans, j’ai vu un tableau très endommagé dans une église et ça m’a marqué. J’ai été très touchée de le voir autant dégradé. Je me disais, "ce serait vraiment super si on pouvait faire quelque chose pour ce tableau" ».

Depuis, les questions ont commencé à mûrir dans la tête de la future sauveuse de tableaux. Est-ce qu’on peut réparer des tableaux ? Est-ce que c’est un métier ? Est-ce qu’il existe réellement ? Depuis ce moment-là, du haut de son jeune âge, Morgane a tout fait pour réaliser son rêve et devenir restauratrice de tableaux. Elle s’est accrochée à cet objectif.
Après son bac, Morgane est rentrée dans l’école de Condé à Lyon, spécialisée dans la conservation et restauration de peintures. Le domaine de la conservation et restauration de patrimoine étant très spécialisé, Morgane ne travaille pas sur d’autres œuvres que la peinture, car pour chaque type d’œuvres d’art, « il y a une conservation qui va de pair ». Ce milieu est d’autant plus vaste : entre la conservation d’art graphique, de sculptures, d’objets en bois, de céramiques, de peinture, et autres, Morgane s’est orientée vers la peinture et « ça a juste confirmé mon choix ».
Elle continua sur un master à Paris, toujours dans l’école de Condé. Ses études terminées en 2018, la nouvelle diplômée fait le choix de retourner dans sa commune natale, Étrigny.

Un atelier à l’abri du bruit

Installée dans la dépendance de la maison de ses parents à Tallant, Morgane n’a pas craint de quitter la capitale pour développer son activité en Saône-et-Loire. Bien qu’à Paris, le marché de l’art soit très dynamique, elle explique son choix par le fait que la Bourgogne est riche en histoire et en patrimoine. De plus, la région accueille des collectionneurs, des personnes habitants dans des châteaux, des héritiers d’œuvres, mais « peu d’artisans d’art ». De ce fait, il a potentiellement des gens en recherchent des travaux de ces artisans. Morgane a beaucoup compté sur cela et elle a bien fait puisque la plupart de ses clients sont des particuliers.

Comprendre l’œuvre pour la travailler

Les œuvres arrivant dans son atelier subissent, dans les cas les plus courants, une déchirure ou de la saleté. L’artisane partage son diagnostic de travail :
« Je commence par un constat d’état, c’est-à-dire que j’observe l’œuvre sous toutes ses coutures pour faire la liste de ses matériaux constitutifs, pour voir comment elle est faite, comment elle est montée, est-ce qu’elle a un châssis ? Un cadre ? »
En parallèle, notre spécialiste liste toutes les dégradations observables. Elles sont reportées ensuite sur un document écrit à remettre au propriétaire de l’œuvre. Ensuite, vient l’étape de l’établissement du protocole de traitement. Il s’agit de définir les différentes interventions à faire sur l’œuvre et à faire des tests. La conservation est un métier de sciences « On utilise des protocoles scientifiques pour déterminer le travail à fournir ». Par exemple, s’il y a un nettoyage à faire, voici quelques questions que Morgane se pose : avec quels produits je travaille ? Est-ce que l’œuvre est sensible à l’eau ? Avec quels types de solvants est-ce que je peux retirer le vernis ?
Pour travailler dans les meilleures conditions possibles, ces professionnels doivent réaliser plusieurs tests afin de trouver la technique correspondant à l’œuvre pour la conserver et la respecter.
Une fois les tests effectués, Morgane valide son diagnostic et passe au rétablissement des peintures.
Pour cela, elle utilisera des pinceaux, et aussi beaucoup d’outils précis venant du médical, comme des outils dentaires. Dans le cas d’une retouche de peinture, le but n’est pas de recouvrir la peinture originale, mais de camoufler les morceaux manquants. Le travail est de « respecter l’œuvre, son histoire, la préserver et remettre en valeur l’originale ».

Les conservateurs et restaurateurs utilisent des matériaux réversibles, résistants et respectueux. Morgane prend l’exemple qu’une restauration qu’elle fait aujourd’hui aura vieilli dans un siècle et que le restaurateur du futur veut veuille l’enlever, il faut : « qu’il puisse le faire le plus facilement possible sans endommager l’œuvre ». En effet, une intervention peut être risquée pour l’œuvre. Le moins on opère, le mieux c’est : pour sa protection et sa conservation.

 

 

 

Contact :

Morgane Noly 07 86 42 69 73
morgane.noly@gmail.com
https://www.restaurationpeinturemorganenoly.com/