Legta du Morvan à Château-Chinon (58)
L’insémination n’a plus de secret pour les élèves !

Après avoir étudié en cours les modes de reproduction en élevage allaitant, les élèves de seconde productions animales du Legta du Morvan (Château-Chinon), accompagnés de leurs professeurs, avaient rendez-vous au Gaec des Jonquilles (58) pour voir la pratique de l’insémination animale (IA) sur cette exploitation.

L’insémination n’a plus de secret pour les élèves !
Les élèves de seconde productions animales du Legta du Morvan ont rencontré Bruno Bécamel, inséminateur chez Elva Novia.

Dans un premier temps, Bruno Bécamel, inséminateur chez Elva Novia, a pu expliquer aux élèves en quoi consistait son métier : bien sûr inséminer (environ 13.000 femelles/an) mais également réaliser des échographies (essentiellement en bovins et un peu en ovins), des synchronisations des chaleurs, approvisionnement en petit matériel d’élevage et minéralisation pour les animaux.

Bruno Bécamel a rappelé aux élèves que ce métier demande de la rigueur, de l’efficacité et du sens de l’organisation du fait du secteur géographique à parcourir quotidiennement (d’Avallon à Saint-Sulpice et dans tout le Morvan), soit 60.000 km/an. Avant de voir le matériel nécessaire pour réaliser une IA, l’inséminateur a expliqué aux élèves comment étaient prélevés les taureaux à Fontaines.

Azote liquide, paillettes, pistolet… 

Pour la plupart des élèves, c’était la première fois qu’ils découvraient la pratique de l’IA et le matériel : la cuve d’azote liquide où sont conservées les paillettes, le pistolet « cassou », l’ordinateur où sont répertoriés les plans d’accouplement des cheptels des éleveurs, l’échographe et son fonctionnement, l’applicateur pour la synchronisation des chaleurs (CiDr).

M. Bécamel a également expliqué la signification des chaleurs et les données inscrites sur les paillettes (une du taureau Nirvana P, possédant le gène sans corne et utilisé au Gaec des Jonquilles).

Les élèves ont eu la chance de voir la préparation et la réalisation de trois inséminations sur trois génisses en chaleurs.

Ensuite, les élèves ont pu échanger avec l’éleveur sur la pratique de l’insémination au sein du Gaec. L’éleveur a décrit son exploitation : trois UMO, 255 ha essentiellement en herbe, valorisés par un cheptel de bovins charolais (210 vêlages) et un atelier avicole. Les mâles sont commercialisés en broutards d’automne et repoussés et les femelles en laitonnes repoussées. Cette année, l’exploitation fait un essai de babynettes. Les vaches de réforme sont engraissées.

Problèmes de vêlages résolus

L’éleveur a expliqué les problèmes rencontrés avant la pratique de l’insémination. Les associés déploraient un nombre important de césariennes sur les génisses et un taux de réforme au premier vêlage élevé. C’est donc en 2010 que le Gaec a pratiqué les premières inséminations sur les génisses. Depuis, le pourcentage d’IA a augmenté pour atteindre 80 % des naissances issues d’IA. Seuls deux taureaux assurent les saillies pour les femelles vêlant tardivement. Comme l’a précisé l’éleveur, l’insémination artificielle permet de réduire le nombre de taureaux à nourrir (dix de moins). Ensuite, il a expliqué les critères recherchés sur les génisses : un IFNais (facilité de naissance) supérieur à 108, les qualités maternelles, l’aptitude au vêlage, la docilité, un ISevr (index de synthèse au sevrage) assez élevé et l’utilisation de quelques taureaux sans corne. Aussi, les associés du Gaec sont satisfaits de l’insémination artificielle. Par ce mode de reproduction, ils ont amélioré le niveau génétique de leur troupeau tout en diminuant le nombre de césariennes et préservé l’état sanitaire des animaux.

Analyse génomique

Les élèves ont pu également découvrir sur cette exploitation la génomique. À partir du prélèvement d’un échantillon de poil, cette science permet de prédire la valeur génétique d’un animal dès sa naissance en comparant son génotype à ceux d’une population de référence dont les performances sur descendance sont connues.  Devant les élèves, Bruno Bécamel a prélevé du poil avec son bulbe de la queue d’une génisse en prévision d’une analyse génomique. 

Catherine Blin et Sybille Lathuillière, enseignantes

Amélie et Camille, très intéressées par le métier d’inséminateur

« Nous pouvons dire que l’insémination animale évite les risques de blessures au moment de la saillie. Nous avons trouvé cette visite très intéressante car cela nous a permis de découvrir un mode de reproduction autre que la monte naturelle. M. Bernier choisissant des taureaux à IFNAIS > 108 sur les génisses obtient des veaux moins gros limitant les frais vétérinaires. Aucun de nous connaissait la génomique permettant de sélectionner très tôt les femelles de renouvellement.  Enfin, cette sortie nous a permis de découvrir le métier d’inséminateur, une profession que nous pourrions exercer plus tard ».

Des formations très pointues !

Les enseignantes ont sensibilisé leurs élèves à ces outils de sélection (pelvimétrie, insémination animale, génomique) grâce aux relations étroites avec les agriculteurs et les organisations professionnelles agricoles. Les élèves ont pris conscience que ces outils permettent d’améliorer la productivité du troupeau. Par exemple, le gêne Mh Beef garantit, à l’état homozygote, une amélioration de la conformation et dégrade moins les qualités maternelles que le gêne Mh (ex : le taureau Hiago). « Nous professionnalisons nos formations à chaque fois que cela est possible. Nous devons former nos élèves à produire autrement tout en maîtrisant les charges opérationnelles et de structure. De nos jours, les élèves doivent être curieux, aller voir ailleurs, découvrir d’autres systèmes de production, travailler à l’extérieur et avoir des connaissances solides en gestion pour les élèves qui souhaitent s’installer ultérieurement », explique Mme Blin.

La semaine du 22 au 26 mars, les élèves découvriront les énergies renouvelables sur des exploitations.

Le GAEC des Jonquilles (58) a présenté son exploitation composée de trois unités de main-d’œuvre exploitant 255 ha essentiellement en herbe, valorisés par un cheptel charolais de 210 vêlages avec un atelier avicole.