SYNDICALISME
Matignon cherche des mesures de « sortie de crise »

Le rendez-vous attendu entre l’Elysée et les syndicats agricoles a été finalement reporté. Matignon continue de discuter avec les organisations agricoles pour trouver des mesures de « sortie de crise »

Matignon cherche des mesures de « sortie de crise »
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA a rappelé que le syndicat majoritaire et Jeunes agriculteurs voulaient un calendrier clair sur les mesures de sorties de crise. ©MCSB - Apasec. Photo d'illustration.

À une semaine du congrès de la FNSEA, que doit clore le ministre de l’Agriculture le 28 mars, le syndicat et Jeunes agriculteurs ont exposé le 19 mars cinq « blocs » de priorités au Premier ministre, Gabriel Attal, qui les recevra à nouveau lundi soir, a annoncé le président de la FNSEA Arnaud Rousseau à l'AFP à l'issue de son entretien à Matignon. La réunion à Matignon s'est tenue après le report d'une rencontre prévue cette semaine avec le président de la République, Emmanuel Macron. Le président de la FNSEA avait annulé le rendez-vous, expliquant que «les conditions pour sortir de la crise agricole [n'étaient] pas réunies», mais refusant de «faire porter aux syndicats cette responsabilité». Il visait des propos rapportés par la presse, selon lesquels les pouvoirs publics auraient fustigé des «syndicats incapables de se mettre d'accord sur 4 ou 5 mesures fortes». Selon une source gouvernementale citée par l’AFP, les syndicats devaient «se mettre d'accord sur une feuille de route, 4-5 grands objectifs ou revendications». «Tant que ce n'est pas le cas, une réunion (avec Emmanuel Macron, NDLR) n'aurait pas de sens».  

Exécution des 62 mesures

Lors de ce rendez-vous, le responsable de la FNSEA a précisé qu'il attendait des arbitrages sur l'élevage, les moyens de production (eau et pesticides, NDLR), la compétitivité, la trésorerie, et les retraites. Sur le sujet des retraites, la FNSEA a quitté la dernière réunion à Matignon, devant l’annonce d’un possible report de deux ans de la mise en œuvre de la réforme des 25 meilleures années. Dans un entretien publié dans Les Echos le 19 mars, Arnaud Rousseau a précisé la position de la FNSEA sur les prix planchers : « Nous voulons que les indicateurs de coûts de production interprofessionnels soient à 75 % pris en compte dans les calculs de prix ».

En matière de trésorerie, Arnaud Rousseau expliquait, la semaine dernière à Agra presse, attendre des mesures supplémentaires pour les profils d'agriculteurs qui ne pourraient pas bénéficier des prêts bonifiés annoncés fin février: « Pour les exploitations en situations délicates, l'État doit entrer en action pour accompagner la restructuration, soit par des prêts supplémentaires, soit une prise en charge de cotisation - sur ce dernier point, il faut aller plus loin que le budget annuel actuel de la MSA », plaide l'agriculteur. Le président de la FNSEA souhaite aussi savoir « quand et comment seront déployées les mesures promises ». 

Le congrès de la FNSEA se tiendra les 26, 27 et 28 mars à Dunkerque. Une rencontre avec Emmanuel Macron pourrait avoir lieu courant avril.

M. R. et Actuagri