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Jean-Marie Sermier (LR) : “ J’ai essayé de défendre la voix de la ruralité ”

Viticulteur de métier, Jean-Marie Sermier a été député de la troisième circonscription du Jura depuis 2002. À l’aube des élections législatives, il a d’ores et déjà fait savoir qu’il ne se représenterait pas pour un cinquième mandat. Retour sur ses mandats.

Jean-Marie Sermier (LR) : “ J’ai essayé  de défendre la voix de la ruralité ”
Jean-Marie Sermier, député Les Républicains de la troisième circonscription du Jura depuis 2022, ne briguera pas un cinquième mandat.

Très investi dans la vie politique, Jean-Marie Sermier a terminé son quatrième mandat en tant que député Les Républicains (LR) de la 3e circonscription du Jura. Vingt ans passés loin de son exploitation viticole de Cramans qu’il a transmis à son épouse en 2002, au moment de prendre ses fonctions à l’Assemblée nationale. « À cette époque, j’étais premier vice-président du Département du Jura. J’avais 31 ans. S’est alors posée la question de savoir qui allait se présenter aux législatives contre Dominique Voynet, la députée sortante de la circonscription. Engagé dans les collectivités territoriales, j’ai dû répondre à la fois à l’attente de mes électeurs et de mes collègues maires et c’est à moi qu’est revenu ce challenge. » Vainqueur à l’issue des élections de 2002, il a dû mettre de côté son métier de passion, la viticulture. « Physiquement, ce n’était pas possible de concilier les deux activités, d’autant plus que je suis attaché à faire les choses bien. La fonction de député nous prend 100 % de notre temps, presque plus qu’un paysan… Je me déplaçais deux à quatre jours de la semaine à Paris, et le reste du temps, je le passais dans ma circonscription où il y a beaucoup d’activité », déclare-t-il.

Défenseur de la cause viticole

Tous les lundis, Jean-Marie Sermier a assuré une permanence à destination de ses administrés. « C’était important d’avoir ces retours du terrain », explique-t-il. Attaché à ses terres, le député LR a pu défendre des dossiers qui lui tenaient particulièrement à cœur. « J’ai notamment travaillé au sein du groupe d’étude Vigne, vin et œnologie, ainsi qu’à l’Association nationale des élus de la vigne et du vin. Nous avons essayé de défendre, au-delà des contingences politiques, la viticulture et la vision culturelle du vin. C’est un marqueur identitaire de la société française », s’attache à dire Jean-Marie Sermier. Défendre l’agriculture française et ses labels de qualité a été l’une des missions de l’homme politique. « J’ai pris beaucoup de plaisir durant quatre mandats, même si je n’ai pas toujours partagé les visions politiques des élus. J’ai essayé de défendre la voix de la ruralité, que ce soit la chasse, la viticulture, l’agriculture, les zones rurales dont on considère trop qu’elles sont simplement des zones où l’on brûle du gasoil et où l’on fume des clopes, comme l’aurait dit un ministre… C’est une dimension culturelle très intéressante. »

Une liberté de vote totale

Quant à la liberté de vote, Jean-Marie Sermier indique avoir eu « une liberté totale ». En dehors des textes de société (procréation médicalement assistée, bien-être animal, etc.) où des querelles ont parfois pu éclater en fonction des arguments de chacun, il était souvent question d’une position commune. « Dans l’opposition, chacun avait sa liberté de vote, contrairement aux députés de la majorité sortante dont certains n’ont, semble-t-il, pas eu d’investiture parce qu’ils n’avaient par exemple pas voté pour le pass sanitaire » À quelques semaines des élections législatives, c’est sans regret que Jean-Marie Sermier va tourner la page d’une fonction politique qu’il aura menée durant vingt ans. « Depuis une quinzaine de jours, je suis plus souvent sur l’exploitation qu’ailleurs », avoue-t-il. Jean-Marie Sermier avait annoncé mi-janvier qu’il ne briguerait pas un cinquième mandat lors des prochaines élections législatives des 12 et 19 juin. 

Amandine Priolet