Élevage ovin
Préserver son capital santé

Marc Labille
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La production ovine est connue pour être physiquement éprouvante. Le nombre important d’animaux et la diversité des tâches, souvent répétitives, sont sources d’accidents et de troubles musculo-squelettiques. La prévention passe par de l’organisation des chantiers, des équipements appropriés et de bonnes méthodes de travail.

Préserver son capital santé
Les causes des troubles musculo-squelettiques sont multiples. L’inadaptation des équipements d’élevage en fait partie.

En élevage ovin, « prendre soin de soi et préserver sa santé tout au long de sa carrière professionnelle prend tout son sens », interpelait Dominique Regnier de la MSA Bourgogne lors de la dernière rencontre technique ovine de Maltat. En automne dernier, sur l’exploitation d’une jeune éleveuse installée depuis quatre ans avec 400 brebis, la thématique choisie était : « comment durer dans une production connue pour être des plus exigeantes en termes de travail. L’augmentation de la taille des troupeaux, la diminution de la main-d’œuvre, la diversité des tâches obligent à s’interroger sur l’organisation du travail, les équipements pour travailler dans les meilleures conditions », posait l’intervenant de la MSA. Une prise en compte qui vaut dès l’installation car « le capital santé de l’éleveur est un élément précieux », poursuivait-il. 

Maladies professionnelles

Dans des élevages comptant plusieurs centaines d’animaux à manipuler régulièrement, les interventions fréquentes et répétitives impliquent des efforts physiques importants de la part de l’éleveur. Réalisées dans des postures longues et souvent inconfortables, elles peuvent provoquer des accidents musculaires et articulaires et induire le développement de troubles musculo-squelettiques ou TMS, expliquait Dominique Regnier. Ces TMS sont des affections dites péri-articulaires qui désignent un ensemble de pathologies touchant principalement épaule, coude, poignet, dos, genou, cheville… Maladies professionnelles les plus répandues en France, elles peuvent entrainer une incapacité fonctionnelle compromettant l’aptitude au travail, indique-t-on à la MSA. 

Causes multiples

Les causes des TMS sont assez multiples. Le poste de travail en fait partie : position inappropriée ou extrême, répétition de mouvement, effort musculaire… L’organisation même du travail peut aussi être en cause de même que la formation de l’intéressé. L’inadaptation des équipements et des outils mal entretenus (mal aiguisés par exemple) sont aussi des facteurs induisant les TMS. Enfin, le port de charges lourdes, les vibrations, l’âge ou une déformation permanente de la colonne vertébrale sont des facteurs aggravants, indiquait le conseiller en prévention de la MSA.

Réflexion en amont

Pour prévenir les TMS, il est essentiel d’avoir une réflexion en amont sur l’organisation d’un chantier, sur des équipements appropriés (parcs de contention, cage de retournement, etc.). Il faut aussi prévoir une méthode de travail permettant de tenir dans la durée sans effort excessif ni fatigue inutile (limitation du recours à la force, postures moins sollicitantes, etc.). L’objectif, « c’est de travailler dans le calme rapidement, sans fatigue excessive et en toute sécurité », recommande la MSA.

L’autre volet de la prévention des TMS, c’est d’adopter une bonne hygiène de vie à commencer par bien s’hydrater avant et pendant l’effort. Une bonne alimentation est aussi recommandée. Autre précaution à ne pas négliger : l’idéal est de s’échauffer avant l’effort et d’exercer d’autres mouvements que ceux du travail, recommande Dominique Regnier. La tenue vestimentaire a son importance aussi car elle doit être appropriée, recommande-t-on.