Les Soulèvements de la terre
Le mouvement Les Soulèvements de la terre a encore frappé

Des militants des « Soulèvements de la terre » ont saccagé deux parcelles, l’une de muguet, l’autre de salade, le 11 juin dans la région de Nantes. Attaqués par des groupes de plus en plus radicalisés, la FNSEA mobilise son réseau.

Le mouvement Les Soulèvements de la terre a encore frappé

À l’occasion d’une manifestation dimanche 11 juin, des activistes du mouvement Les Soulèvements de la terre (dont une cinquantaine revendique être des agriculteurs) ont saccagé deux serres dans la région nantaise : une de salades et une de muguet. Ils voulaient ainsi dénoncer le « maraîchage industriel » et accusaient « une poignée d’agri-managers […] d’artificialiser les sols à grand renfort de bâches plastiques et de serres chauffées ». Cette action destructrice a été rapidement condamnée. Par les maraîchers eux-mêmes : « Aujourd’hui, je pleure. Les zadistes ont détruit nos serres expérimentales en sol vivant et cultures sans pesticides. En toute impunité… », écrit Régis Chevallier, président de la Fédération des Maraîchers nantais. Avec ses collègues producteurs, il a reçu le soutien de sa Fédération nationale. « Ce dimanche 11 juin est une journée noire pour l’agriculture en général et le maraîchage en particulier » dénonce Légumes de France (LDF).

Des parcelles expérimentales

LDF déplore que le groupuscule extrémiste des Soulèvements de la Terre « s’est lâchement et de manière profondément idiote, attaqué à une exploitation agricole productrice de muguet […] ainsi qu’à plusieurs parcelles expérimentales ». La Fédération précise que les parcelles en question « accueillaient des expérimentations en agroécologie sur 3.000 m2 de recherche sur les solutions de cultures palliatives à l’usage de pesticides ». Pour LDF, « l’agriculture proposée par Les Soulèvements de la Terre amènerait les productions françaises vers une inéluctable confidentialité. C’est la souveraineté alimentaire du Peuple français qui est ainsi attaquée ». Légumes de France demande instamment à Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, et à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, « la dissolution immédiate des extrémistes "verts" des Soulèvements de la Terre » conclut le communiqué de LDF. Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau a lui aussi réagit sur son compte twitter : « Tout mon soutien aux maraîchers nantais victimes d’irresponsables qui défient les autorités et cherchent le chaos. Urgence à agir. Tout cela va très mal finir. Les appels au calme et à la raison portés par la FNSEA ne tiendront pas longtemps sans décisions fortes ».

Une pétition en ligne

Enfin, le Collectif Sauvons les fruits et légumes a déposé une pétition en ligne (sur change.org). Sous la forme d’une « Lettre ouverte à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer », la pétition rappelle au ministre qu’il avait annoncé le 28 mars dernier (après les violentes manifestations de Sainte-Soline) « la dissolution » des Soulèvements de la terre comme « groupement de fait incitant et participant à la commission de sabotages et dégradations matérielles ». « Quand la dissolution des Soulèvements de la terre sera-t-elle effective ? Quand des poursuites seront engagées contre tous ceux qui profitent de leur aura médiatique pour inciter à s’en prendre aux biens et aux personnes ? Qu’allez-vous faire pour protéger les agriculteurs et leurs outils de travail face à ces menaces ? » écrit le Collectif au ministre.

Groupes radicalisés : la FNSEA mobilise son réseau

Dans un courrier adressé à l’ensemble du réseau, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, demande aux hommes et aux femmes qui le composent d’être particulièrement vigilants quant aux provocations dont ils pourraient faire l’objet. En effet, des éléments radicalisés dont une grande partie était notamment présents à Sainte-Soline en octobre et mars derniers, ont récemment appelé aux soulèvements contre des projets de retenue d’eau, des projets d’énergie renouvelable etc., comme ce fut le cas le week-end du 11 juin près de Nantes. Appelant à la retenue et au calme, Arnaud Rousseau entend répondre avec « fermeté » aux « intimidations » mais « sans provocation » et « sans compromission ». « Je veux vous dire que dans la bataille qui s’ouvre, la détermination et le calme des vieilles troupes seront décisifs », écrit-il soulignant que « nous sommes fiers de ce que nous sommes et de ce que nous produisons ». Arnaud Rousseau a demandé un rendez-vous au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin pour évoquer ce dossier très sensible.