Inauguration du Vitilab à Davayé
Combiner les solutions

Cédric MICHELIN
-

Une centaine de personnes sont venus inaugurer le Vitilab le 19 juillet à Davayé. Porté par le Vinipôle Sud Bourgogne, cet « outil » est au service des vignerons et d’une viticulture résolument tournée vers l’avenir pour faire notamment face au changement climatique et aux transitions des pratiques pour y arriver.

Combiner les solutions
De g. à d., Christine Robin, André Accary, Julien Charles, Sébastien Windsor, Christian Morel, Bernard Lacour et Céline Poulin.

Si l’idée de base est l’expérimentation dédiée aux usages numériques en viticulture, la réflexion va beaucoup plus loin. « Vitilab incarne cette ouverture sur l’agriculture et la viticulture de demain », lançait Bernard Lacour, président de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, remerciant son prédécesseur, Christian Decerle qui avait proposé ce projet avec Robert Martin, élu et vigneron. « A la filière d’en faire bon usage ». Car ce Vitilab est en réalité porté par le Vinipôle Sud Bourgogne, cofondé par la chambre donc mais aussi le BIVB, le Conseil Départemental avec deux membres associés, à savoir le Coeb (laboratoire œnologique) et Agro Bio Campus Davayé situé à côté avec son exploitation. L’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) va faire son "retour" au conseil d’administration.
La feuille de route est tracé pour les cinq prochaines années, annonçait Céline Poulin, viticultrice et élue responsable Vinipôle : adaptation au changement climatique, robotique, numérique, agriculture de précision et agro-écologie formeront ensemble la viticulture du futur. Une vocation qui vaut pour le vignoble de Saône-et-Loire et au-delà, pour les vignobles du bassin Bourgogne-Beaujolais-Jura-Savoie. « C’est d’abord un projet de territoires », expliquait Christine Robin, présidente du PETR Mâconnais-Beaujolais qui a débloqué des fonds avec la Région, autour du numérique.

Changer les outils avec le climat

Des financements d’ailleurs partout plus facilement disponibles sur cette thématique que sur la viticulture face au changement climatique… Le président du Conseil départemental, André Accary sait pourtant que ce sera la priorité dans les années à venir faisait d’ailleurs allusion à sa réunion du matin au sujet des inondations et crues « catastrophiques » (lire en page 3). La viticulture n’a pas été épargnée non plus avec le gel d’avril, ni les maladies (oïdium, mildiou) suite aux pluies. Se voulant plus positif en ce jour d'inauguration, il remerciait les vignerons pour leurs vignes et leurs vins permettant au Département de « faire de la promotion au-delà des frontières du département, jusque dans le métro parisien ou les métropoles. Ce qui fait vivre notre territoire ». Même message du Préfet, Julien Charles qui veut voir dans le Vitilab « une solution pour réaliser la transition écologique » des exploitations viticoles au même titre que les aides du Plan de Relance « pour changer nos outils agricoles » et les rendre plus vertueux et compétitifs.
Représentant la présidente du Conseil régional, Christian Morel sait que le Vitilab « sera à la croisée des chemins des trois axes numériques de la Région : transformer nos territoires ; préparer aux métiers de demain ; anticiper les nouveaux usages ». Pour lui, la robotique pourrait par exemple rendre plus attractif certains métiers viticoles en baissant leur pénibilité ou « en cassant certains clichés » d'une profession dite peu ouverte aux femmes viticultrices. À l’heure du repas, une démonstration d’un robot autonome, d’un exosquelette ou d’un outil d’aide à la décision sur la flavescence dorée donnait une idée des potentiels innovations futures venant du Vitilab.

Conseils jusqu’au Domaine

Le président du réseau des chambres d’Agriculture (APCA), Sébastien Windsor n’en demandait pas tant pour une inauguration. « Le rôle des chambres est de rendre accessible ces outils, de tester et valoriser des solutions opérationnelles. C’est le conseil jusqu’au dernier kilomètre, jusque dans la cour de ferme ». La transition écologique avec le changement climatique implique pour lui, non plus d’attendre des solutions venant des laboratoires de recherche, mais plutôt de partir des besoins du terrain « pour identifier les problèmes » et ensuite, « combiner les solutions » existantes ou alors solliciter la recherche fondamentale via l’APCA.
En septembre, après les vendanges, le Vitilab devrait prendre son rythme de croisière, pour accueillir start-ups et projets de vignerons.