Chaser Day 2020
Bon pour le moral

Françoise Thomas
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Impossible de communiquer largement et en amont sur le maintien du Chaser Day de Paray-le-Monial, situation sanitaire oblige… Pourtant le rassemblement des éleveurs de chevaux pur-sang et AQPS a bien eu lieu le 5 septembre, pour le plus grand soulagement de nombreux professionnels et des organisateurs. Compte-rendu d’une journée importante pour toute une filière.

Bon pour le moral

Comme un signe encourageant, le soleil et une température des plus agréables ont accompagné la 9e édition du Chaser Day sur l’hippodrome de Paray-le-Monial, qui s’est déroulée malgré tout ce samedi 5 septembre. « Les professionnels nous ont remercié pour avoir maintenu le rendez-vous. Tout s’est donc passé dans une très bonne ambiance », relate Jean-Charles Pallot, président de Saône-et-Loire Galop et organisateur de la journée.

Il faut dire que les professionnels du monde de l’élevage de pur-sang et d’AQPS, autant de chevaux destinés à briller sur les champs de courses d’obstacles, ne pouvaient qu’être soulagés du maintien de Paray-le-Monial quand tant d’autres événements ont dû être annulés, du fait de la situation sanitaire, et que la période de confinement va laisser durablement des traces dans la filière. « Il faudra à mon avis deux à trois ans pour revenir à un niveau de marché avant crise », estime ainsi aujourd’hui l’organisateur.

Ventes différées

Pour autant cette année, le nombre d’engagés au Chaser Day était encore plus important que les autres années : 186, contre 140 par exemple en 2019. Des chevaux répartis en 107 AQPS et 79 pur-sang, ou encore 111 foals (poulains), 24 yearlings, 51 deux ans.
« S’il y a eu du commerce, il a malgré tout été moindre, sur le site, que les autres années, explique Jean-Charles Pallot. Il nous a manqué les acheteurs irlandais et anglais, empêchés de venir à cause de la quatorzaine imposée ».
Ainsi, sur place, l’éleveur estime entre 40 et 60 le nombre de ventes effectuées contre 60 à 80 les autres éditions. Cependant, tout n’est pas perdu. Au contraire. « Le catalogue est en ligne et nous avons fait des vidéos de chaque cheval présent ». Nombre de ventes vont ainsi très certainement se faire après coup…

Un marché tiré vers le haut

Cette année si particulière va forcément avoir des répercussions sur les « lots » vendus, à savoir les chevaux : « le marché devient plus sélectif, seuls les poulains les plus commerciaux, avec de très bonnes origines, partent », c’est-à-dire ceux dont la lignée maternelle a performé sur les champs de courses sur plusieurs générations.
Et si les parieurs sont revenus en nombre autour des hippodromes, les retombées pour les éleveurs ne sont pas si directes, notamment parce que les dotations des vainqueurs ont été revues à la baisse en sortie de confinement…

Toujours est-il que le Chaser Day a été un rendez-vous apprécié par les personnes présentes « contentes de se retrouver. Il faut aussi souligner que le Conseil du cheval Bourgogne Franche-Comté, le Département, la chambre d’agriculture, les éleveurs et l’ensemble des professionnels nous ont suivi ». Après plusieurs mois d’incertitude, la filière équine a donc vécu là « une journée qui a fait du bien au moral ».

Rapidement abordé

L’actualité sordide du moment avec les mutilations infligées aux chevaux un peu partout en France a évidemment été évoquée au cours des conversations entre professionnels. Sans vouloir tomber dans la paranoïa, les éleveurs s’en remettent bien évidemment aux gendarmeries et aux enquêtes en cours. Sans explication sur les motivations qui peuvent pousser à ce genre de comportement, ils espèrent tous une résolution rapide des affaires, pas forcément convaincus de la pertinence du battage médiatique.