Tourisme en Bourgogne Franche-Comté
La Saône-et-Loire tire son épingle du jeu

Régis Gaillard
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Alors que la crise liée au Covid-19 a frappé de plein fouet le secteur touristique, la Bourgogne Franche-Comté en général et la Saône-et-Loire en particulier ont tiré leur épingle du jeu. Un secteur qui reste néanmoins en extrême fragilité, surtout du fait du grand nombre d’incertitudes qui règne.

La Saône-et-Loire tire son épingle du jeu

La conférence de presse programmée début septembre à Dijon en présence de Marie-Guite Dufay a permis de faire le point sur la présente saison touristique. L’occasion déjà de constater que l’année 2020 est marquée, depuis le mois de janvier, par une crise mondiale sur le plan sanitaire, puis sur le plan économique. L’apparition du Covid-19 en janvier a totalement changé le paysage international. Alors que fin 2019, l’OMT (Organisation mondiale du tourisme) prévoyait une croissance des voyageurs internationaux de 5 % pour 2020, c’est au contraire un effondrement du trafic qui s’est produit. L'activité printanière a été totalement paralysée. Ce n’est que depuis le mois de juin que la situation se débloque.
Au niveau national, la France et la région Bourgogne Franche-Comté ont été et restent très impactées par cette crise : le confinement imposé au 15 mars dernier, ainsi que les fermetures de frontières, ont fait chuter les déplacements touristiques internationaux et intérieurs. À ce jour, de nombreux clients étrangers ne peuvent toujours pas venir en France, en particulier les clients longs courriers tels que les Chinois ou les Américains. De nombreux pays, y compris européens, referment totalement ou partiellement leurs frontières en fonction des pays ou des zones.

Jura et Saône-et-Loire comme figures de proue

À la suite du déconfinement, l’activité touristique est repartie en France et dans notre région, de manière inégale selon les secteurs. Plusieurs tendances sont à noter. Le tourisme urbain reste très pénalisé, les vacanciers étant à la fois soumis à la distanciation sociale et également très sensibles à la foule. Alors que la clientèle étrangère est en fort recul, la clientèle nationale, à l’arrêt entre mars et fin mai, a privilégié cet été les voyages en France, venant compenser en partie (seulement) le manque de clientèle étrangère. À noter que la clientèle touristique a favorisé les espaces plutôt ouverts sans risque de surpopulation ; si la mer reste l’environnement numéro un pour les vacances d’été, la montagne et la campagne ont tiré leur épingle du jeu. Cela a été significatif dans le Jura et en Saône-et-Loire. Enfin, la clientèle groupes est en fort recul, aussi bien pour les autocaristes, que pour les croisières fluviales bien que le bateau habitable à la journée, notamment sur la Saône, ait remporté un franc succès.

Pendant le confinement, le Comité Régional du Tourisme (CRT) a mis en place des actions d’information, de communication et d’accompagnement auprès des professionnels du tourisme de la région : création d’une cellule de crise au CRT, lancement de la campagne de communication Sortez chez vous et lancement du Pass tourisme régional. Ces outils semblent avoir touché la clientèle pour la haute saison estivale. La région a bénéficié d’un afflux supplémentaire de touristes ayant au départ envisagé des séjours dans d’autres destinations mais n’ayant finalement pas pu ou pas souhaité s’y rendre, pour diverses raisons.

Des résultats encourageants mais fragiles

À fin août, la Bourgogne Franche-Comté a représenté 4 % des séjours des Français. C’est certes moins que les intentions de départ mesurées au printemps en pleine crise sanitaire (7 %) mais c’est supérieur à la part de marché habituelle de la région qui se situait à 3,6 % en juillet 2019 et à 3 % en août 2019. La Bourgogne Franche-Comté se positionne cet été devant la Corse, l’Île-de-France et Hauts-de-France et juste derrière Centre Val de Loire et Grand Est. À noter que les intentions de départ en vacances ou week-end pour l’arrière-saison et l’automne restent peu élevées : 30 % sur le mois de septembre, 20 % sur le mois d’octobre et 21 % aux vacances de la Toussaint. En temps normal, à peine plus de quatre français sur 10 partent à cette période.