EXCLU WEB : Le Plan de relance agricole sur de bons rails

Cédric MICHELIN
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Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a présenté, le 9 septembre, un point de situation sur le déploiement du Plan de relance agricole et s’est déclaré satisfait de cette mise en œuvre.

« C’est un défi à relever » a dit le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, expliquant que l’application de ce Plan dans l’agriculture « est plus compliqué que dans d’autres secteurs car il est tributaire du temps du vivant ». Concrètement, sur les 1,2 milliard d’euros (Md€) budgétés, 600 millions d’euros (M€) ont d’ores et déjà été engagés et consommés. Le premier axe de ce plan de relance concerne la reconquête de la souveraineté alimentaire, notamment grâce au plan protéines (120 M€) dont 70 M€ sont affectés à des projets de structuration de filière et des équipements. Il comporte aussi une enveloppe de 115 M€ pour accompagner la modernisation des 130 abattoirs. C’est notamment le cas de celui de Quintin (Côtes d’Armor) qui a reçu 211 000 euros pour « l’amélioration des conditions de travail de nos salariés », a expliqué sa directrice Pascale Thébault. Une partie de cette somme est également dirigée pour le bien-être animal, avec l’aménagement des couloirs d’amener pour les veaux afin qu’ils ne fassent pas demi-tour et soient moins stressés », a-t-elle indiqué.

 

Afflux de demandes

 

Le deuxième axe du Plan de relance vise à accélérer la transition écologique, avec la prime à la conversion » et au soutien à l’acquisition d’agroéquipements nécessaires à la transition agroécologique. Face à l’afflux des demandes, le budget initial de 135 M€ a bénéficié d’un coup de pouce supplémentaire de 80 M€. « Pas moins de 16 000 projets dont de nombreuses CUMA » ont été validés, a indiqué Julien Denormandie qui annoncé la parution prochaine du décret sur l’origine des viandes en restauration hors foyer (lire encadré) . Ce deuxième entend également favoriser la consommation de proximité. C’est pourquoi 50 M€ ont été alloués pour moderniser les cantines scolaires des villes rurales et 80 M€ pour le déploiement des plans alimentaires territoriaux (PAT). La lutte contre le gaspillage est inclus dans ce deuxième axe. C’est pourquoi l’association SOLAAL, créée par l’ancien président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, a pu bénéficier de ce Plan. Ce qui lui a permis d’ouvrir deux antennes supplémentaires en Ile-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes. « Le Plan nous a également permis d’adapter nos moyens numériques de gestion pour être plus présents auprès des personnes démunies », a témoigné sa présidente, Angélique Delahaye.

 

10 millions d'arbres

Quant au troisième axe du Plan, il a trait à l’adaptation au changement climatique, avec en particulier une enveloppe globale de 215 M€ affectée à la protection des cultures et à la recherche sur les matériels de protection. Une partie des fonds est fléchée vers la « French AgriTech », a précisé Julien Denormandie. Par ailleurs, 200 M€ sont consacrés au secteur forestier et sylvicole dont 150 M€ au seul reboisement. « D’ores et déjà 10 000 ha ont été reboisés, ce qui équivaut à la plantation de dix millions d’arbres », a affirmé le ministre.

Le décret sur l’origine des viandes pour 2022

Le décret instaurant la mention obligatoire de l’origine des viandes en restauration hors foyer « sera pris d’ici la fin de l’année », a indiqué Julien Denormandie et il « sera appliqué le plus rapidement possible en 2022. Il faut aussi que les filières de production et de restauration aient le temps de s’adapter techniquement », a-t-il ajouté. Ce décret concernera toutes les viandes : bovins, porcs, volailles. L’objectif est aussi de faire prendre conscience aux consommateurs qu’aujourd’hui plus de 70 % du poulet consommé en France en restauration hors foyer est du poulet d’importation. Le ministre de l’Agriculture n’a pas caché que ce décret lui a occasionné bien des soucis : « Un parcours du combattant », a-t-il concédé. Il a en effet fallu obtenir le feu de vert de Bruxelles qui avait tiqué sur une disposition juridique de pure forme, disposition qui a été réécrite dans la proposition de loi de Grégory Besson-Moreau (Egalim 2).