EXCLU WEB : METABIO, le métaprogramme futuriste de l’INRAE

L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) a lancé le programme de recherche METABIO sur l’agriculture biologique. Il  fait l’hypothèse que l’agriculture française pourrait être majoritairement biologique et couvrirait plus de 50 % de la SAU. Dix sept pôles de recherches sont mobilisés pour étudier quels en seraient les impacts.

Pour tenter de relever le défi climatique et environnemental à l’échelle de la ferme France et pour répondre aux demandes des citoyens de consommer davantage de produits sains, l’essor de l’agriculture biologique fait partie des options retenues. A cet effet, notre pays, comme l’ensemble de ses partenaires européens visent la conversion de 25 % de la surface agricole utile à l’agriculture biologique à l’horizon de 2030. L’INRAE entend aller plus loin. Il a lancé METABIO, un métaprogramme sur l’agriculture biologique en faisant l’hypothèse que ce mode de production serait majoritaire à terme. Autrement dit, plus 50 % de la SAU française serait bio, cultivée sans avoir à recourir à des intrants de synthèse, à des produits chimiques et aux antibiotiques. L’institut mobilise pour cela 17 pôles de recherches multidisciplinaires pour mener des travaux interdisciplinaires associant biologie, écologie, agronomie, économie et sciences sociales. L’un des trois domaines de recherches porte sur la qualité des produits bio et les conséquences sur la santé des animaux et de l’homme

Promouvoir la diversité

« Les chercheurs d’INRAE et de nombreux organismes partenaires étudient les modalités de gestion des santés dans différentes combinaisons de conditions pédoclimatiques et d’espèces animales et végétales, tout en minimisant autant que possible les intrants et en garantissant le bien-être animal », explique l’institut. Le deuxième domaine de recherche de METABIO est la conversion de l’agriculture conventionnelle hyperspécialisée à la diversité, un des fondements de l’agriculture biologique. A cet effet, le métaprogramme étudie comment cette transition est envisageable aussi bien à l’échelle des fermes, des paysages qu’à celle des territoires. Pour toutes ces raisons, la polyculture-élevage redevient le mode de production phare.

Triple performance

Pour être viable, l’agriculture biologique à grande échelle devra allier performance économique, performance économique et performance environnementale (3ème domaine de recherche). Pour que les sols ne s’appauvrissent pas en éléments azotés et phosphatés, les chercheurs d’INRAE « testent de nombreuses combinaisons de plantes en rotation (diversification temporelle) ou en association sur une même parcelle (diversification spatiale qui consiste à semer ensemble, par exemple, du pois et du blé) ». L’institut s’intéresse notamment à des “cocktails” de légumineuses, à la croissance complémentaire, pouvant servir de “bombes à azote” pour la culture suivante. Dans les prairies, les chercheurs redécouvrent le pâturage associé des vaches et des ovins.