EXCLU WEB / Consommation : recul du lait bio

Le baromètre CNIEL-Kantar de septembre 2022 publié à la mi-octobre, confirme le recul des produits laitiers biologiques dans la consommation des Français. 

EXCLU WEB / Consommation : recul du lait bio

« On constate une baisse des actes d’achat au cours de l’année 2021 (-0.4 UC*) et au premier semestre 2022 », indique le baromètre du Centre national interprofessionnel d’économie laitières (CNIEL) associé au cabinet Kantar. Cette baisse affiche 0,4 unités de consommation, un indice qui permet de comparer le niveau de vie des ménages en prenant en compte le nombre de personnes selon son âge. « Depuis mai 2021, la rupture dans l’historique de consommation des produits laitiers bio est nette » poursuit l’étude. Peu de produits semblent être épargnés par cette désaffection : lait, crème, beurre, fromages et même l’ultra-frais laitier comme les yaourts ou les fromages frais ont vu leurs achats se replier. Les experts du secteur analysent ce recul par un manque de pouvoir d’achat, le bio restant plus cher que les produits labels et conventionnels. « La baisse de pouvoir d’achat entraîne un recul (d’achats, ndlr) de -8,2 % en 2022 contre -3,2 % en 2021 », constate l’étude qui rappelle que le facteur prix/promotion reste, pour 66 % des foyers interrogés, le « premier critère de choix » d’un produit en grande surface. « Dans ce contexte, le bio est pénalisé par toutes les cibles mais encore plus chez les plus modestes dont les dépenses sont désormais inférieures à l’avant- crise »

Confiance dans le bio

Le critère « protection de l’environnement » qui est pourtant une des motivations dans l’acte d’achat semble moins résonner aux oreilles des consommateurs. « Le respect de l’environnement (56 %) recule de 2 pts et la garantie sans pesticides (51 %) de 5 pts entre 2020 et 2022 », indique la note CNIEL-Kantar.

Pourtant le bio continue de bénéficier d’une bonne image auprès des consommateurs français : les produits laitiers séduisent autant de foyers qu’en 2020 (72,8 %*), malgré la baisse des actes d’achat au cours de l’année 2021 et début 2022. La note moyenne d’image attribuée au bio parmi les acheteurs de bio alimentaire est de 7,2 sur 10 en 2020 contre 7,1 en 2018. De plus, les consommateurs français favorisent-ils le bio local, « bien plus que leurs homologues Anglais ou Espagnols », souligne le baromètre. Ainsi « 6 Français sur 10 se tournent vers la production locale contre 3 sur 10 dans les deux autres pays européens cités précédemment ».

Le fait que certains produits bio ne soient pas garantis « origine France » constitue un frein au développement des achats, même par les consommateurs les plus convaincus par le bio. C’est pourquoi le CNIEL entend porter l’effort auprès des consommateurs sur la confiance dans le bio : plus elle est élevée et moins le prix est un sujet. « L’ambition est donc de parvenir à travailler le rapport qualité-prix : si le prix du bio doit rester plus élevé c’est sa qualité perçue qu’il faut augmenter. », souligne le CNIEL.