EXCLU WEB / La MSA veut conserver sa proximité

Le président de la Caisse centrale de la Mutualité sociale agricole (MSA), Pascal Cormery a indiqué dans une conférence de presse le 18 octobre que le réseau restait mobilisé aux côtés du monde agricole et qu’il entendait conserver sa spécificité de proximité. 

EXCLU WEB / La MSA veut conserver sa proximité
Thierry Manten (1er vice-président), Pascal Cormery (président) et Pierre-Emmanuel Blanc (directeur général) 

« Mobilisation », « accompagnement » et « proximité » sont très certainement les trois mots qui sont revenus le plus souvent dans les propos du président de la MSA, Pascal Cormery, du premier vice-président, Thierry Manten et du directeur général, Pierre-Emmanuel Blanc lors de leur conférence de presse de rentrée le 18 octobre. Établissant le bilan des crises passées depuis un an, Pascal Cormery a indiqué que 24 553 dossiers de demande de prise en charge des cotisations avaient été déposés dans ses services à différents titres (grippe aviaire, Ukraine, etc.). A ce jour seuls « 8 000 ont été traités pour une somme totale versée de 23 millions d’euros », a-t-il précisé. Le deuxième régime de protection sociale obligatoire en France s’est également mobilisé sur le mal-être des agriculteurs en déployant la feuille de route donnée par Julien Denormandie le 23 novembre 2021. En plus d’avoir recruté 35 référents mal-être, la MSA a accompagné les préfets dans la mise en place de comités départementaux pléniers. L’objectif principal de ces comités fonction est de bâtir un plan d’actions permettant de prévenir les situations de mal-être, de travailler sur les déterminants économiques, sociaux et humains touchant à la santé mentale de la population agricole, qu’elle soit salariée ou non salariée, et de mieux coordonner les différents acteurs. « A ce jour, 45 départements ont organisé au moins un comité plénier, et 40 ont organisé au moins un comité technique », a indiqué Pierre-Emmanuel Blanc, des chiffres en-deçà de ceux du coordinateur national, Daniel Lenoir (*) pour qui 66 départements ont installé ou vont installer un comité plénier et au moins 59 départements ont déjà installé un comité technique. Ce dispositif vient en soutien de la cellule Agri’Écoute qui reçoit environ 300 appels par mois en moyenne. Pas moins de 10 % des appels reçus en 2021 ont donné lieu à un suivi psychologique. Elle organisera une journée mal-être le 20 avril 2023.

Prévention

La prévention constitue l’un des axes de travail de la MSA et « nous entendons rester au service de nos adhérents éloignés du parcours de soins », a indiqué Thierry Manten. L’organisme social a ainsi déployé des instances santé, des ateliers éducatifs et des ateliers nutritifs, ces derniers étant à destination des jeunes parents dont les enfants ont moins de deux ans. Il entend aussi pleinement jouer cette carte de la prévention et celle de la proximité à travers les espaces France Services. « 74 d’entre eux sont labellisés MSA et nous livrons ainsi des conseils à des personnes relevant d’autres régimes de sécurité sociale », a assuré Pierre-Emmanuel Blanc. Cette politique porte ses fruits puisque, notamment, le taux de couverture vaccinale contre le virus de la grippe pour la campagne 2021-2022 est de 59,3 % (59,4 % pour les personnes de 65 ans et plus) et que le taux de dépistage organisé du cancer du sein affiche 59,9 % en 2021.

Enfin, la MSA qui souhaite la pérennisation du dispositif « Travailleurs occasionnels-demandeurs d’emploi » (TODE) poursuit le développement de sa politique de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) en optimisant, dans ses bâtiments, les surfaces occupées en regard de l’évolution des effectifs, et en réduisant la consommation de ses énergies fossiles. « Entre 2019 et 2021, la flotte automobile a été réduite de 4 % et le parc automobile électrique a progressé de 31 % et le nombre de kilomètres parcourus a diminué de 96 % sous les effets de la crise sanitaire, du télétravail et du recours aux outils numériques », a indiqué la MSA. 

 (*) ancien directeur général de la CCMSA 

 

37,9 millions d’euros de fraudes détectés en 2021 

« En 2021, plus de 37 millions d’euros (M€) de fraudes ont été détectées par l’ensemble des caisses de MSA, soit une augmentation de 29,6 % par rapport à l’année précédente », a indiqué la CCMSA. 25,3 M€ sont imputables aux fraudes, aux cotisations (6,230 M€) et au travail illégal et dissimulé (19,108 M€) et 12,6 M€ le sont au titre des prestations sociales soit 3 M€ au titre des retraites, 4,6 M€ pour la branche famille et 5 M au titre de la santé. Le volume de fraude est en hausse de 29,6 % par rapport à l’année 2020. C’est dans la branche santé que la fraude a connu sa plus forte augmentation : +80 %. « La majorité de ce montant, d’un niveau similaire à celui de 2019 (avant la crise Covid), provient de la fraude constatée concernant les professionnels de santé, et qui a compensé la suspension des contrôles des établissements qui a continué en 2021 », explique la MSA.

Retraites : « Prendre les 25 meilleures années » 

Lors de la conférence de presse, Pascal Cormery, président de la MSA, s’est clairement positionné pour retenir les 25 meilleurs années dans le calcul de la retraite pour les non-salariés agricoles. « On élimine ainsi les plus mauvaises années pendant lesquelles on cotise moins et ça nous fait gagner entre 300 et 400 euros supplémentaires par mois », a-t-il affirmé. De même est-il favorable à ce que les agriculteurs paient plus de cotisations mais que les « 5% de CSG et CRDS soient transférés sur les cotisations retraites ». Quant à l’allongement du départ à la retraite, « l’âge moyen c’est déjà 64 ans ». D’une manière générale, le président de la MSA est favorable à la progressivité des points pour tenir compte de la variabilité des revenus agricoles. « Quelle que soit la réforme, on l’accompagnera et nous serons force de proposition », a-t-il conclu.