Cuma L’Eau Claire à Péronne
Au service des adhérents

Régis Gaillard
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Installée au cœur du Mâconnais, la Cuma L’Eau Claire va bientôt souffler ses vingt bougies. Avec, depuis le départ, l’ambition d’être au service des adhérents en leur apportant les meilleures réponses à leurs besoins, que ce soit techniquement et/ou économiquement.

Au service des adhérents
Il y a un vrai intérêt économique à mutualiser certains matériels utilisés seulement quelques jours par an.

La Cuma est avant tout une affaire d’hommes. L’Eau Claire, née à Péronne en 2002, ne fait pas exception à la règle. Présidée par Stéphane Lavoignat, cette structure fonctionne en ayant conscience qu’elle doit répondre au plus près aux besoins de ses adhérents. Alors qu’au départ, il n’y avait à Péronne qu’un site de lavage des machines à vendanger et de remplissage des produits phytosanitaires ainsi qu’une plateforme de récupération du marc, la Cuma a considérablement évolué en deux décennies. « Nous disposons de nombreux matériels : un tractopelle, une tarière, une effeuilleuse, une prétailleuse, un semoir à engrais, un broyeur à jachère, un broyeur de pierre, un nettoyeur haute pression, un lave-fût, un générateur vapeur, un filtre à bourbe, un lit biologique, des aires de lavage, de remplissage de phytosanitaires et de stockage de marc ainsi que deux locaux de stockage de produits phytosanitaire de 39 m³ chacun. Il y a un responsable matériel qui gère d’éventuelles réparations. Si celui qui utilise un matériel casse une pièce, la charge de la réparation lui incombe. Grâce à nos récents travaux, nous pouvons désormais avoir l’ensemble de notre matériel en un seul et même endroit, dans notre hangar, alors qu’avant il était dispersé chez les adhérents. Nous disposons d’un budget annuel de fonctionnement d’environ 36.000 € ».

Parts sociales et coût horaire

Différents outils et matériels sont donc à disposition des vingt adhérents avec un mode de fonctionnement très précis. « En premier lieu, 20 % du prix d’un matériel qui est acheté est divisé par le nombre d’utilisateurs sous forme de parts sociales. Ensuite, concernant le coût d’utilisation de ce matériel, chaque utilisateur ayant souscrit des parts sociales s’engage à l’année à prendre ce matériel un certain nombre d’heures. Ce qui permet de calculer un coût horaire de location. S’il y a plus d’heures réalisées que l’engagement, il y a ensuite une régularisation puisque le coût horaire est au final moins élevé ». Un mode de calcul qui peut toutefois différer d’un matériel à l’autre. « Pour certains matériels, il y a un paiement non pas à l’heure mais à l’hectare à l’image de la prétailleuse. Là, il y a un engagement à effectuer un certain nombre d’hectares dans l’année ». Quant à l’aire de lavage, la somme est calculée en fonction de la consommation d’eau. « Il n’y a pas d’engagement sur une année, seulement des parts sociales à souscrire ». Côté locaux phytosanitaires, « il y a tant de mètres carrés de rayons par rapport au nombre d’hectares dont dispose l’adhérent. Concernant les effluents phytosanitaires, nous disposons d’un poste de lavage, de trois postes de remplissage et d’un poste de rinçage. Après le rinçage, les phytosanitaires vont dans le lit biologique ».

Évoluer pour optimiser

Loin de se reposer sur l’existant et, surtout, pour maintenir l’intérêt des adhérents, Stéphane Lavoignat et son équipe ont le souci permanent d’améliorer l’existant. À l’image de la future mise en place de Mycumaplanning. « Jusqu’à aujourd’hui, il faut saisir manuellement les informations d’utilisation du matériel. L’idée est de faciliter la réservation, de simplifier la vie du trésorier et de lui libérer du temps. Trois jeunes adhérents seront formés au mois de décembre. Ils vont ensuite former le reste des adhérents de la Cuma. Cela va être plus clair en terme de réservation via un logiciel. Il y aura une transparence et un contrôle permettant de voir si tout se passe bien ».

Quant aux investissements en matériels, « c’est vraiment fonction des besoins des adhérents. Nous n’avons pas une somme précise à investir chaque année. Mais notre souhait est de ne pas trop laisser vieillir le matériel. L’intérêt d’une Cuma est de ne pas avoir à acheter personnellement un matériel dont on se sert finalement peu. Par exemple, un lave-fût coûte environ 1.400 €. Or, on ne s’en sert en gros, chacun, que deux heures dans l’année. Lorsque l’on cumule cela sur plusieurs matériels, cela génère forcément des économies importantes pour une exploitation. Si l’on prend l’exemple d’un tractopelle, cela nous coûterait en prestation de service 60 € de l’heure avec gasoil et chauffeur. En location du matériel seul, cela revient à 24 € de l’heure. Un coût qui pourrait paraître intéressant. Mais, dans ce cas, il faut aller le chercher, le ramener et qu’il soit disponible quand on en a besoin. Et son état n’est pas toujours optimal. En ce qui nous concerne, le coût de fonctionnement de notre tractopelle est de 31 € de l’heure ».

Pour ce qui est du futur, « l’un des objectifs, à terme, sera de recycler l’eau. Il faut que l’on se penche sur le sujet du retraitement de l’eau. Il faudrait, pour cela, mettre en place des compteurs pour ensuite pouvoir refacturer aux adhérents ».