Section lait de la FDSEA
Le prix du lait minimum attendu

Le 11 décembre, en raison du contexte sanitaire, le conseil d’administration de la section laitière s’est tenu en visioconférence. À l’approche de la période des négociations commerciales, une partie importante de la réunion a été consacrée au prix du lait. 

Le prix du lait minimum attendu

La réunion a débuté par un tour de table avec l’actualité des laiteries et un point de conjoncture. Force est de constater que le prix du lait en 2020 n’est pas à la hauteur des espérances des éleveurs. Après une année 2019 où les effets de la loi ÉGAlim sur la filière laitière avaient pu commencer à se faire ressentir, avec une hausse en moyenne de 10 €/1.000 l, 2020 est marquée par la crise sanitaire. Après le confinement du printemps, les prix ont peiné à remonter cet été. Pour les éleveurs c’est donc la double peine. Après avoir limité, voire baissé leur production au printemps pour éviter la saturation des marchés, la sécheresse qui a suivi cet été a fortement pénalisé la production de lait. Les volumes et les prix ne sont donc pas au rendez-vous.
À cela s’ajoute le manque de fourrages en volumes mais également en qualité qui risque de pénaliser la production hivernale. C’est dans ce contexte général que la FNPL a fait le choix de publier chaque trimestre le « prix conforme » à la loi pour la ferme France. Un temps d’échange important a donc été consacré à ce sujet lors de la réunion afin que chacun comprenne le sens de ce « prix conforme », son mode de calcul et ce que l’on peut en attendre. Cet outil syndical est une approche qui repose sur trois indicateurs : le prix de revient en élevage laitier, le prix du lait allemand et la valorisation beurre-poudre. Au-delà du prix moyen pour la ferme France, l’outil permet de déterminer en fonction du mix produit d’une entreprise (répartition marché intérieur, produits grande consommation export et produits industriels à l’export) le prix attendu. C’est-à-dire, le prix qui devrait être payé à l’éleveur si la loi ÉGAlim était enfin bien appliquée sur les produits destinés au marché intérieur. Ceci constitue un bon outil de comparaison pour les éleveurs et donne des arguments concrets aux organisations de producteurs (OP) dans le cadre de la négociation des contrats.
La réunion a également été l’occasion d’aborder le sujet de la future Pac avec ses potentiels impacts sur les aides versées aux éleveurs laitiers. Cette Pac plus verte pourrait également voir réduire l’enveloppe destinée aux aides couplées. Face aux sujets syndicaux qui se multiplient, la section laitière départementale souhaite s’associer aux autres sections laitières bourguignonnes afin de structurer une section à l’échelle régionale. L’échelon départemental essentiel, car en lien direct avec le local, restera, mais l’échelon régional permettra à un petit département producteur de lait comme le nôtre de mieux faire entendre sa voix et porter ses demandes au national.

Séverine Rémaque