Influenza aviaire
Cinq cas dans le Nord, suspicions dans le Sud-Ouest

Cédric MICHELIN
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Dans les élevages, les cas confirmés et les suspicions d’influenza aviaire se multiplient à l’approche de l’hiver. 

Cinq cas dans le Nord, suspicions dans le Sud-Ouest
Image d'archive

Les flammèches ne sont pas encore devenues un brasier, mais elles sont loin d’être éteintes. Au 8 décembre, le ministère de l’Agriculture dénombrait cinq cas confirmés d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), tous dans des élevages du Nord. Outre les deux foyers déjà confirmés à Warhem et Winnezeele, la maladie a été détectée dans trois exploitations frappées par une mortalité anormale. Il s’agit d’un élevage de poules reproductrices à Worhmout, d’un élevage de dindes à Herzeele et d’un élevage de poulets de chair à Rexpoede.

À Étaing (Pas-de-Calais), un élevage de 11.000 dindes pourrait aussi être touché. En milieu de semaine dernière, deux foyers étaient suspectés dans le Sud-Ouest, zone dense en volailles et épicentre du dernier épisode en 2020-2021. Un premier test avant mouvement s’est révélé positif pour des canards prêts à gaver d’un élevage de Sort-en-Chalosse (Landes). Dans les Hautes-Pyrénées, la maladie est suspectée dans une salle de gavage de 440 canards, dont 25 sont morts depuis le 5 décembre. Des suspicions qui n’étaient pas confirmées à l’heure où ces lignes sont écrites.

Autre secteur surveillé de près : la Bresse, où deux cas ont été signalés en faune sauvage, à Birieux (Ain) et Montpont-en-Bresse (Saône-et-Loire). Le dernier se situe en zone d’appellation AOP Volailles de Bresse, tandis que le premier en est distant d’une vingtaine de kilomètres.

Dernière zone à haut risque : le lac de Madine, à cheval entre Meuse et Meurthe-et-Moselle, lieu d’une « mortalité massive et groupée dans l’avifaune sauvage », selon la plateforme Épidémiosurveillance en santé animale (Ésa). Au 22 novembre, « on dénombrait 222 cygnes » et 17 autres oiseaux trouvés morts d’influenza. En tout, d’après le ministère de l’Agriculture, « la France compte au 8 décembre, cinq foyers d’IAHP en élevage, neuf cas en faune sauvage, trois cas en faune sauvage captive et trois cas en basses-cours ».

Indemnisations des pertes économiques : guichet du solde ouvert jusqu’au 14 janvier

Les éleveurs ayant subi des pertes économiques liées à l’épisode 2020-2021 d’influenza aviaire ont jusqu’au 14 janvier 2022 pour demander le solde de leurs indemnisations sur le site de FranceAgriMer. Ces aides visent à couvrir les « pertes de non-production des élevages de volailles (palmipèdes et gallinacés) implantés au sein des zones réglementées et ayant subi un vide à compter du 1er décembre 2020 », rappellent la CFA (aviculteurs, FNSEA) et la FN Foie gras (éleveurs de canards gras, FNSEA) le 8 décembre. D’après la décision de FranceAgriMer du 30 novembre, ce dispositif « est doté au maximum de 59,1 millions d’euros » (M€), qui viennent s’ajouter aux 30,4 M€ d’avances déjà versés. « Le cas des éleveurs touchés en zone indemne ou encore celui de jeunes éleveurs qui n’ont pas pu commencer leur production doivent être aujourd’hui traités dans le cadre du FMSE » (Fonds de mutualisation du risque sanitaire et environnemental), précise Jean-Michel Schaeffer, le président de la CFA. Au sein du FMSE, « le programme d’indemnisation est en cours de rédaction » ; « les professionnels sont mobilisés mais le processus prend du temps », ajoute cet éleveur du Bas-Rhin, pour les associations spécialisées.