Les régions joueront un rôle prépondérant dans la Stratégie abattoirs, en particulier dans la sélection des usines à accompagner, a assuré le cabinet du ministre de l’Agriculture.

La méthode du ministère

Dans le cadre de la Stratégie abattoirs lancée en juillet par Marc Fesneau, les opérateurs pourront demander à bénéficier du fonds de garantie publique en « avril, mai » 2024, a annoncé son cabinet le 7 décembre. Lors du Sommet de l’élevage, le ministre de l’Agriculture avait annoncé que ce fonds de garantie des encours d’emprunt devait permettre d’accompagner les abattoirs une fois identifié le « maillage pertinent et nécessaire pour chaque territoire ». Autrement dit, il s’agit d’accompagner la restructuration du secteur provoquée par la décapitalisation.

D’ici janvier, « les services régionaux du ministère réaliseront un diagnostic territorial », précise un communiqué. Sa grille a été validée par les pouvoirs publics, les filières et les collectivités (types d’élevages, signes de qualité, structure du maillon abattage et de son bassin d’approvisionnement, flux transfrontaliers, distances de transports des animaux, etc.). Dans un deuxième temps viendront des diagnostics individuels, uniquement pour les abattoirs « pressentis comme nécessitant un accompagnement ». Il s’agira d’identifier les forces et faiblesses des outils en se basant « sur des indicateurs de performance économique et sanitaire », selon le communiqué.

Des instances régionales début 2024

Les régions auront un rôle accru lors de cette deuxième phase de diagnostics individuels, au travers d’« instances régionales de gouvernance » qui verront le jour au « premier trimestre 2024 ». Formées au minimum des interprofessions porcine et bovine, des services de l’État et des régions, ces instances « donneront le top départ des diagnostics individuels ». Comme le précise le cabinet, « la mobilisation du fonds de garantie sera décidée par l’État, mais seulement une fois que les diagnostics territoriaux et individuels seront réalisés et que les instances de gouvernance régionales se seront prononcées ». Sur les quelque 230 abattoirs de boucherie français, seuls seront accompagnés ceux qui seront « identifiés comme stratégiques pour un territoire ou une filière », selon la Rue de Varenne.

La Stratégie abattoirs présente enfin deux autres axes : créer une boîte à outils pour « recenser » les outils mobilisables pour accompagner les abattoirs ; assurer un « suivi plus fin » de la part des services de l’État pour « détecter les signaux faibles » précurseurs de difficultés. Cette stratégie intervient après le Plan de relance post-Covid, qui avait permis de soutenir 181 abattoirs, pour 115 M€, selon le cabinet.