Partenariat entre l’Afdi et la Commission nationale des Agricultrices de la FNSEA
Partenariat entre l’Afdi et la Commission nationale des Agricultrices de la FNSEA : Le rôle des femmes est de plus en plus reconnu

Grâce à leur présence dans les organisations agricoles, la Commission des agricultrices à la FNSEA et la Coordination togolaise des organisations paysannes, les femmes ont pu faire valoir leurs droits et lutter contre les inégalités avec les hommes. Témoignages croisés en France et au Togo. 

Partenariat entre l’Afdi et la Commission nationale des Agricultrices de la FNSEA : Le rôle des femmes est de plus en plus reconnu

« Les agricultrices nourrissent le monde »

Le 8 décembre à Paris, l’Association française pour le développement international (Afdi) avait convié la Commission nationale des agricultrices de la FNSEA (CNA) et la Coordination togolaise des organisations paysannes du Togo (CTop) à échanger sur le rôle des femmes dans la sécurité alimentaire. Ainsi que l’a rappelé Catherine Faivre-Pierret, présidente de la CNA, les femmes ont joué de tout temps un rôle important dans la production agricole ne serait-ce que pour nourrir leur famille, et notamment pendant les guerres. Pour ce qui la concerne, elle y est pleinement impliquée, en tant que productrice de lait dans le Doubs pour la fabrication de Comté, à la tête d’une exploitation d’une cinquantaine de vaches laitières avec son mari.

Idem au Togo. Selon Adzovi Dodzi Dakey, présidente du Collège des femmes de la CTop, les femmes ont un rôle moteur dans l’implantation et le développement du soja dans son pays, y compris pour sa transformation et sa commercialisation. Introduit dans les années 1980, le soja est une plante essentielle pour l’alimentation humaine, qu’il soit consommé frais, transformé en fromages naturels, en huile quand il est séché, ou en farine enrichie en vitamines pour les nourrissons. Sans oublier son intérêt pour l’alimentation animale.

Des terres réservées

Au-delà de l’acquisition de compétences professionnelles pour l’exercice de leur métier, la CTop et son collège féminin ont contribué à la promotion des femmes et à la lutte contre les inégalités avec les hommes. Ainsi des quotas sont réservés aux femmes dans les organisations pour qu’elles puissent accéder aux responsabilités et participer à l’élaboration des politiques agricoles. Et pour ce qui est de l’accès au foncier, « des zones agricoles sont réservées aux femmes », souligne la présidente. En France, la mobilisation des femmes au sein de la Commission nationale des agricultrices a permis la reconnaissance du statut de la femme d’exploitant puis de conjointe collaboratrice, de celui de cheffe d’exploitation, la mise en place et l’allongement du congé maternité pour les agricultrices et une meilleure prise en charge financière. Plus récemment, des avancées ont été obtenues sur la revalorisation des retraites et l’accompagnement des femmes qui s’engagent dans les organisations professionnelles.

En France comme au Togo, la CNA comme la CTop considèrent que la communication et la formation qu’il s’agisse de l’acquisition de compétences professionnelles ou d’apprentissage à l’exercice des responsabilités dans les organisations professionnelles sont des leviers essentiels pour élever la compétence des femmes et favoriser leur promotion. Si notre pays dispose de toutes les structures nécessaires (formation initiale puis continue grâce à Vivea ou l’Ifocap pour l’accès aux responsabilités), tel n’est pas le cas au Togo. Les actions de formation y sont souvent à la merci de financements internationaux qui peuvent s’interrompre.