Tendance commerciale semaine 48
Les marchés à la loupe

Publié par Cédric Michelin
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Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Un rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Le travail de sape des anti-viandes se poursuit, et la sensibilisation du grand public à la cause du bien-être animal prend de l’ampleur. Il n’est pas une semaine ou, sur une chaîne de TV ou un autre média, ce sujet ne soit abordé. La filière est consciente de cette problématique, mais la communication sur les bonnes pratiques d’élevage souscrite par une majorité des éleveurs est difficile à faire "remonter" jusque dans l’assiette du consommateur. Cette bataille est pourtant cruciale pour l’avenir de la production. En cette période de préparation des fêtes de fin d’année, les amateurs de bonne viande ont le regard tourné vers les concours d’animaux de boucherie, en particulier le Festival du bœuf de Charolles qui se tiendra ce samedi et ce dimanche et où plus de trois mille visiteurs sont attendus, qui se déroulent en ce moment. Le top des bœufs et des femelles de race à viande va s'y confronter sous l’œil de jury de professionnel. Les amateurs de bonne viande auront le choix. Ces animaux seront abattus trois semaines avant Noël pour assurer une bonne maturation de la viande afin que celle-ci exprime toute sa tendreté.
De nombreux opérateurs ont compris l’intérêt de la communication, mais s’ils veulent faire revenir les consommateurs, ils devront leur proposer des produits de qualité avec une attention particulière sur les méthodes d’élevage. La démarche "Cœur de gamme" mise en place par la FNB trouve ici tout son sens, reste qu’elle a encore du mal à prendre de l’ampleur.
Sur les marchés, l’activité commerciale reste calme pour une consommation toujours très réservée à cette période de l’année. La demande est limitée dans les femelles haut de gamme ou de qualité bouchère, mais l’offre est limitée avec un report de l’activité qui se fera sur les concours où les premières ventes font l’objet d’une assez bonne tenue des prix. L’équilibre offre/demande permet un maintien des prix dans les génisses et les vaches charolaises de moins de 10 ans ainsi que pour les réformes allaitantes de choix secondaire. Les animaux bas de gamme en manque de viande ou trop âgés restent faiblement valorisés. En réformes laitières, les industriels imposent un léger tassement des prix, malgré des volumes mesurés dans les bonnes vaches. Les mauvaises vaches pas finies restent suffisamment offertes. Les mauvaises vaches pas finies restent suffisamment offertes. En jeunes bovins, les tarifs poursuivent leur progression face au recul de l’offre.

Bovins d’embouche et d’élevage
Les sorties d’hiver restent conséquentes avec le durcissement des conditions climatiques. D’autre part, l’accalmie dans la viande freine sérieusement les acheteurs. Le bétail de gabarit est stable, mais la vente se montre plus sélective dans le second choix.

Broutards
Les sorties saisonnières restent abondantes pour une demande de plus en plus ciblée. L’avancement de la saison fait également que la qualité tend doucement à s’amoindrir après le départ des têtes de lots. L’activité commerciale est très irrégulière avec des marchés qui font le grand écart en fonction de la marchandise présentée à la vente. Les mâles charolais ou limousins bien conformés de 350 à 450 kg et vaccinés contre la FCO à plus de 60 jours restent demandés et correctement valorisés. La tension commerciale est en revanche nettement plus sensible quand on descend dans la gamme de qualité et de poids avec un très gros impact de la vaccination ou plus exactement de la non vaccination. Les sujets non vaccinés ne peuvent en effet pas partir sur l’Italie ou le nord de l’Europe même s’ils sont bons. Les repousseurs et les engraisseurs français se retrouvent devant des volumes qui leur permettent de pratiquer un tri plus sévère tout en réduisant leurs tarifs d’achat. Les écarts de valorisations sont conséquents en fonction des acheteurs présents sur les marchés et de leurs besoins. Dans les femelles, le marché est coupé en deux avec une gamme de marchandise de qualité vaccinée ou indemne d’IBR qui reste recherchée et correctement valorisée pour la production de babynettes que ce soit à l’export ou sur la France. La situation se durcit avec toujours trop de marchandise pour les besoins du marché dans la moyenne marchandise qui ne trouve de solution que sur l’Espagne à bas prix et souvent amputée du coût des PCR.

Veaux d’élevage et d’engraissement
Les volumes se tassent légèrement en veaux laitiers tout en restant suffisants pour les besoins des intégrateurs. Le marché est cependant moins déséquilibré que ces dernières semaines ce qui permet une légère amélioration des prix dans les frisons ou montbéliards convenables. Les veaux légers restent délaissés. Les croisés laitiers lourds se vendent avec un peu moins de difficulté, mais le placement reste sélectif dans les femelles et les sujets maigreux. Dans les bons sujets destinés aux labels, les échanges se montrent plus réguliers face au recul de l’offre. Les tarifs se défendent mieux dans les bons veaux limousins, charolais ou les croisés (jaunes ou blanc-bleu).

Ovins
La modestie de l'offre freine la pression des acheteurs dans les agneaux sur un marché où la demande reste ciblée sur des produits de qualité. La vente est calme pour les brebis avec des tarifs sans changement. La demande est plus régulière dans les agnelets.

Porcs
Le point d’équilibre entre la réduction de la production du nord de l’Union européenne et l’augmentation dans le sud (Espagne) permet d’obtenir un prix sans changement depuis quelques semaines à 1,300 € du kilogramme sur le Marché du porc breton.