La Saône-et-Loire au carrefour de plusieurs influences
Situé au carrefour de différentes influences, qu’elles soient climatiques, culturelles ou géographiques, la Saône-et-Loire se distingue en étant le deuxième département hexagonal en terme de surface agricole.

S’étendant sur 8.575 km², soit environ 138 km d’est en ouest et 111 km du nord au sud, la Saône-et-Loire culmine, au Haut-Folin, à 901 m, le point le plus bas étant situé en vallée de la Saône à 170 m. Les surfaces boisées représentent 2.150 km². Le département dispose de 5.540 km² de Surface Agricole Utile, soit le deuxième rang des départements français derrière la Marne. Il rassemble des pays contrastés issus des chocs tectoniques de l’ère tertiaire lors de l’émergence des Alpes. La grande plaine alluviale côté Saône et Bresse tranche fortement avec les collines bocagères du Charolais-Brionnais dans l’ouest, séparées par les vallées des arrières côtes du Clunisois et les côtes viticoles du Chalonnais et du Mâconnais.
Des pays contrastés
Côté nord-ouest, le vent apporte des pluies océaniques, atténuées par les premiers reliefs du Morvan et du Massif Central sur les pentes desquelles elles s’essorent par l’effet de foehn. L’ouest du département écoule de plus en plus ses eaux vers la Loire à mesure des progrès de la navigation, des canaux, des chemins de fer et des routes, ses produits étant expédiés vers Paris.
Côté nord-est, l’influence du climat continental apporte les grands froids d’hiver, quelques coups de chaleur et des fins de journée orageuses en été. C’est aussi un axe d’échanges commerciaux et culturels avec tout l’univers germanique qui débute 1500 ans avant notre ère. Les tribulations des élites Éduennes, le peuple celte local, avec ses voisins germaniques déclencheront la guerre des Gaules tandis que, bien plus tard, les Burgondes (466-500) s’affirmeront à leur tour comme des négociateurs habiles entre romains et germains. La Saône, avec ses villes-frontière, restera longtemps une limite majeure avant de basculer définitivement du côté français sous Henri IV (1601). Cette limite sera ravivée par la ligne de démarcation qui, en 1940, coupera le département en deux.
Côté sud, le fossé rhodanien apporte des influences méditerranéennes. Avec une forte identité gallo-romaine autour de la ville d’Autun, des échanges intenses avec Lyon, Rome et, plus tard, la cour des papes à Avignon. Le Mâconnais porte de nombreuses empreintes méditerranéennes dans son architecture, son droit qui restera latin jusqu’à la Révolution et jusqu’à des termes de patois marqués de langue d’oc.