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Saône-et-Loire

La Saône-et-Loire dispose d'un paysage modelé par quatre ères successives

En Saône-et-Loire, les roches de la moitié ouest du département s’assimilent à une bordure orientale du Massif Central. Tandis que, côté Bresse comme côté Limagnes, elles s’intègrent dans la logique du grand corridor Rhône-Rhin dominant d’anciens fonds de lacs.

La Saône-et-Loire dispose d'un paysage modelé par quatre ères successives

Toute l’organisation des roches résulte des chocs titanesques liés à l’émergence des Alpes à l’ère tertiaire. L’histoire géologique tourmentée du tertiaire fait que la plupart des petites régions reposent sur une roche relativement homogène : un socle de l’ère primaire remonté des profondeurs et remis à nu par l’érosion, ou un épais lit d’alluvions venus combler d’immenses lacs tout au long de cette période. Grands comme le lac de Genève, ces lacs recouvraient à l’ère tertiaire la dépression bressane, et au sud-ouest le Val de Loire, le Bourbonnais et la basse vallée de l’Arroux. La plupart des terroirs reposent sur un bloc de 20 à 40 km de large cerné de failles, bien lisibles dans la partie centrale du département.

Primaire, secondaire, tertiaire et quaternaire

L’ère primaire se traduit par la mise en place des montagnes cristallines et des collines carbonifères d’Autun et du bassin minier. Les roches primaires, de couleur rouge ou orangée, forment le socle du Morvan au nord-est et du Beaujolais au sud. Aujourd’hui, de généreux blocs de roche primaire affleurent en surface. Ils forment la plupart des massifs et des points hauts qui cadrent les paysages : Morvan au nord, sud du Charolais au contact du Beaujolais. Mais aussi les reliefs entre Loire et Saône : hauteurs d’Antully et Uchon, barre granitique du Charolais à l’arrière de la Côte Mâconnaise. Lors de l’ère secondaire, des dépôts très importants seront décapés. Cela prend la forme de sols fertiles, de gisements de silex et de fer, de pierre de taille. Actuellement, les roches secondaires ont quasiment disparu du secteur. Du manteau secondaire qui fait les vastes plateaux de l’Yonne, il ne reste que quelques lambeaux.

Par ailleurs, sous les chocs du tertiaire, on notera l’émergence du Morvan, du Jura et du Beaujolais. A la fin du tertiaire, il ne reste rien de l’ancien fond de mer secondaire. Enfin, au quaternaire, les rivières s’enfoncent et façonnent vallées et collines. Le niveau de la mer s’abaisse et le système fluvial se met en place, avec des dénivelés subtils dans la Bresse, des reliefs collinaires plus francs dans tout l’ouest côté Loire et Allier, et un sillon affirmé pour la Loire et ses affluents.