Arrachage et replantation
Les vignerons veulent davantage de temps

La filière viticole étudie un moyen réglementaire européen pour allonger la durée permise entre l’arrachage des vignes et la replantation. Elle compte ainsi se dégager davantage de marge de manœuvre avant de relancer la production de vin.

Les vignerons veulent davantage de temps

À travers une mesure technique, les professionnels du vin, réunis le 9 décembre en conseil spécialisé viticole de FranceAgriMer, ont demandé qu’un dispositif de « restructuration différée » soit introduit dans le volet « restructuration du vignoble » du plan français annuel d’aides viticoles.

La filière viticole essaye, de concert avec l’administration française, d’obtenir de Bruxelles l’allongement de la durée permise entre l’arrachage des vignes et la replantation, pour se donner du temps avant de relancer la production de vin, en attendant que les marchés reprennent. « La restructuration différée demandée par la filière vin fait l’objet de précisions réglementaires pour sa mise en application, relayées par le ministère de l’Agriculture auprès de la Commission européenne », précise-t-on à FranceAgriMer.

Pour l’instant, quand un viticulteur veut arracher des vignes pour replanter ensuite avec un autre cépage, il doit le faire dans les trois ans, sous peine de perdre son autorisation de plantation. Allonger la période entre l’arrachage et la replantation serait une façon de marquer une pause dans la production, excédentaire actuellement, tout en préparant la reprise de la production avec des cépages mieux adaptés aux marchés, et avec un avantage environnemental : le repos du sol.
Cependant le régime de l’indemnité dont pourraient bénéficier les viticulteurs pour perte de recette n’est pas précisé. Pour les professionnels, une telle indemnité alourdirait certes le budget du volet « restructuration », mais, à côté, le volet « investissement » de l’OCM viticole est peu sollicité en ce moment, constatent-ils. Le régime des droits de plantation serait accordé pour huit ans.

10.000 ha replantés chaque année

Afin de mettre en œuvre dans de bonnes conditions la mesure de restructuration différée, « quelle que soit l’issue des négociations à Bruxelles », le conseil spécialisé a adopté une décision modificative reportant la date limite de déclaration des arrachages préalables, par les viticulteurs, au 1er février 2021 à midi au lieu du 17 décembre.

Chaque année, 10.000 ha de vignes sont replantés et 7.000 de plantations nouvelles sont effectués, a rappelé Didier Josso, délégué pour les filières viticole et cidricole à FranceAgriMer. Au total, la surface du vignoble français est dans une « stabilité descendante », les 7.000 ha de plantations nouvelles ne compensant pas complètement l’érosion annuelle des surfaces viticoles, indique-t-on chez les professionnels.

Voulant par ailleurs, encourager le stockage privé du vin, les professionnels ont demandé un report de la date de clôture des demandes. L’administration a accepté, « compte tenu de la période des fêtes ». La clôture du dépôt des demandes d’aide au stockage privé aurait dû intervenir le 4 janvier à midi.