Gaec de la Mauvaise Graine à Étrigny
Au jardin des légumes bio

Auriane Devaux
-

Le Gaec de la Mauvaise Graine, situé à Champlieu, petit hameau de la commune d’Étrigny en Saône-et-Loire, cultive avec beaucoup d’attention ses légumes bio. Leurs bienfaiteurs, Pierre Pernot et Mathilde Béguier veillent au bon respect de la terre et de l’environnement.

Au jardin des légumes bio
Pierre Pernot, devant l'une de ses parcelles cultivées en plein champ.

Après s’être rencontrés durant leurs études dans la protection de l’environnement et après avoir travaillé quelques temps dans ce domaine, Pierre Pernot et Mathilde Béguier tombent finalement amoureux du métier de maraîcher. En 2009, ils s’installent à Blanot dans le Clunysois. Cependant, avec des terres trop caillouteuses, argileuses et mal exposées ne permettant pas la pérennisation de leur travail, le couple souhaite rapidement déménager.

Après six ans de recherche, Pierre et Mathilde trouvent enfin le nouveau cocon où s’installer. Et c’est donc dans la commune d’Étrigny qu’ils créent leur société La mauvaise graine. Pourquoi ce nom ? « Parce que nous pensons de la même façon que Victor Hugo qu’il n’y a ni mauvaises herbes, ni mauvais hommes, il n’y a que de mauvais cultivateurs », aime à expliquer Pierre.

Ce déménagement, en plus d’impliquer de nombreux changements, a demandé au couple une toute nouvelle organisation. Avec au départ seulement un hectare de terre, ils sont passés à une dizaine d’hectares. Dans cet espace, 1,5 ha est destiné aux cultures de plein champ et 2.000 m2 sont réservés pour la culture sous tunnel.

Une protection environnementale optimale

« Notre but premier est de protéger l’environnement », rappelle Pierre. Intéressé par l’agriculture biologique, le couple cherche à devenir plus autonome. Pour y parvenir, Pierre et Mathilde se tournent vers L’Atelier paysan pour fabriquer leurs propres outils de travail visant à conduire leurs cultures en planche permanentes sur buttes. Ils élaborent ainsi une butteuse, une cultibutte et un vibroplanche à dent.

Le couple cultive ses légumes en planche permanente, regroupés en rectangle de même famille botanique. La technique limite l’érosion et le tassement des sols. Ils effectuent une rotation annuelle de la zone de maraîchage en déplaçant les familles botaniques et utilisent des engrais vert.

Le désherbage est effectué mécaniquement ou manuellement et le couple se sert également de toiles hors-sol pour empêcher l’herbe de pousser autour des cultures. Pour faire face aux maladies et aux ravageurs, ils n’utilisent les produits de luttes homologués en AB qu’en dernier recours.

Soucieux de pouvoir proposer un large panel de légumes, c’est plus d’une cinquantaine de variétés que cultivent Pierre et Mathilde chaque année. « Nous avons toujours voulu proposer un maraîchage diversifié, nous consacrer seulement à quelques variétés n’a jamais été notre but ! » Très complémentaire, le couple fait tout ensemble même si pour certaines parties chacun a ses prérogatives. Ainsi Mathilde s’occupe de la création des plants et Pierre est plus tourné sur la gestion des sols.

« On propose, le client dispose »

Présent sur les marchés, le couple a toujours voulu être au plus proche des consommateurs et pouvoir leur expliquer d’où viennent les légumes qu’ils achètent. C’est donc deux fois par semaine qu’il est possible de les retrouver au marché de Tournus (les mercredis après-midi et les samedis matin). Le couple, qui souhaitait aussi pouvoir accueillir ses clients sur place, organise une vente tous les mardis de 17 h à 18 h. « Chez nous, on propose et le client dispose », comme aime à le dire Pierre.

Aujourd’hui après 11 ans de dur labeur, le couple cherche activement un associé avec qui ils pourraient travailler. Alors n’hésitez pas à leur envoyer un mail à lamauvaisegraine@orange.fr.