Les brèves du 20 mars 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 20 mars

Les brèves du 20 mars 2023

Céréales ukrainiennes : prolongation de l’accord d’Istanbul, mais incertitudes sur sa durée

À l’issue de négociations sous les auspices d’Ankara et de l’ONU, l’accord international de juillet 2022 sur l’exportation des céréales ukrainiennes, crucial pour éviter une crise alimentaire, a été étendu in extremis le 18 mars, mais Kiev et Moscou divergeaient sur la durée de la prolongation. Il devait arriver à échéance le soir même. « L’Initiative céréalière de la mer Noire, signée à Istanbul le 22 juillet 2022, a été prolongée », a confirmé dans un communiqué le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric. Ni les Nations unies ni Ankara n’ont donné de précision sur la durée de la prolongation. C’est le ministre ukrainien des Infrastructures Oleksandr Kubrakov qui, le premier, a affirmé que la prolongation avait été actée pour une période de 120 jours, conformément notamment au souhait des autorités turques. Mais Moscou l’a vite contredit, en assurant que seule une prolongation de 60 jours avait été décidée. « Nous voyons des déclarations des différentes parties selon lesquelles "l’accord des céréales" a été étendu de 120 jours », a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova. « Nous avons plusieurs fois répété que […] la partie russe avait informé l’ensemble des parties prenantes que l’accord était prolongé de 60 jours », a-t-elle ajouté, citée par l’agence russe Interfax.

 

Noix : la filière est en difficulté, trois mesures d’aide demandées à Fesneau

Les deux grands bassins producteurs de noix du Périgord et de Grenoble ont rencontré le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, le 16 mars, pour faire part des « grosses difficultés » de la filière, a confié le président de l’interprofession régionale InterNoix Sud-ouest Fabien Joffre au lendemain de la réunion. Les professionnels sont confrontés au pire scénario possible : des volumes « records » mais de « qualité variable » dû aux aléas climatiques et des cours mondiaux « en baisse ». « Cette année on a une production nationale de 50 000 t contre 38 000 t habituellement, et il reste à vendre 16 800 t, c’est énorme. Il en reste dans les organisations de producteurs mais aussi en fermes avec de grosses problématiques de stockage et de trésorerie sur les exploitations qui, pour certaines, n’ont aucune rémunération vu que les noix ne sont pas parties », a expliqué Fabien Joffre. Les professionnels demandent le soutien de l’État sur trois grandes mesures : trouver des « marchés de dégagement » ; soutenir l’investissement dans des outils d’énoisage (cassage) pour augmenter les volumes valorisés en cerneaux ; et inclure la noix dans les opérations de communication visant à soutenir la consommation de fruits et légumes - prévues par le plan souveraineté. En outre, le CGAAER va faire un « audit » sur « la structuration d’une filière Noix de France », a précisé M. Joffre.

 

Foncier : le Sénat exclut les bâtiments agricoles des surfaces artificialisées

Le Sénat a adopté le 16 mars la proposition de loi (PPL) pour faciliter la mise en œuvre des objectifs de « zéro artificialisation nette » (Zan), en prévoyant de ne pas comptabiliser l’artificialisation liée aux bâtiments agricoles. Contre l’avis du gouvernement, la chambre haute a retenu des amendements centristes, LR et socialistes qui excluent des surfaces artificialisées « les constructions, installations et aménagements nécessaires à l’exploitation agricole ». La PPL vise à apporter des solutions aux difficultés des élus locaux dans la mise en œuvre des objectifs du Zan prévus par la loi Climat. Ce texte de 2021 stipule que les bâtiments agricoles seront considérés comme des surfaces artificialisées à partir de 2031. Par ailleurs, le Sénat a validé un article pour garantir à chaque commune une « surface minimale de développement communale » de 1 ha, en rejetant l’amendement du gouvernement sur une enveloppe minimale d’artificialisation équivalant à 1 % de la surface urbanisée des communes rurales peu denses. Contre l’avis du gouvernement, le Sénat a adopté un amendement de Cédric Vial (rattaché LR) prévoyant une majoration de 0,5 ha pour les communes nouvelles.

 

Pays-Bas : le mouvement des agriculteurs devient le premier parti de la chambre haute

Le Mouvement agriculteur-citoyen (BBB), fondé en 2019, a fait une entrée en force au Sénat néerlandais à l’occasion des élections provinciales du 16 mars, et devient le plus grand parti de la chambre haute avec au moins 16 sièges. Ce parti, à qui Donald Trump a exprimé son soutien, avait été l’un des principaux acteurs d’une vague de manifestations contre les plans de la coalition du Premier ministre Mark Rutte pour limiter les émissions d’azote, en réduisant notamment le cheptel et éventuellement en fermant des fermes. « Les gens ont fait entendre leur voix, et comment ! » s’est réjouie Caroline van der Plas, co-fondatrice du BBB et seule députée du parti. Elle-même surprise par les résultats en une de plusieurs journaux jeudi, l’agricultrice a immédiatement souligné son engagement à défier les plans gouvernementaux pour l’environnement. Car sur une décision du Conseil d’État, l’exécutif doit abaisser de 50 % d’ici 2030 les émissions d’azote. L’une des solutions passerait par le rachat de plusieurs centaines de fermes parmi les plus émissives. Le Parti populaire pour la liberté et la démocratie du Premier ministre Mark Rutte (VVD) a dû se contenter de la deuxième place à ces élections, avec une estimation de 10 sièges sur les 75 du Sénat. « Le gain historique du BBB est le résultat de nombreux votes protestataires », observe Marleen de Rooy, journaliste politique pour la télévision publique NOS.

 

« Bassines » : la justice poursuit le porte-parole des opposants avant une nouvelle manifestation

Cinq mois après une manifestation contre les « bassines » dans les Deux-Sèvres émaillée de violences, la justice a engagé des poursuites, le 17 mars, contre le porte-parole d’un collectif d’opposants en lui interdisant de participer au prochain rassemblement prévu dans une semaine. Selon le parquet de Niort, Julien Le Guet a été placé en garde à vue le 17 mars matin par les gendarmes « dans le cadre des enquêtes ouvertes suite au mouvement des 29 et 30 octobre 2022 ». À l’issue, il a été déféré devant un magistrat qui l’a convoqué le 8 septembre devant le tribunal. D’ici au procès, le juge des libertés et de la détention a pris une mesure de contrôle judiciaire qui interdit à M. Le Guet de se rendre sur les communes de Sainte-Soline et de Mauzé-sur-le-Mignon, où une nouvelle manifestation est annoncée le 25 mars par les opposants aux "bassines", des réserves d’eau destinées à l’irrigation agricole et contestées. Cette manifestation a par ailleurs été interdite vendredi par la préfecture des Deux-Sèvres. La précédente, fin octobre, avait réuni plusieurs milliers de personnes et donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre, ainsi qu’à la dégradation d’une installation d’irrigation.

 

Sécheresse : à Perpignan, des agriculteurs invoquent Saint-Gaudérique pour faire pleuvoir

Catastrophés par la sècheresse hivernale, des agriculteurs catalans ont ressorti le 18 mars à Perpignan les reliques de leur saint patron et ravivé une tradition délaissée depuis plus d’un siècle, dans l’espoir de faire tomber la pluie sur les Pyrénées-Orientales. « À un moment donné la situation est tellement critique qu’on sort tous les saints possibles, on fait appel à tout le monde », résume sur le ton de la plaisanterie Julien Bousquet, 29 ans, maraîcher et arboriculteur, participant au cortège. Sous le ciel orageux, des centaines de personnes (membres du clergé, de confréries religieuses, agriculteurs et curieux) ont marché à travers les rues du vieux Perpignan, portant des reliques du saint patron des agriculteurs catalans, Saint Gaudérique. La procession catholique s’est achevée sur les rives du Têt, une des principales rivières des Pyrénées-Orientales. Quatre exploitants agricoles ont marché dans l’eau peu profonde, portant sur leurs épaules un buste-reliquaire de Saint-Gaudérique, pour demander son intercession. « Ce rituel n’avait plus été pratiqué depuis près de 150 ans », explique à l’AFP l’archiprêtre de la cathédrale de Perpignan, Benoît de Roeck, qui dirigeait la cérémonie organisée à la demande d’un viticulteur des environs.

 

Lait et ovoproduits in vitro : cinq start-up créent leur association à Bruxelles

Cinq start-up européennes* et israélienne spécialisées dans les produits laitiers et ovoproduits issus de fermentation ont annoncé, le 15 mars sur les réseaux sociaux, la création de l’association Food fermentation Europe. Sa mission est de s’exprimer « d’une seule voix en faveur des technologies de fermentation pour les aliments et les ingrédients sans animaux », indiquent-elles sur Twitter. Déjà commercialisés sur le marché américain depuis 2019, ces produits issus de micro-organismes (champignons, levures) pourraient arriver en Europe dès 2023, en promettant un plus faible impact sur l’environnement, en comparaison avec l’élevage. Au moins deux start-up ont déjà déposé des dossiers auprès de l’Efsa (voir notre enquête dans Agra Presse hebdo). Selon les analystes d’AgFunder, la priorité de l’association sera « d’aider les start-up à naviguer dans les méandres réglementaires [du règlement] Novel foods », dont elles estiment que les règles de fonctionnement sont « complètement obscures », rapporte AgFunder.
*Formo (Suisse), Better Dairy (Grande-Bretagne), Imagindairy (Israël), Onego Bio (Finlande) et Those Vegan Cowboys (Belgique)

 

Agtech/foodtech : les investissements reculent de 44 % dans le monde en 2022

Après une flambée en 2021, les investissements dans les start-up de l’agtech et de la foodtech ont reculé de 44 % en 2022, à 29,6 milliards de dollars (Mrd$), soit un niveau proche de 2020, selon le dernier rapport annuel des analystes américains d’AgFunder, publié le 16 mars. Ce déclin « est largement comparable à celui de l’ensemble des marchés de capital-risque, en particulier si l’on retire la baisse de 5,5 Mrd$ des financements chinois dans les start-up de l’agtech et la foodtech », décrypte AgFunder. En effet, constatent-ils, les investisseurs chinois se sont retirés massivement du secteur des livraisons à domicile, qu’ils avaient lourdement financé durant le confinement. Pour expliquer ce reflux, les analystes notent également que l’année 2022 n’a connu aucune levée de fonds à plus d’un milliard de dollars, alors qu’ils en comptabilisaient au moins une chaque année depuis 2016, et que quatre opérations à plus de 3 Mrd$ avaient été recensées en 2021. Dans le détail, les secteurs des livraisons ou des protéines alternatives ont vu les investissements reculer de plus de 35 %, tandis qu’ils continuent légèrement d’augmenter en bioénergie/biomatériaux, logiciels de gestion agricoles ou dans l’agriculture indoor.

 

Influenza : aux Pays-Bas, deux vaccins jugés « efficaces » en labo sur les pondeuses (étude)

Les vaccins HVT-H5 de Ceva Santé animale et de Boehringer Ingelheim sont « efficaces en conditions de laboratoire » pour protéger les poules pondeuses de l’influenza aviaire, annonce l’université de Wageningen le 17 mars. Ces produits « se sont révélés efficaces à 100 % pour prévenir la maladie et la mortalité après une infection » par le virus H5N1 hautement pathogène. Au-delà de la « protection contre les symptômes de la maladie », ils ont aussi permis de « prévenir la propagation du virus », précise Nancy Beerens, responsable du Laboratoire national de référence sur l’influenza aviaire, citée dans un communiqué (en anglais). Et d’ajouter que ces vaccins sont « de bons candidats » pour les essais de terrain, dont les résultats sont attendus à l’été. Également testés, le vaccin à ADN de Huvepharma et le Nobilis de MSD, plus ancien, ne se sont pas avérés aussi efficaces. L’expérimentation a été menée avec l’université d’Utrecht et sous la supervision du ministère de l’Agriculture ; elle a consisté à mesurer la transmission de la maladie dans un groupe de dix poules vaccinées dont cinq avaient reçu le virus. D’autres pays européens mènent aussi des essais sur d’autres espèces : canards en France (résultats attendus en mars), dindes en Italie, poulets de chair en Belgique et Pays-Bas, oies en Hongrie.

 

Nutrition animale : « baisse de la production généralisée » en 2022 (fabricants)

Entre influenza aviaire et décapitalisation, la production française d’aliments du bétail a connu une « baisse historique » de 6,6 % en 2022 (à 19,2 Mt), ont annoncé le 16 mars les fabricants privés (Snia) et coopératifs (la Coopération agricole, LCA). Toutes les espèces sont concernées, et en premier lieu les volailles, le débouché n°1 : sur 1,5 Mt perdues en 2022, plus de la moitié le sont en aviculture (-800 000 t). Alors que l’influenza aviaire a « touché de plein fouet la filière », la production d’aliments pour volailles s’est effondrée de 10,2 % (-30 % en palmipèdes). La production d’aliments pour porcs recule, elle, de 300 000 t « dans un contexte de décapitalisation du cheptel de truies et de baisse de production ». Seuls les ruminants, deuxième marché de l’alimentation animale, « enregistrent une baisse plus modérée ». Grâce à des prix du lait « soutenus », les effets de l’érosion du cheptel bovin ont été « en grande partie compensés [s] par un niveau de production laitière soutenu », relèvent le Snia et LCA. Enfin, en raison de la crise de la demande, les fabricants notent que « le segment bio n’est pas épargné » ; après des années de croissance, « l’année 2022 marque un net renversement de la tendance ». À -14 % (-106 000 t), l’aliment bio recule plus que la moyenne (-14 % en volailles, -19 % en bovins, -10 % en porcs).

 

Émissions industrielles : le Copa-Cogeca dénonce des objectifs « idéologiques »

Les organisations et coopératives agricoles de l’UE déplorent, dans un communiqué du 16 mars, la position adoptée par les ministres de l’Environnement de l’UE sur la révision de la directive Émissions industrielles étendue au secteur de l’élevage. Les seuils d’entrée dans le dispositif pour les élevages de bovins et les porcs ont été fixés à 350 unités de gros bovins (UGB) et pour ceux de volaille à 280 UGB. « Au moins, les débats houleux qui ont entouré les négociations ont permis de clarifier un point : l’approche par seuil proposée par la Commission européenne est avant tout politique, punitive et aura des conséquences imprévues lorsqu’elle sera appliquée dans les exploitations agricoles », dénonce le Copa-Cogeca qui rejette les objectifs convenus entre les Vingt-sept. Autre critique : la mesure visant à empêcher une exploitation de se scinder en deux pour échapper aux contraintes « qui englobe des concepts flous de "proximité" et de "relation économique ou juridique" menaçant le modèle d’entreprise des coopératives ». En France, la FNB (éleveurs des bovins viande, FNSEA) dénonce la « volte-face » du gouvernement : en soutenant le compromis de la présidence suédoise, la délégation française « n’a pas tenu […] la position […] qu’elle s’était engagée à tenir auprès des éleveurs ». Pour la FNB, les élevages bovins n’ont « aucunement leur place » dans la directive IED.

 

Retraites : la Conf' et le Modef appellent au retrait de la réforme

Dans la foulée du passage en force de la réforme des retraites à l’Assemblée, via un 49.3 brandi par le gouvernement, la Conf a immédiatement appelé à « retirer cette réforme », dans un communiqué le 16 mars. Le syndicat minoritaire affirme que l’adoption sans vote à l’Assemblée est « un déni démocratique et un bras d’honneur aux citoyennes et citoyens mobilisés pacifiquement depuis plusieurs mois ». Dans son propre communiqué le même jour, le Modef estime que le président de la République Emmanuel Macron « méprise le peuple » et que la future loi « constitue une grave régression sociale et aggrave les inégalités femmes-hommes ». Les deux organisations annoncent qu’elles resteront « mobilisées » contre la réforme. D’après l’AFP, deux motions de censure ont été déposées vendredi pour tenter de renverser le gouvernement sur le projet de loi. Elles devraient être examinées à l’Assemblée nationale le 20 mars après-midi. Par ailleurs, l’intersyndicale mobilisée contre la réforme des retraites a appelé à une neuvième journée de grèves et de manifestations le jeudi 23 mars.

 

Pac 2023: les nouvelles BCAE publiées au Journal officiel

Dans un arrêté paru le 18 mars, le ministère de l’Agriculture a fait paraître les nouvelles règles de bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE) pour la programmation de la Pac 2023-2027. Durant les négociations de plan stratégique national (PSN), les discussions entre Paris et Bruxelles avaient notamment porté sur la BCAE 7 (conditionnalité de rotation des cultures) et la BCAE 6 (couverture des sols). Paris avait réussi à n’obtenir l’application de la BCAE 7 que sur une partie de l’exploitation, afin de ne pas affecter les monocultures de maïs, en particulier pour les semences. Quant à la BCAE 6, elle s’appliquera désormais sur tout le territoire, et non plus seulement en zones vulnérables au titre de la directive Nitrates. Dans un décret paru le 31 décembre, le ministère de l’Agriculture avait fait paraître les règles transversales des conditions d’accès aux aides Pac pour la campagne 2023. D’une part les nouvelles définitions liées au versement des aides : agriculteur actif, jeune agriculteur et nouvel agriculteur, activité agricole, surface agricole et hectare admissible. Et d’autre part le cadre général des contrôles et sanctions applicables aux aides Pac, instaurant notamment le Système de suivi des surfaces en temps réel (3STR) et un principe de « droit à l’erreur » pour l’ensemble des aides surfaciques.

 

Engrais : la justice confirme les sanctions contre l’usine Yara de Montoir-en-Bretagne

Le tribunal administratif de Nantes a rejeté les requêtes de Yara concernant son usine de Montoir-en-Bretagne (44), rapportent nos confrères d’Ouest France. Deux arrêtés préfectoraux publiés en juin et décembre 2020 demandaient au géant norvégien de « réaliser des travaux pour réduire ses émissions dans l’air et dans l’eau ». Ces mises en demeure s’accompagnaient d’une astreinte de 300 € par jour jusqu’à présentation de justificatif des travaux, représentant des enveloppes atteignant 61 500 € en 2020 et 49 800 € en 2021. Yara a contesté ces sanctions auprès de la justice, sans succès. Car lors de plusieurs visites des installations en 2020, « aucun document justifiant de la mise en place prochaine et effective d’une unité de traitement de rejets atmosphériques de la tour de prilling n’a été présenté », notent les juges. Et les contrôles réalisés par la société Apave en 2021 attestent du « maintien de dépassements significatifs des valeurs limites d’émission. » Ouest France souligne qu’une nouvelle astreinte a été signifiée au fabricant début 2023, au nom de « risques toxiques, d’incendie et d’explosion ».

 

Olives : en Espagne, seize arrestations pour un vol de plus de 17,5 tonnes

Les autorités espagnoles ont annoncé, le 17 mars, l’arrestation de seize personnes accusées d’avoir volé, près de Madrid, la quantité gigantesque de 17,5 tonnes d’olives, dont elles tiraient ensuite de l’huile. Poursuivis pour vol et fraude, les suspects sont âgés de 20 à 57 ans. L’olive, baptisée « or vert » dans le pays, est l’une des principales richesses agricoles de l’Espagne, qui est le premier producteur d’huile à l’échelle mondiale. L’enquête des autorités espagnoles a débuté en janvier après la plainte d’un agriculteur, disant s’être fait voler 8,4 tonnes d’olives, qui faisait écho à d’autres vols de « quantités significatives » d’olives dans la même zone, a détaillé la Garde civile. Après avoir interpellé en plein jour cinq personnes transportant 140 kg d’olives dans leur véhicule, sans pouvoir fournir de preuves quant à leur provenance, la Garde civile a perquisitionné deux pressoirs des régions de Tolède et de Guadalajara (centre), et arrêté leurs propriétaires. Ils y ont trouvé des documents relatifs à l’échange de ces 17,5 tonnes d’olives et des fûts contenant plus de 6000 litres d’huile.

 

États-Unis : plusieurs lobbies agricoles appellent à conclure de nouveaux accords commerciaux

Plus de 50 lobbies agricoles et alimentaires américains (représentant une grande variété d’exportations allant du maïs, aux produits laitiers, en passant par la viande et les produits frais) ont exhorté dans une lettre publiée le 16 mars, le Congrès à approuver une nouvelle législation permettant aux États-Unis de négocier davantage d’accords de libre-échange. Tout en estimant que « sans ces derniers, l’agriculture américaine se laissait distancer par ses concurrents mondiaux en particulier l’UE et la Chine qui ont notamment bénéficié de deux fois plus d’avantages grâce aux réductions tarifaires ». Alors que cela fait plus de dix ans qu’un nouvel accord de libre-échange n’a pas été signé par Washington, elles demandent ainsi aux législateurs de remettre sur pied l’autorité de promotion du commerce (supprimée en 2021). Sa mission serait d’épauler le département au Commerce américain afin d’établir des priorités pour les futurs accords commerciaux. Selon une prévision récente du département américain à l’Agriculture, les États-Unis sont sur le point de devenir un importateur net de denrées alimentaires en 2023, avec un déficit commercial alimentaire prévu de 14,5 Mds$, alertent ces organisations.

 

Brésil : libération de 212 travailleurs en conditions d'« esclavage » dans les filières agricoles

Des inspecteurs du ministère brésilien du Travail ont libéré, le 17 mars, 212 ouvriers agricoles qui étaient maintenus dans des conditions « similaires à l’esclavage », a annoncé le ministère dans un communiqué. Ces ouvriers ont été libérés lors d’inspections chez des producteurs d’alcool et de canne à sucre dans trois municipalités des États de Minas Gerais (sud-est) et de Goias (centre-ouest), a indiqué le ministère. Il a précisé que cette intervention porte à 890 le nombre de travailleurs maintenus dans des conditions indignes libérées depuis le début de 2023. Toujours selon la même source, les employeurs ne fournissaient pas de biens alimentaires aux ouvriers, les obligeaient à payer leurs outils de travail et leur hébergement dans des locaux insalubres, et ne leur donnaient pas d’équipements de protection appropriés alors qu’ils étaient exposés à des produits toxiques. La police fédérale a ouvert une enquête. Au Brésil, l’esclavage moderne concerne principalement les activités agricoles, notamment la canne à sucre et le café, mais des cas ont également été signalés dans les zones urbaines, notamment dans la confection de vêtements, le travail domestique et la construction.

 

Localisme : l’agriculteur Bernard Ader devient président du CNRA

Agriculteur en Haute-Garonne et vice-président de la Cogeca (représentation des coopératives agricoles auprès de l’Union européenne), Bernard Ader a pris la présidence du Conseil national de la résilience alimentaire (CNRA), le 17 mars, à la suite de Maximilien Rouer, président de l’association depuis sa création en 2020. Installé à une trentaine de kilomètres au sud de Toulouse avec deux associés, cet agronome de formation élève des vaches limousines en agriculture biologique et produit des grandes cultures en agriculture « agroécologique ». Le CNRA est né à l’automne 2020 à la suite de la pandémie de Covid qui a mis à rude épreuve les chaînes d’approvisionnement alimentaire. Il se donne pour mission de « structurer et professionnaliser le déploiement des circuits alimentaires locaux », peut-on lire sur son site internet. Après avoir organisé deux « journées parlementaires », le CNRA ambitionne de créer un « sommet de la résilience alimentaire » en 2024. Maximilien Rouer, désormais ancien président de l’association, a rejoint Axa Climate en qualité de responsable de l’économie régénérative en 2022.