Les brèves du 20 avril 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 20 avril 2023

Les brèves du 20 avril 2023

Importations ukrainiennes : Bruxelles présente de nouvelles mesures

En réponse à la décision de la Pologne, de la Hongrie, de la Slovaquie et de la Bulgarie d’interdire les importations de produits agricoles ukrainiens bon marché accusés de déstabiliser les marchés nationaux, la présidente de la Commission européenne, a indiqué le 19 avril dans une lettre adressée aux dirigeants de ces pays, que Bruxelles préparait un second paquet de soutien financier d’un montant de 100 M€ en leur faveur (un montant réhaussé par rapport aux 75 M€ qu’elle envisageait de mettre sur la table depuis une semaine). Ces pays situés en première ligne pourront compléter cette aide communautaire jusqu’à 200 % avec des fonds nationaux. En parallèle, Bruxelles activera également dans les prochains jours une mesure de sauvegarde d’urgence conformément au règlement sur les mesures commerciales autonomes qui consistera à autoriser dans ces pays, uniquement le transit de certaines importations de produits agricoles ukrainiens (blé, maïs, tournesol et colza) destinées aux autres États membres de l’UE et aux pays tiers (Afrique du Nord, Moyen Orient, Asie). « Étant donné son caractère exceptionnel, cette mesure ne sera pas soumise à l’approbation des États membres et sera appliquée jusqu’au 30 juin, le temps de réduire les stocks de céréales bloqués dans les silos » a expliqué un haut fonctionnaire de l’UE. Avant d’ajouter que « cette réponse européenne impose à la Pologne, à la Hongrie, à la Slovaquie et à la Bulgarie de retirer immédiatement leur interdiction prise unilatéralement, d’importer des produits agricoles ukrainiens ».

 

Déforestation importée : le Parlement européen adopte le règlement

Le Parlement européen a adopté à une très large majorité, le 19 avril, le règlement sur la déforestation importée, sur lequel un accord interinstitutionnel avait été trouvé fin 2022. Le texte prévoit d’interdire aux entreprises l’importation d’huile de palme, de viande bovine, de soja, de café, de cacao, de bois et de caoutchouc, ainsi que de plusieurs de leurs produits dérivés (chocolat, papier imprimé, charbon de bois, certains dérivés à base d’huile de palme…), s’ils sont issus de terres ayant été déboisées après le 31 décembre 2020. Les pays tiers seront classés en fonction d’un niveau de risque lié à la déforestation et à la dégradation des forêts (faible, standard ou élevé). Chaque catégorie de risque déterminera le niveau des obligations de contrôle imposées aux opérateurs. Au moment où a été trouvé l’accord interinstitutionnel, en décembre dernier, les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) s’en étaient félicitées, notamment du fait qu’il n’inclut pas, comme l’aurait souhaité le Parlement européen, le maïs.

 

Bio : la Fnab retire son mandat à la présidente de l’Itab

Dans un courrier envoyé début avril au bureau et au conseil d’administration (CA) de l’Institut technique de l’agriculture biologique (Itab), et consulté par Agra presse, la Fnab (producteurs bio) estime « nécessaire à ce stade de faire tourner la responsabilité professionnelle » du syndicat à l’Itab. Le mandat de représentation de la Fnab est confié depuis onze ans à Sabine Bonnot, actuelle présidente de l’institut. Or « la crise de gouvernance et de fonctionnement dans laquelle est plongé l’institut depuis bientôt cinq ans n’est pas résolue », déplore la Fnab. Depuis le redressement judiciaire de l’Itab lancé en 2019, rappelle le syndicat, l’équipe salariée « a été presque entièrement renouvelée », et « plus de la moitié des structures membres du CA ne siègent pas ». Autant de critiques déjà soulevées par un courrier anonyme envoyé début décembre 2022, et qui demandait spécifiquement au syndicat de retirer son mandat à Sabine Bonnot. Après avoir interrogé les représentants de l’institut, la Fnab regrette que les réponses n’aient « pas permis de rassurer les membres du bureau sur la gestion de l’institut ». Lors de son départ du conseil d’administration de l’Itab début février, Greenpeace avait pointé de son côté « une succession d’incompréhensions et de désaccords, en particulier concernant la gouvernance de l’Itab ».

 

Confédération paysanne : Nicolas Girod espère « rester au service du syndicat »

« J’aimerais pouvoir rester au service du syndicat au niveau national », confie Nicolas Girod à Agra presse, alors que le congrès de la Confédération paysanne se tiendra du 25 au 27 avril en Haute-Vienne. Les adhérents devraient à cette occasion renouveler environ la moitié des quarante délégués régionaux siégeant au sein du comité national, qui devront à leur tour élire le secrétariat national un mois plus tard. Parmi les neuf producteurs de l’actuel secrétariat, quatre ont atteint la limite des trois mandats fixée par les règles internes du syndicat : le porte-parole Nicolas Girod, le trésorier Pierre Vidal, ainsi que Denis Jacquot et Didier Perreau. Nicolas Girod pourrait cependant briguer un quatrième mandat en tant que suppléant, afin d’assurer un « tuilage » avec la nouvelle équipe. Si la plupart des adhérents se refusent à faire des pronostics, les noms de Laurence Marandola et de Véronique Marchesseau, déjà élues au secrétariat national, font partie des plus fréquemment cités pour reprendre le porte-parolat. « L’élection d’une femme serait un signal important », observe Nicolas Girod. À ce jour, Brigitte Allain a été la seule femme à avoir été élue porte-parole nationale du syndicat, entre 2003 et 2005.

 

Influenza aviaire : les canards autorisés sur parcours réduit en cas de chaleur

Alors que le dernier cas d’influenza aviaire en élevage remonte au 14 mars, le ministère de l’Agriculture a décidé « d’alléger certains des dispositifs de prévention et de surveillance renforcés », annonce-t-il dans un communiqué le 19 avril. Première mesure : dans les zones indemnes, les palmipèdes « pourront être autorisés à sortir en parcours extérieur réduit » en cas de fortes chaleurs. D’après une instruction technique parue le 18 avril, cette autorisation sera accordée au niveau départemental si deux conditions sont remplies : une température maximale supérieure à 22°C pendant trois jours consécutifs, et une « prévision sur sept jours présentant une moyenne des températures maximales journalières supérieure à 18°C ». Deuxième mesure : dans les ZCT FS* des Pays de la Loire, de la Bretagne et des Deux-Sèvres, « la surveillance des palmipèdes est allégée » (prélèvements hebdomadaires au lieu de deux fois par semaine, fin des chiffonnettes d’environnement obligatoires). « La vigilance de tous les acteurs doit être maintenue », rappelle la Rue de Varenne : le niveau de risque influenza restant au stade « élevé », la mise à l’abri des volailles reste la règle sur l’ensemble du territoire métropolitain. *Zones de contrôle temporaire liées à la faune sauvage

 

Influenza aviaire : les États-Unis démarrent des essais de vaccination

Le ministère américain de l’Agriculture (USDA) a « démarré ce mois-ci des essais de vaccination contre l’influenza aviaire », a-t-il annoncé un communiqué le 14 avril (document en anglais). Les chercheurs de l’ARS (service de recherche agricole, intégré à l’USDA) « testent actuellement plusieurs candidats vaccins », sans préciser leurs fabricants ni les espèces de volailles visées. L’ARS devrait fournir de premiers résultats (avec une seule dose) en mai, avant de nouvelles données en juin (deux doses). Toutefois, il faudra au moins 18 à 24 mois « dans le meilleur des cas » pour aboutir à « un vaccin correspondant à la souche virale actuellement en circulation, disponible en quantités commerciales et pouvant être facilement administré à la volaille commerciale ». Ce sujet de la vaccination a été abordé lors d‘une table ronde, le 13 avril, entre les leaders de l’industrie avicole et les représentants des autorités fédérales. Les États-Unis sont le premier producteur et le deuxième exportateur de volailles au monde ; le secteur du poulet y est historiquement opposé à la vaccination en raison du risque de fermeture des marchés à l’export. En 2022, la filière avicole a été durement frappée par l’influenza aviaire, avec 58 millions de volailles abattues (dont 44 millions de poules pondeuses).

 

Foie gras : l’influenza aviaire fait s’effondrer la balance commerciale en 2022

En raison de l’épizootie d’influenza aviaire, la filière française du foie gras, largement exportatrice, a vu sa balance commerciale s’effondrer en 2022, a indiqué le Cifog (interprofession) lors d’une conférence de presse le 18 avril. Le solde reste positif, à 8,4 millions d’euros (M€), mais très en deçà des 38,9 M€ enregistrés en 2021. L’année passée, les exportations françaises de foie gras se sont affaissées en volume (-25 % en cru, -19 % en transformé), dans le sillon de la production hexagonale. Alors que la maladie a frappé les deux bassins du Sud-Ouest et des Pays de la Loire, les abattages ont dégringolé de 33 % sur l’année (à 16,6 millions de têtes). La France a pu maintenir ses exportations en valeur (-1 %, à 79,6 M€) grâce à la hausse des prix due à la rareté de l’offre. Mais cette flambée a encore plus joué en faveur des importations : malgré une chute en volume, leur valeur a gagné 29,4 M€ par rapport à 2021, pour un total de 71,1 M€ (+70 %). « On a vu certains prix doubler », relève Victor Guyon, ingénieur au Cifog. Une flambée qui visait notamment à « répondre aux besoins de la restauration en foie gras cru », selon Marie-Pierre Pé. Et la directrice du Cifog de conclure : « Nous allons vite oublier 2022 ».

 

Viande in vitro : la Conf' porte le débat au sein des chambres d’agriculture

Dans un communiqué paru le 19 avril, à la suite de la parution du rapport sénatorial sur la viande in vitro, la Confédération paysanne annonce qu’elle porte, depuis deux mois, des motions « contre le développement de la viande cellulaire » dans les chambres d’agriculture. Elle revendique d’en avoir fait adopter dans 16 chambres départementales et une régionale, en Côte-d’Or ou en Ille-et-Vilaine notamment, précise Stéphane Galais, responsable du groupe Humain / Animal à la Confédération paysanne. « L’objectif est aussi d’interpeller la FNSEA », ajoute-t-il. Lors de l’audition des deux syndicats par les parlementaires, la Conf' avait estimé que la FNSEA avait tenu « une position anti-élevage en déclarant n’être pas fermée à la viande in vitro ». Une affirmation contestée par le syndicat majoritaire (voir sa position ci-dessous). Malgré l’opposition ferme exprimée par Julien Denormandie fin 2021, la Confédération paysanne s’adresse également au gouvernement dans son communiqué, à qui il demande de préciser sa position, après qu’un un nouveau financement a été concédé à l’entreprise française Gourmey (foie gras in vitro) par BPI France fin 2022.

 

Steak in-vitro : « pas de la viande » mais « encore besoin de recherche » pour la FNSEA

Alors qu’un rapport sénatorial a été récemment publié sur la viande in-vitro et l’agriculture cellulaire, la FNSEA a présenté sa position, à Agra presse, par la voix du président de sa commission chaîne alimentaire, Arnold Puech d’Allissac. En matière d’étiquetage, « ces produits ne seront jamais de la viande », tranche d’abord l’éleveur de poulets et bovins, qui assure, dans ce dossier, « défendre les éleveurs ». Concernant l’intérêt de cette technique, le syndicat, « ne voit pas l’intérêt pour les agriculteurs » mais estime avoir « encore besoin d’éléments pour être éclairés ». La FNSEA demande des éclaircissements concernant la lutte contre la dérive climatique, les coûts de production ou les procédés utilisés. « Nous serons sans doute contre, mais pour l’instant, nous avons encore besoin de recherche, publique ou privée. Pour l’instant, nous avons affaire à des communicants ». Une position qui tranche avec les deux autres syndicats agricoles. Dans un communiqué paru le 19 avril, la Confédération paysanne a rappelé son opposition à la technique, dont elle demande l’interdiction, en engageant notamment le débat au sein des chambres d’agriculture (voir ci-dessus). De même, la Coordination rurale s’oppose « à toute démarche de développement de ce produit de synthèse ».

 

Huiles végétales : résultats « records » pour le groupe Avril en 2022

« Une surperformance ». C’est ainsi que les résultats du leader français des huiles et protéines végétales Avril ont été qualifiés par son directeur administratif et financier Aymeric Mongeaud, le 19 avril en conférence de presse. Pour la cinquième année consécutive, le groupe dépasse ses objectifs avec un bénéfice net du groupe qui s’élève à 218 M€, en hausse de 45 % par rapport à l’année précédente. L’excédent brut d’exploitation, mesuré par l’Ebitda, s’élève ainsi à 583 millions d’euros, en hausse de 64 % par rapport à 2021. Et le chiffre d’affaires atteint 9 Md€, en progression de 32 %. Cette performance est notamment liée au contexte inflationniste des matières premières mais aussi au succès de produits à plus forte valeur ajoutée, comme les ingrédients de spécialité auprès de l’industrie (cosmétique, lubrifiants…) ou le carburant Oleo100 (100 % de biodiesel) auprès des flottes de camions de transport. Fort de ses bons résultats, le groupe Avril annonce une politique d’investissements internes et « une dynamique d’acquisitions déjà en marche ». Pour rappel l’année 2022 avait été marquée par l’acquisition de six nouvelles entreprises dont le transformateur de riz et légumes secs Soufflet Alimentaire (marque Vivien Paille) ou encore l’entreprise autrichienne Vegini (protéines végétales).

 

Alimentation animale : Avril et Sanders débloquent 6 M€ pour soutenir les éleveurs

Lors d’une conférence de presse le 19 avril au cours de laquelle il a présenté des résultats « records » en 2022, le groupe Avril a annoncé renouveler avec sa filiale Sanders une aide de 6 millions d’euros aux éleveuses et éleveurs, pour la deuxième année consécutive. Les trois objectifs prioritaires sont d’accompagner les installations des éleveurs et de lutter contre la décapitalisation du cheptel, mais aussi d’accélérer la décarbonation des élevages et de favoriser le bien-être des éleveurs et de leurs animaux, a rapporté Jean-Philippe Puig, directeur général du leader français des huiles et protéines végétales. En 2022, le groupe avait déjà débloqué une enveloppe exceptionnelle de 6 millions d’euros pour soutenir les éleveurs. Au total, plus de 1200 d’entre eux ont bénéficié de ces aides, avec 60 % des fonds dédiés à la modernisation des exploitations et 40 % des fonds restants consacrés à l’installation des jeunes agriculteurs. Malgré la baisse des volumes liées aux épizooties et à la décapitalisation, le groupe Sanders a néanmoins réussi à préserver son activité grâce à de bons résultats, rapporte le communiqué de presse d’Avril.

 

OFB : un collectif d’arboriculteurs exige un « moratoire » sur les contrôles

Le collectif Sauvons les fruits et légumes de France exige, dans un communiqué du 19 avril, « un moratoire sur les contrôles OFB » (Office français de la biodiversité) pour les arboriculteurs. « Ce moratoire doit permettre aux agents assermentés de l’OFB d’acquérir le minimum de connaissance réglementaire et agronomique quant à la conduite d’un verger », défendent les producteurs. Le collectif liste dans le document la liste des griefs venus du terrain : « méconnaissances réglementaires et des mécanismes agronomiques de base », « présomption de culpabilité dans le cadre de l’application de l’arrêté abeilles », « application différenciée en fonction des territoires ». Et de souligner que certains arboriculteurs se sont « sentis atteints dans leur honneur par des accusations infondées, et humiliés lorsqu’ils ont dû endurer des gardes à vue ». Fondé en 2007 autour du thème des pesticides, ce collectif dont le porte-parole est aussi le président de l’association nationale pomme-poire (ANPP), rassemble « des producteurs travaillant en agriculture biologique et raisonnée », d’après son site internet. Ses communiqués défendent régulièrement la sûreté des pesticides pour les consommateurs, relativisant leur importance dans les maladies professionnelles.

 

Fruits : la région Auvergne-Rhône-Alpes alloue 3,2 M€ à un plan de filière sur cinq ans

La région Auvergne-Rhône-Alpes et le Comité stratégique fruits (CSF) régional vont signer, le 20 avril, un nouveau plan de filière fruit pour la période 2023-2027, a annoncé à Agra Presse le vice-président de région délégué à l’agriculture Fabrice Pannekoucke. Ce plan est doté d’un budget de « 635 000 euros par an », un montant en hausse par rapport « aux 570 000 euros annuels » de la précédente programmation. Il se situe « dans la continuité du plan précédent, avec un renforcement mis sur la gestion de l’eau et le maintien de la biodiversité », a indiqué Fabrice Pannekoucke. Les producteurs de fruits de la région pourront prétendre à des aides allouées selon trois axes : « renforcer la résilience des exploitations et des entreprises face aux changements climatiques et pour la transition agroécologique » ; « renforcer la compétitivité en favorisant les démarches de qualité, et en prenant en compte les évolutions sociales et environnementales » ; et « revaloriser les fruits issus du territoire Auvergne-Rhône-Alpes en rendant la filière et ses métiers attractifs ». Parallèlement à ces aides « 100 % régionales », les producteurs de fruits peuvent aussi émarger à 11 mesures de la programmation Feader 2023-2027 ouvertes aux filières végétales, a-t-il rappelé.

 

LOA : Terre de liens dénonce une consultation citoyenne « de façade »

Dénonçant les « deux petites semaines » de consultation du public sur le Pacte et le projet de loi d’orientation et d’avenir agricoles (LOA), le mouvement Terre de liens met en garde le gouvernement contre « une énième loi négociée en BtoB avec le syndicat majoritaire ». « Deux petites semaines, en plein cœur des vacances de Pâques, pour consulter les Français et les Françaises sur l’avenir de notre agriculture… Terre de Liens dénonce une consultation de façade et s’alarme plus généralement de l’absence de prise en compte des acteurs de la société civile dans les consultations », selon un communiqué le 19 avril. Et d’appeler à « sortir d’une cogérance » entre État et syndicalisme majoritaire. « Il est temps que le gouvernement assume ses véritables ambitions. Une loi faite avec et pour la société ou une énième loi négociée en BtoB avec le syndicat majoritaire », déclare la responsable de plaidoyer Astrid Bouchedor. Pour illustrer son propos, Terre de liens met en avant les conclusions de la Cour des comptes dans son rapport le 12 avril sur l’installation et la transmission. Les Sages y pointent une « inégale représentation des différents types d’agricultures » parmi les opérateurs chargés d’accompagner l’installation.

 

Loup : Fesneau souligne les limites d’un changement de statut européen

« Changer le statut du loup sera un processus long, sur lequel tous les États membres ne sont pas encore d’accord », a souligné le ministre de l’Agriculture à l’occasion d’un échange avec la presse le 18 avril. En juillet 2022, alors que la profession agricole bloquait des ronds-points sur le trajet du tour de France dans les Pyrénées, le président de la République se serait engagé à « faire évoluer le statut du loup au niveau européen », selon des propos rapportés par les syndicats agricoles. Estimant que la population de canidés était « hors de danger d’extinction », Marc Fesneau avait confirmé en août suivant au Sénat qu’il avait « entamé » un travail sur ce dossier avec ces collègues européens, et notamment le ministre autrichien. La Rue de Varenne miserait actuellement sur « le document d’orientation de la directive Habitats », qui traduit opérationnellement la protection des espèces. Figurant dans les annexes IV et II de la directive, le loup fait partie des espèces dont la mise à mort ou la « perturbation » intentionnelle sont strictement interdites, sauf dérogation permettant de « prévenir des dommages importants ». « Faire évoluer le statut ne réglera pas tout, et risque de nous faire revenir sur la pente inverse. Or l’éradication n’est pas le bon combat. La question centrale est celle de la compatibilité et de l’acceptabilité du loup », prévient le ministre.