ESOD
À chaque département sa spécificité

À chaque département sa spécificité
Le corbeau freu occasionne de nombreux dégâts au sein des grandes cultures. ©DR

Depuis la nouvelle réglementation de 2019, difficile d’établir une évolution des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (Esod) les plus répandues en Auvergne-Rhône-Alpes. « Nous n’avons pas remarqué de tendance notable concernant les espèces classiques, comme le renard, le lapin de garenne ou encore les corneilles », déclare le directeur de la fédération régionale des chasseurs, Marc Chautan. Toutefois, il affirme que la liste des espèces classées en Esod dans les départements ne cesserait de diminuer au fil des années. « Nous risquons de perdre la classification du renard dans plusieurs départements, ajoute-t-il. Or, une fois que cet animal ne sera plus classé, ce sera très compliqué de le faire de nouveau inscrire. »

Trois départements touchés par le campagnol

Au sein des commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage, le classement ou reclassement de certaines espèces peuvent parfois amener de vifs débats. Bien que le campagnol terrestre, également connu sous le nom de rat taupier, occasionne annuellement des dégâts dans le Cantal, la Haute-Loire et la Loire, son nom ne fait pas partie des listes Esod. « Dans la Loire, cette espèce pose surtout des problèmes dans le sud du Pilat et des monts du Forez, assure Madeleine Chaut, responsable du groupe faune sauvage à la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes. Mais un arrêté préfectoral pourrait être pris sur certaines communes pour établir des piégeages comme pour la taupe, qui n’est pas classée Esod. »

Dans l’Ain, l’épineuse question du corbeau freux

À chaque département ses spécificités. Dans l’Ain, le corbeau freux a disparu des listes Esod à la suite d’un arrêté ministériel paru en juillet 2019. Malgré le fait que cette espèce reste chassable, ce choix a vivement inquiété la profession, puisque ce corvidé occasionne de nombreux dégâts au sein des grandes cultures du département. L’arrêté devant être mis à jour en juillet 2023, la Fredon Auvergne-Rhône-Alpes a mené, durant trois mois, une étude permettant aux services de l’État de prendre une décision de reclassement ou non. De mai à juillet dernier, un protocole de comptage de corvidés a été mis en place sur trois communes témoins dans l’Ouest de l’Ain (Lurcy, Saint-Trivier-sur-Moignans et Villars-les-Dombes). Dans son compte rendu, la Fredon confirme que près de 200 corbeaux freux ont été observés sur les trois communes. Cette étude a également mis en lumière la présence d’une cinquantaine de choucas des tours (des corvidés non classés Esod, NDLR), souvent présents au milieu des corbeaux freux.

Léa Rochon