Concours des Grands Vins de France à Mâcon
« Le Graal pour tous les vignerons et la référence pour tous les consommateurs »

Cédric Michelin
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Le Concours des Grands vins de France s’est tenu samedi 20 avril. Pour ses 70 ans, le concours affiche toujours une « extraordinaire modernité » aux dires des 1.700 jurés venus de 18 pays. Les 440 tables de jury ont dégusté un peu moins de 7.000 vins venus de toute la France, malgré la crise sévissant.

 « Le Graal pour tous les vignerons et la référence pour tous les consommateurs »

Il ne fallait pas arriver tard samedi 20 avril car les parkings autour du Parc des congrès de Mâcon affichaient tous complets dès 8 heures. Les 1.700 jurés venus pour le 69e Concours des Grands vins de France ont la passion chevillée au corps. Le Comité des Salons et Foires de Mâcon les accueillait comme il se doit avec le café de bienvenu. Mais les 440 jurys n’étaient pas venus pour autre chose que le plaisir de déguster 6.767 échantillons. Les organisateurs ont entamé un important travail de renouvellement des jurés. Et ça paye avec de nombreux nouveaux, dont notamment 180 dégustateurs venant de 18 pays : Brésil, Hong Kong, Pays-Bas, Italie… les professionnels du vin – 55 % des jurés – peuvent donc aussi étendre leur réseau pour concilier dégustation et commerce. Et n’allez pas croire que les 45 % d’amateurs ne sont que des amateurs, le Comité fait une sérieuse sélection et forme même gratuitement. Encore cette année, pas moins de 150 amateurs ont été formés lors de dix sessions de formations gratuites partout en France et en Suisse. Depuis le début de ce programme de formation, ce sont 1.360 amateurs formés à la dégustation dans 17 villes différentes. Désormais, un quart des jurés sont des femmes. Depuis deux ans, le Comité mise également sur les réseaux sociaux pour recruter. Et ça marche fort ! L’influenceuse Margot Ducancel, @rougeauxlèvres, ou la sommelière italienne déclenchent des inscriptions à chaque post sur Instagram ou LinkedIn.

Évidemment, chaque juré fait ses vœux dans les appellations ou couleurs qu’il connaît ou maîtrise. La région de Bordeaux reste la première région viticole en termes d’échantillons (1.278). Malheureusement, la crise viticole est énorme cette année et de nombreux domaines habitués à participer ont malheureusement jeté l’éponge. Le plus gros de la baisse du nombre d’échantillons vient de là. En deuxième position, la vallée du Rhône – 908 échantillons - ne va guère mieux.

L’épicentre du monde viticole

Seule à surnager et retrouvant des volumes, la Bourgogne est en hausse avec 809 échantillons inscrits. 588 de plus avec le Beaujolais voisin, juste après le Languedoc-Roussillon (726). Bien d’autres régions sont représentées, jusqu’aux appellations de vins liquoreux et effervescents. Le Concours des Grands vins de France est donc bien « l’épicentre du monde viticole » le temps d’un weekend, se félicitait Charles Lamboley, président adjoint. Le président, Bernard Rey lançait le concours en donnant la parole au parrain de cette édition, en l’occurrence, le journaliste Jean-Francis Pécresse. En montant sur l’estrade dans le Hall A, il se disait « très impressionné » par le professionnalisme de ce concours : table, nappe, bouteilles alignées… tout était fin prêt. Le fruit de mois de travail « dans l’ombre » pour les échantillons et dans la lumière pour les commissaires qui veillaient au bon déroulement. Jean-Francis Pécresse comprenait mieux pourquoi les médailles du concours des Grands vins restent « le Graal pour tous les vignerons et la référence pour tous les consommateurs ». Des consommateurs de vins qui sont de plus en plus sollicités et qui doivent « chercher la vraie info », faisait-il le parallèle avec son propre métier de journaliste. Il confiait donc à chaque juré la lourde tâche d’être « le garant de l’objectivité » pour que toutes les médailles délivrées à l’issue du concours « portent la valeur de la confiance ». Au vu de la concentration de toutes et tous, ni les mains, ni les verres ne tremblaient et les nez plongeaient – après le regard – dans les verres remplis. Des verres magnifiques, offerts, qui permettaient de faire ressortir toutes les nuances et subtilités des vins. Et pour les rincer ou se rafraîchir les papilles, l’eau de source des Vosges, Celtic était le complément idéal. La marque des grands concours tient dans les plus petits détails et Mâcon est à l’image de la viticulture Bourguignonne en pointe. Notamment du développement durable puisque le concours s’engage à recycler ou traiter tous les déchets, distiller les fins de bouteilles ou encore réutiliser les badges. La preuve qu’à l’heure de fêter ses 70 ans, le Concours des Grands vins de France est « d’une extraordinaire modernité », concluait Jean-Francis Pécresse.