Marchés des vins de Bourgogne
La Bourgogne au ralenti

Mis en ligne par Cédric MICHELIN
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Le BIVB avec les Douanes ont tiré un premier bilan économique de l'impact du Covid-19 sur les marchés des vins de Bourgognes. A l’export, les résultats du 1er trimestre sont bons, compte-tenu du contexte mondial, même si la baisse est plus forte que les premiers chiffres le laissent supposer : après deux premiers mois très positifs, mars est plus contrasté. Les volumes expédiés sont en retrait de - 2,6 % par rapport au 1er trimestre 2019 (en hausse par rapport à 2018), alors que le chiffre d’affaires diminue de - 8,2 %.

La Bourgogne au ralenti

Parmi les trois principaux marchés des vins de Bourgogne, les situations sont toutefois hétérogènes. Le marché des Etats-Unis d'Amérique subit le recul plus marqué. Les exportations étant fortement impactées par la taxe de 25 % ad valorem (taxe Trump), surtout pour les appellations les plus valorisées. Ce qui se traduit par - 11,6 % en volume et, surtout, - 30,1 % en valeur !
Effet Brexit ? Nul ne le sait encore mais le Royaume-Uni repart à la baisse, après une belle année 2019 : - 14,1 % en volume et – 13,4 % en valeur.
Enfin, à l'inverse, le Japon reste sur une belle hausse, qui ne devrait cependant pas durer, prévient le BIVB : + 16,3 % en volume et + 20,4 % en valeur.
Car pour le second trimestre, les perspectives sont moroses. « Nous ne disposons pas encore des chiffres d’avril, mais il est certain que nous nous attendons à une forte baisse des exportations » a indiqué Louis-Fabrice Latour, président du BIVB.

« Certains marchés fonctionnent bien, en particulier grâce aux magasins. C’est notamment le cas de la Grande-Bretagne, des Monopoles Canadiens et Scandinaves. L’Asie repart, même si nous n’avons pas encore retrouvé notre rythme de croisière ».

Le marché français est beaucoup plus compliqué. La Bourgogne est l’un des vignobles qui est le plus lié à la filière Hôtellerie-Restauration. Celle-ci représente à peu près 50 % de ses ventes dans le monde. En France, c’est un pilier de la commercialisation des vins de Bourgogne. « Nous sommes solidaires des restaurants. Tant qu’ils ne rouvriront pas, une partie de nos vins restera dans nos caves ».

La Grande Distribution ne compense pas, d’autant que la vente directe est également très ralentie, du fait de la fermeture des caveaux et de l’absence de tourisme.

Quelques domaines et négoces développent la vente en ligne, via leur propre site ou des plateformes nationales et internationales, mais cela reste assez rare. Plusieurs entreprises - caves, domaines ou Maisons - se sont également lancées dans le drive pour satisfaire la demande locale. Les bourguignons - comme les français - ont bien souvent profité du confinement pour vider leur cave.

Mais, Louis-Fabrice Latour poursuit : « Jusqu’à présent, la Bourgogne a tenu bon, grâce à la diversité de ses acteurs, de ses vins et de ses marchés. Nous avons notamment constaté une demande plus forte sur les appellations à bon rapport qualité-prix de Bourgogne (AOC bourgogne ou mâcon plus dénominations géographiques, bourgogne aligoté, crémant de Bourgogne, villages). Mais nous nous attendons à des temps plus difficiles, au moins jusqu’à la réouverture des hôtels, bars à vins et restaurants ».