Afdi Bourgogne Franche-Comté
D’avantage de besoins avec le Covid

En raison de la situation sanitaire, Afdi BFC a organisé cette année son assemblée générale en visioconférence le 18 mai dernier. 42 personnes se sont ainsi connectées pour faire un bilan de l’activité de l’année 2020, sur les actions réalisées par les « partenaires » de l’Afdi au Nord comme au Sud.

D’avantage de besoins avec le Covid
Alors que nombre de média Français se plaignaient du manque de moyens de lutte contre le Covid-19 au début de la pandémie, celle ci n'est pas finie et les besoins demeurent dans nombre de pays...

L’AG de l’Afdi aura ainsi permi de montrer que malgré la crise du Covid-19, le travail ne s’est pas arrêté pour autant, même si les échanges de paysans à paysans prônés par l’association ont été nécessairement contraints. Deux interventions en visio auront notamment marqué cet après-midi. Celle du directeur de Rofama, partenaire d’Afdi BFC en région Haute-Matsiatra à Madagascar, qui a présenté les activités 2020 de l’Union de coopératives laitières, ainsi que les impacts de la situation sanitaire sur sa structure. Deuxième intervention remarquée, celle de la chargée de mission Afdi Cameroun, recrutée fin 2020, qui a présenté le nouveau projet ProJACam financé par l’Union européenne dont elle a la charge et qui vise à former et installer des jeunes sur les filières cacao, maïs et volailles, le tout en partenariat avec le partenaire au Cameroun, la Conaprocam.
Malgré les difficultés techniques inhérentes à des connexions longues distances, des échanges ont pu avoir lieu avec l’assemblée sur leur intervention et le contexte de leur pays en général. Dans son rapport moral, mis en ligne avec le rapport d’activité, le président de l’Afdi BFC, Marc Gauthier, veut voir le positif au-delà du négatif de la pandémie de Covid-19. Parlant des vaccins promis par les pays développés aux autres moins en pointe en matière vaccinale, « cette solidarité sanitaire, que l’on peut estimer trop timorée, permettra à terme d’endiguer cette pandémie et de laisser reprendre dans de bonnes conditions sanitaires les voyages internationaux si fréquents dans notre économie mondialisée. Elle fait écho à une autre solidarité étatique puisqu’une loi de programmation, en ce moment à l’examen au Sénat, prévoit une augmentation de l’aide publique au développement en fixant dès l’an prochain un ratio pour cette aide à 0,55 % du revenu national brut contre 0,37 % actuellement. L’agence française de développement devrait logiquement voir ses fonds abondés et en conséquence, on peut espérer que les programmes sur lesquels elle soutient notre réseau le soient également. Les Conseils régionaux pourraient, eux aussi, avoir un soutien plus important de l’État pour initier des politiques plus volontaristes à l’international. Nous avons commencé, dans le cadre d’un plaidoyer proposé par Afdi national, de nous rapprocher des instances régionales. Il me semble légitime de formuler le souhait qu’avec d’autres acteurs du développement international, nous puissions faire entendre encore plus la voix de nos partenaires du Sud auprès de notre Conseil régional et mettre en œuvre de nouvelles actions ». Et Marc Gauthier de conclure : « Comme vous le voyez, le futur ne manque pas d’avenir ! »

De futures nouvelles possibilités 

Comme le rappelle le rapport d’activité de l’Afdi FBC, l’année 2020 a rimé avec Covid-19. Les actions Nord ont connu un ralentissement notamment en termes d’intervention en milieu scolaire du fait des confinements, des contraintes de déplacements et de la difficulté pour les établissements de maintenir les interventions dans leurs locaux. L’annulation de la majorité des manifestations rurales de l’été a également eu un impact sur les activités des paysans.
Les missions, qu’elles soient Nord Sud ou Sud Nord, ont pour la plupart été annulées. Cela a nécessairement remis en cause le mode d’intervention d’Afdi basé sur les échanges entre paysans. Pour autant, les moyens de communication à disposition ont permis d’envisager des échanges différents qui laissent entrevoir de nouvelles possibilités pour le futur.
Au Sud, l’impact sanitaire a été a priori moins fort que ce que l’on a pu connaître en Europe, du fait d’une population plus jeune notamment. Pour autant, cela a nécessairement entrainé des ajustements de la part des organisations paysannes locales qui ont dû s’adapter à de nouvelles contraintes, notamment en termes de déplacement pour les zones qui ont connu des confinements stricts, comme à Madagascar par exemple. Si la crise sanitaire n’a pas autant d’impact que ce que l’Afdi BFC pouvait craindre, l’impact économique sur des économies fragiles a et aura des répercussions sur les populations paysannes. Lors d’une crise comme celle-ci, le rôle des organisations paysannes dans leur caractère collectif permet une mutualisation des risques et diminuent l’impact sur les individus. Pour autant, ces organisations paysannes sont, elles aussi, fragilisées. Les soutenir reste donc essentiel afin qu’elles puissent jouer pleinement leur rôle de porte-voix des paysannes et des paysans.