Cité des Climats et vins de Bourgogne
Des cérémonies d'ouverture multisites pour le réseau des Cités des Climats et des vins de Bourgogne

Florence Bouville
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Pour le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) et l’association des Cités des Climats et vins de Bourgogne, le programme inaugural des trois sites (Chablis - Beaune - Mâcon) a été chargé. Les événements officiels se sont étalés sur deux jours, le 15 et 16 juin. Entre discours, dégustations, coupage de ruban, coups de pioche, présentation de la partie musée… Sans oublier la visite du vignoble de la Côte chalonnaise et du Couchois, à Mercurey. L’avenir nous dira si tous ces gestes symboliques suffiront à drainer la clientèle.

Des cérémonies d'ouverture multisites pour le réseau des Cités des Climats et des vins de Bourgogne
Le 15 juin, élus et acteurs de la filière viticole (française et étrangère) se sont réunis au pied des vignes, sur la commune de Mercurey.

Bien que n’ayant pas de Cité attitrée, le vignoble de la Côte chalonnaise et du Couchois n’est pas laissé de côté. Au grand air, au pied des vignes, plusieurs élus et de nombreux acteurs de la filière viticole se sont réunis le 15 juin, à Mercurey (voir l’image). Il était essentiel, notamment pour François Labet, président du BIVB, de consacrer du temps, durant ces deux jours d’inauguration, à ce vignoble si « particulier ». Sept années se sont écoulées, entre la genèse du projet (acceptation par l’interprofession) et la concrétisation des trois sites. Sébastien Martin, président de la Communauté d’agglomérations du Grand Chalon, apprécie d’ailleurs beaucoup l’image de "portes d’entrées" que véhicule le réseau des Cités. Au-delà de cette image, il s’agit de lieux qui « luttent contre l’uniformisation » ; ces derniers prenant en compte toute la complexité et la diversité des terroirs.

« Expliquer ce que nous sommes »

Pour rappel, les vins de Bourgogne comptent 1.247 "climats". Cela signifie que « chaque identité mérite d’être expliquée », déclare Laurent Delaunay, président délégué du BIVB. Les Cités ont donc vocation à « décomplexer l’approche viticole de la Bourgogne ». À noter qu’en lien avec le respect de la loi Évin, les propos et thématiques abordées porteront toujours sur le mode de production et le patrimoine associé, non pas sur le produit en tant que tel. Sans l’aide et le succès du mécénat, ces Cités n’auraient peut-être jamais vu le jour. En effet, environ 20 % du budget total proviennent de fonds privés.

Du fait de sa position géographique, tout le monde s’accorde à dire que la Cité basée à Mâcon constitue la porte d’entrée sud du vignoble bourguignon. On ne reviendra pas sur les choix architecturaux du bâtiment ainsi que la scénographie à découvrir (lire notre article du 12 mai 2023). Remarque néanmoins très honnête du préfet Yves Séguy, lui-même issu d’un milieu viticole : « il faut s’y reprendre à deux fois pour voir une vis de pressoir, est-ce un phare ? ». Les deux architectes, Antoine Recio et Christine Larochette, ont commencé à travailler sur le projet il y a cinq ans. Ils témoignent aujourd’hui d’une certaine nostalgie.

Jean-Michel Deiss, producteur de vins en Alsace a ému une grande partie de l’assemblée via son discours concernant « l’incarnation » évidente du lieu et du projet. « Le terroir est un espace de restrictions », affirme-t-il. Dans le sens où des efforts sont nécessaires pour parvenir à « incarner un lieu dans une bouteille ». « Il n’y a pas de grand vin sans ferveur », conclut-il. Pour Jean-Patrick Courtois, président de la communauté d’agglomération Mâconnais Beaujolais et maire de Mâcon, la Cité « assoit notre aptitude à la convivialité ». De même que « le vin assure l’attractivité du territoire », ajoute-t-il. Finalement, « l’équipement s’inscrit dans une offre touristique existante », souligne Laurent Delaunay.

Si ce réseau de Cités s’inscrit pleinement dans la stratégie touristique évoquée par la présidente de Région Marie-Guite Dufay, l’objectif, sur le long terme, n’en reste pas moins de « capter de nouvelles populations ». Espérons donc que la « dispersion de l’œnotourisme » participe activement à cette dynamique.

Une belle étape a ainsi été franchie. « C’est le résultat final […] à nous de le faire vivre », conclut Benoit de Charette, président de la Cité des Climats et vins de Bourgogne. Dans tous les cas, quel que soit l’avenir des trois Cités, il ne faut pas oublier que c’est la première grande action du BIVB tournée exclusivement vers le grand public. C’est un défi de taille que l’interprofession a eu le mérite de relever.