Bilan santé mamelle
La situation s’améliore

Marc Labille
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Acsel a présenté dernièrement la synthèse des bilans de santé mamelles établis pour la période allant d’avril 2019 à mai 2020. L’analyse porte sur 714 élevages adhérents à Acsel Conseil Élevage. Les troupeaux comptent en moyenne 72 vaches produisant 7.670 Kg de lait à 40,2 de TB et 33,5 de TP.

La situation s’améliore

La moyenne des comptages cellulaires individuels (CCI) est 280.000. 25 % des élevages avec les résultats les meilleurs sont en moyenne à 211.000 cellules alors que 25 % des élevages avec les résultats les plus élevés ont 344.000 cellules de moyenne. Une répartition des élevages peut être faite en fonction de leur taux cellulaire. Plus d’un tiers des élevages se trouvent entre 200 et 300.000 cellules. 14 % se trouvent au-delà des 400.000 cellules ce qui représente une amélioration de 3 points par rapport à la campagne précédente. 20 % se trouvent en dessous du seuil de 200.000, résultat stable depuis 2017-2018.

Gestion des mammites et du tarissement

Les mammites sont enregistrées lors du contrôle de performances ou via Boviclic. Sur la période avril 2019 à mai 2020, 18,7 % des vaches ont eu au moins une mammite durant la lactation. Le taux de guérison (retour de CCI inférieur à 300) est de 55,8 % mais 28,8 % des vaches qui ont fait une mammite sont récidivistes. Comparé à la campagne dernière, le nombre de vaches guéries a régressé de 5 % mais parallèlement, le taux de récidives est lui aussi en baisse de 2 %.

Chez les primipares comme chez les multipares, la majorité des mammites a lieu après 100 jours de lactation. Pour les deux, on retrouve en second la période de début de lactation avec plus d’un tiers des mammites ayant lieu avant 100 jours chez les multipares. La part de mammites apparaissant au vêlage est bien plus élevée chez les primipares avec 14 %, contre 8 %. Cela confirme la réussite du tarissement pendant lequel seulement 3 % des mammites apparaissent. Cependant, les vaches qui ont des taux cellulaires élevés ou qui ne guérissent pas ne sont pas assez rapidement réformées. La pression en pathogènes augmente au fil de la lactation et le nombre de mammites augmente.

La gestion du tarissement permet d’obtenir de bons taux de guérison. L’amélioration de la qualité leucocytaire des laits passe par de la prévention (traite et ambiance) et la réforme des vaches infectées et récidivistes. Le plan de traitement des mammites et du tarissement nécessite une étude d’efficacité avec le vétérinaire de l’élevage.

Répartition des résultats par race

Les différences entre les races principales s’estompent. Les prim’holstein ont surtout une moins bonne tolérance aux mammites et guérissent moins bien. Les troupeaux montbéliards ont des taux de renouvellement moins importants et gardent des vaches pour plus de lactations ce qui peut expliquer le taux de vaches en dessous de 300.000 cellules plus faible que pour les troupeaux prim’holstein.

La campagne laitière montre une évolution positive de la situation de la santé mamelle par rapport à la campagne précédente. Les taux de cellules ont diminué et la proportion de vaches saines a augmenté de 0,7 %. La proportion de vaches infectées diminue également de 1,1 % par rapport à 2018-2019. Pour les primipares, les résultats sont également en amélioration avec une baisse de 1,4 % du taux d’infection. La gestion du tarissement conserve des résultats convenables par rapport aux objectifs malgré une légère diminution du taux de guérison au tarissement (-0,6 %).  

Lucie Pimor – Acsel Conseil Élevage et Isara Lyon

Tendance nationale à l’amélioration aussi

L’étude nationale, réalisée par l’Institut de l’élevage, analyse l’évolution des données de cellules somatiques dans les laits de vaches pour 15.369 élevages, de 2000 à 2019. Les tendances nationales se rapprochent de celles observées à Acsel avec une amélioration des indicateurs de santé mamelle mais aussi une évolution positive des taux cellulaire (269.000 cellules/ml au niveau national soit -20.000 cl/ml par rapport à 2018). Le taux de nouvelles infections en cours de lactation s’est amélioré par rapport à 2018 (-0,3 %). Même constat pour la gestion du tarissement avec des taux de guérison en période sèche qui connaissent une légère amélioration (+0,3 %).

L’étude nationale propose une analyse sur les taux cellulaires <100.000 cellules/ml, considérés comme le niveau à partir duquel les animaux sont vraiment sains (absence de pathogènes dans les quartiers). Cet indicateur connait une croissance de +1,6 % entre 2018 et 2019 comme illustré sur le graphique ci-contre.

Dans un troupeau, plus ce comptage cellulaire est faible, moins la pression microbienne est élevée. Le risque de mammite diminue.