Tournesol
Récolte à maturité et sans attendre

En 2020, les semis de tournesol se sont étalés sur plus d’un mois : de fin mars à la mi-mai notamment du fait du manque de pluie sur avril et des retournements tardifs de cultures d’hiver. Les levées ont logiquement suivi la même tendance et aujourd’hui les tournesols les plus précoces arrivent à maturité particulièrement dans les secteurs à réserve utile en eau limitée. Inversement, les parcelles de tournesol les plus tardives viennent de finir leur floraison. Les récoltes seront donc très étalées cette année.

Récolte à maturité et sans attendre

La récolte à sur-maturité est fréquente en tournesol. Il est important de rappeler que le tournesol est fragile quand il est à maturité. Il est donc risqué de laisser sur pied des tournesols à maturité car les pertes de rendement peuvent être importantes (dégâts d’oiseaux, sclérotinia, botrytis, verse). Récolter dès la maturité si possible (contacter son OS pour savoir s’il peut réceptionner vos graines).    

D’après les simulations de prévision de date de récolte (climat réel pris en compte jusqu’au 12/08), les semis antérieurs au 15/04 qui ont bénéficié d’eau pour lever pourraient être récoltés avant fin septembre ce qui est l’objectif visé. Dans les situations précoces, des récoltes seront possibles sur la dernière décade d’août ce qui est relativement exceptionnel.  

Des difficultés à prévoir pour les semis tardifs

En revanche, les semis tardifs de tournesol pourraient se récolter à partir de fin septembre jusqu’en octobre. Cette période est beaucoup moins favorable à la récolte d’un point de vue climatique et des bioagresseurs (réduction de la durée du jour, pluies, brouillards persistants, maladies de fin de cycle, verse, oiseaux, etc.). Dans ces situations, on peut envisager de récolter dès que possible et de faire sécher. Cette stratégie permet de limiter les pertes de graines et de libérer la parcelle pour implanter le blé suivant dans les meilleures conditions possibles.

Parcelles hétérogènes : se fier à la majorité

Une des principales difficultés reste d’évaluer le stade optimal de récolte à l’échelle de la parcelle. Il faut tenter de récolter dès lors que la majorité de la parcelle a atteint le stade optimal. Attendre les plantes les plus en retard conduirait à récolter la majorité de la parcelle à sur maturité et donc à s’exposer à des pertes de capitules. Sans oublier que plus on avance dans l'automne, plus on risque d'avoir une humidité ambiante qui se maintienne, limitant d'autant la perte d’humidité des graines et réduisant les plages de récolte en bonnes conditions.

Laurent Jung – Michael Geloen - Terres Inovia