Implantation colza

Préserver la structure du sol pour réussir les semis

Les passages de moissonneuse batteuse et des engins de ramassage de la paille ont laissé leur empreinte sur le sol. Cela va du léger tassement jusqu’à la création d’ornières dans les sols les plus humides.

Si les sols limoneux sont les plus sensibles aux tassements, les sols argileux ne sont pas en reste et méritent également de l’attention, notamment pour les préparations de sol.

L’enjeu du moment

Lors des trois dernières campagnes, l’état d’humidité du sol était un facteur important de réussite de l’implantation. C’est pourquoi nous préconisions d’être prêts à semer début août pour profiter des premières pluies et de raisonner le travail profond du sol pour limiter l’assèchement. Cette année, nous sommes dans une configuration autre et c’est la structure du sol qu’il faut surveiller .

Selon les secteurs, la moisson s’est terminée début août et a dû s’adapter aux différents épisodes pluvieux. Dans ce contexte, l’implantation des colzas n’a pas pu se faire aussi rapidement que certains d’entre vous le souhaitaient (finir la moisson + sortir la paille + épandre la matière organique + travailler le sol en bonne condition).

Objectif : une levée au 1^er septembre

Compte tenu de l’humidité actuelle du sol, le semis précoce des colzas n’est pas l’enjeu principal. Dans l’optique d’avoir un colza au stade 4 feuilles au 15 septembre qui correspond au début du vol des grosses altises adultes, un colza levé au 1^er septembre est suffisant. Dans ce contexte, les semis peuvent encore s’envisager jusqu’au 20-25 août.
La réussite de l’implantation mais également la croissance dynamique de la plante sont aussi conditionnées par la qualité d’enracinement. En effet, rappelons qu’un colza bien enraciné sera plus à même de valoriser les ressources du sol ou les engrais apportés afin d’assurer sa croissance.

Diagnostic de parcelles et préconisations

Si des tests bêche ont été réalisés ce printemps, il est aujourd’hui recommandé de refaire un diagnostic pour décider du travail du sol le plus approprié, après le passage des outils mais également les épisodes de pluie qui ont pu « refermer » en surface les sols limoneux. 

Vos observations doivent distinguer deux zones :
- les zones sous les roues des moissonneuses batteuses ou des engins de ramassage de la paille,
- les zones hors passage de roues.

Le travail du sol aura deux objectifs : recréer de la structure et niveler le sol pour assurer la qualité de semis.

1-    Dans les parcelles avec un faible impact des engins (tassement sur 3-4 cm).
Cas des parcelles en argilo-calcaire avec des cailloux, engins peu lourds ou paille broyée.
Un travail superficiel pourra être envisagé (outils à disques ou à dents), voire un semis direct à dent. Après intervention, refermer le sol (roulage) pour maintenir l’humidité.

2-    Dans les parcelles avec un tassement important (10 cm ou plus).
Cas des parcelles en limon, argile, engins lourds ou chantier de ramassage de la paille.
Un travail plus profond sera recommandé afin de recréer de la porosité dans le sol.

Ce travail profond du sol devra être réalisé en condition de sol ressuyé, au risque :
-    de ressortir des « lards » en sol argileux, qui seront plus difficiles à émietter une fois sec,
-    de lisser sous le passage des outils dans les sols limoneux.

Privilégiez les outils à dents qui assureront un meilleur éclatement des zones tassées (éventuellement en prenant un angle de travail différent par rapport au sens du semis) ou le labour. Les outils à disques seront plus décevants ou assurez-vous de bien pouvoir travailler à la profondeur souhaitée. La qualité d’implantation en dépend !

Avant ce travail profond, un déchaumage pour mulcher les résidus est possible.

Refermez le sol après le travail du sol pour maintenir la fraicheur (sans présager des conditions climatiques dans les semaines à venir).

Qualité d’enracinement grâce aux plantes compagnes

Les plantes compagnes, notamment la féverole, ont, outre un effet sur les insectes d’automne, un rôle de stimulation de l’enracinement des colzas. N’oubliez pas d’actionner ce levier, d’autant plus que les conditions d’humidité du sol sont favorables à leur germination rapide.

Michaël Geloen – Terres Inovia