Jeunes agriculteurs de Saône-et-Loire
39.000 € de DJA en moyenne

Cédric MICHELIN
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Ils ont tenu promesse. Après une assemblée générale (en huit-clos en mars) pour respecter les statuts, les Jeunes agriculteurs de Saône-et-Loire en ont organisé une deuxième pour refaire le point avec tous les JA, et leurs partenaires, sur l’activité 2020 et même 2021. Deux années compliquées par le Covid, mais aussi par les aléas climatiques (lire dans notre prochaine édition), thème du jour en ce 15 octobre à Charolles. 2020 aura été marquée par une troisième sécheresse et 2021 par des crues exceptionnelles en juillet.

39.000 € de DJA en moyenne

Malgré la joie de se retrouver et la bonne humeur caractéristique des Jeunes agriculteurs, les JA de Saône-et-Loire savent que leur mission d’installer est plus que jamais la priorité des priorités. « Le constat démographique est inquiétant puisque 215.000 agriculteurs pourront faire valoir leurs droits à la retraite en 2026. En Saône-et-Loire, 1.400 chefs d’exploitations ont entre 57 et 62 ans », plantait comme décor, Maxime Bonnot dans le rapport d’activité. Le Congrès national des JA a vu « 6 des 9 amendements des JA BFC adoptés » comme l’exigence d’un diplôme de niveau 4 (Bac pro ou BPREA mini) ou encore avoir 20 ans minimum (au lieu de 18) pour accumuler de l’expérience là aussi… pour accéder au métier. Les 18-20 ans ne représentant que 4 % des demandes d’aides.


Un suivi de carrière

Les JA comptent également faire évoluer la Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA), simplifier les engagements et les contrôles (lire aussi en page 4). Mais pour s’installer, il faut déjà qu’un agriculteur veuille bien transmettre, c’est pourquoi le PAFIT, parcours allant de la formation, installation à la transmission permet de bien préparer cette dernière et mieux suivre le jeune au cours de sa « carrière ». Le nouveau dispositif de formation Certicréa va se mettre en place pour les demandeurs de la DJA, avec « trois jours obligatoires de plus » en Saône-et-Loire pour compléter la formation en comptabilité-gestion. Les candidats devront passer un oral devant un jury à partir de ce mois de novembre.


Des installations qui changent

Les JA continuent en parallèle d’assurer la promotion des métiers agricoles, notamment en allant dans les lycées professionnels, « pour leur donner envie de devenir porteurs de projets ». Et cela porte ses fruits puisque malgré la crise sanitaire Covid en 2020, le point accueil installation (PAI) a enregistré « une bonne année en termes d’installations ». Les « hors cadre familial » représente plus de 60 % des demandeurs d’informations et les femmes sont toujours plus nombreuses à se renseigner aussi. Reste que la majorité des demandes sont autour de l’élevage bovin viandes et en aviculture également ; toujours peu en bovin lait tandis qu’en végétal, le maraîchage et l’horticulture prennent plus d’ampleur ces dernières années. Beaucoup d’éleveurs en bovin allaitant choisissent de se diversifier (21 %). Les installations en viticulture sont toujours en hausse, 20 % des installés. Ce qui fait que 61 % des porteurs de projet passé au PAI ont eu l’intention de demander des aides.

79 installations aidées en 2020

Au final sur l’année 2020, 79 installations aidées - dont 20 % de femmes - ont été enregistrées, « le chiffre le plus bas depuis dix ans », que ne comprennent pas bien les JA, certainement en raison de la crise Covid, alors que les organisations ont réalisé un parcours et maintenu l’accompagnement par visios.

Le montant moyen de la DJA dans le département est en hausse et s’élève à 39.000 € (contre 37.000 en 2019).
Créée en 2019, la Charte Installation se poursuit sous la forme notamment d’un livret rassemblant tous les avantages pour les jeunes offerts par les OPA. De nouvelles signatures sont en cours. « C’est ainsi, main dans la main avec toutes les organisations, qu’on arrivera à assurer le renouvellement des générations », motivait Maxime Bonnot.