Crise des fonds Feader avec la Région BFC
Mathilde Sutter : « la Région va réussir à me couler avant mon installation »

Cédric Michelin
-

Mathilde Sutter s’est installée sur l’exploitation familiale en novembre 2022 sur 14 ha. Le début des problèmes avec la Région, qui a pris du retard et le lui reproche. Un comble !

Mathilde Sutter : « la Région va réussir à me couler avant mon installation »

Mathilde Sutter s’est installée sur l’exploitation familiale en novembre 2022 sur 14 ha, donc « en dessous de la surface minimum pour en faire une activité principale ». Elle reprend une trentaine de brebis pour constituer son troupeau en Bio. Suite à son parcours « particulier » (agent immobilier…) avant de revenir à l’agriculture, elle opte pour une demande de DJA progressive. Son projet étant de monter un poulailler de moins de 250 poules pondeuses, avec des poulets de chair, pour atteindre une production de 2.400 par an au total. Elle répond donc à l’appel à projet de la Région. Même combat que Julien Fénéon (lire notre édition du 17 novembre), aucune réponse ne lui parvient et l’inquiétude monte avec « l’urgence de septembre » pour sa DJA. Pas le choix, elle lance donc pour 80.000 € d’investissement « sans aucune certitude », juste un mail confirmant que son dossier est bien complet et réceptionné à la Région. Elle fait des pieds et des mains pour avoir plus de confirmations, avec même un courrier en recommandé à la présidente de la Région. Le 26 septembre, c’est la douche froide avec un mail lui signifiant que son dossier DJA est « non-conforme ». La somme de sa DJA lui avait été avancée par sa banque. Elle doit redéposer un dossier DJA. Mais ce qui « passait avant avec la DDT », sa DJA progressive « ne passe plus avec la Région ». Ce qui fait qu’elle perd le volet investissement, soit 15.000 € qu’elle avait droit auparavant. « Ce qui est fou, c’est que je suis en retard à cause du retard de la Région, et qu’entre deux services différents de la Région, l’un me dit que je suis en retard à cause de l’autre service ». Un comble !

Le pire étant la « petite phrase » dans un mail pour lui indiquer que désormais, elle est devenue inéligible à l’appel à projet. Sa conclusion est glaçante à ce stade : « la Région va réussir à me faire couler avant que j’ai démarré ». Les sanglots dans la voix, elle regrette aussi « l’impossibilité de discuter avec des techniciens », juste des mails de la Région pour dire tout et son contraire, parfois dans la même journée.