Chargeurs télescopiques
L’ergonomie en nette progression sur les chargeurs télescopiques

Cédric MICHELIN
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Les derniers développements opérés par les constructeurs sur les chargeurs télescopiques profitent au confort d’utilisation. Ils se traduisent par une meilleure ergonomie de la cabine, une plus grande visibilité et une facilité d’utilisation accrue par l’intégration d’automatismes.

L’ergonomie en nette progression sur les chargeurs télescopiques
Les grandes surfaces vitrées des cabines des télescopiques imposent une climatisation performante. Crédit : JCB

Les chargeurs télescopiques sont des engins utilisés généralement au quotidien. Pour travailler en tout confort et sécurité, la conception de leur cabine doit conjuguer facilité d’accès, visibilité et bonne ergonomie. La hauteur du plancher par rapport au sol est importante pour les chauffeurs contraints de descendre régulièrement du poste de conduite. Sur ce point, les modèles à cabine surbaissée sont les plus agréables, mais ils présentent l’inconvénient d’une moins bonne visibilité que les variantes standard. Pour éviter les accidents, les poignées de maintien doivent être judicieusement placées, afin de s’agripper aisément et d’avoir trois points d’appui (une main et deux pieds, ou deux mains et un pied sur la machine). Les marches doivent, elles, être bien disposées et suffisamment adhérentes.
Le confort à bord repose, chez la plupart des constructeurs, sur deux éléments : la qualité du siège et la suspension de flèche. Le chauffeur ne peut pas pleinement compter sur les pneumatiques qui, gonflés aux alentours de 3 bars, absorbent moins bien les à-coups que ceux des tracteurs disposant d’un plus grand volume d’air. Les italiens Dieci et Merlo se distinguent avec leur cabine à suspension hydropneumatique. Cette solution présente un réel intérêt, mais engendre en contrepartie un surcoût. Bobcat et Massey Ferguson proposent une solution plus économique sur certains de leurs modèles en intégrant une lame ressort reliant la cabine au châssis.

Le pare-brise panoramique très tendance

La porte équipant les télescopiques diffère de conception selon les marques. Elle se compose la plupart du temps de deux éléments, dont le supérieur se rabat complètement vers l’arrière. L’inférieur s’ouvre généralement partiellement, afin d’obliger le chauffeur à le refermer pour des raisons de sécurité. Merlo se distingue sur ce point avec sa porte en deux parties entièrement rabattables vers l’arrière. Avec ces précédentes configurations, la gestion de la ventilation naturelle est binaire : soit travailler avec la porte complètement fermée, soit laisser la partie supérieure ouverte. Il existe cependant chez certains fabricants, à l’instar de JCB, un loquet pour entrebâiller la vitre. L’adoption d’une porte monobloc avec vitre électrique, comme chez Dieci et Manitou, présente l’intérêt de pouvoir adapter le flux d’air. Ainsi s’il pleut, le chauffeur a la possibilité d’abaisser légèrement la vitre pour éviter la formation de buée, tout en restant abrité.
Sur le plan de la visibilité, le pare-brise se prolongeant au-dessus de l’assise est adopté par de plus en plus de marques. Il permet de garder un œil sur la charge durant toute sa montée. L’implantation plus basse du bras et le dessin plongeant du capot moteur sont des techniques retenues pour dégager davantage la vue vers la droite. Une solution pour ne pas entraver la visibilité vers l’arrière, adoptée par Bobcat et Massey Ferguson, consiste à proposer une cabine sans montant arrière droit. Les grandes surfaces vitrées imposent cependant de disposer d’essuie-glaces performants, correctement positionnés et en nombre suffisant. De surcroît, elles ne sont pas sans conséquence sur la gestion de la température dans l’habitacle. Par temps ensoleillé, la climatisation n’a pas la même efficacité que celle d’un tracteur, surtout si le chauffeur enchaîne les allers et retours en cabine.

Des tableaux de bord épurés

Les dernières générations de télescopiques s’inspirent des tracteurs pour les ordinateurs de bord. Les compteurs analogiques laissent place aux écrans à l’affichage personnalisable. Cette évolution apporte une touche de modernité et permet d’épurer le tableau de bord, au grand bénéfice de la visibilité vers l’avant de l’engin. En revanche, ces automoteurs n’enregistrent pas de grandes évolutions de leur joystick de commande. La plupart des firmes conservent, en effet, un dessin assez conventionnel. Seul Manitou se distingue avec son monolevier JSM sorti au milieu des années 2000, dont la forme épouse la paume de la main. La différenciation porte sur la position du joystick, qui est intégré ou non à l’accoudoir du siège et placé plus ou moins en contrebas pour poser naturellement la main. Le monolevier contrôle de multiples fonctions, comme l’inverseur de marche, afin de garder la main gauche sur le volant. Il accueille de plus en plus d’interrupteurs pour, par exemple, engager la position flottante ou rappeler les automatismes du bras télescopique. Certains intègrent sur leur face arrière, une gâchette à actionner pour déverrouiller les fonctions hydrauliques. Cette sécurité demande de bien prendre en main le joystick et ne permet donc pas de le manipuler du bout des doigts. 

Meilleure efficacité grâce aux automatismes

Les différents automatismes embarqués réduisent les actions sur le monolevier et limitent ainsi la fatigue du conducteur. Ils participent aussi à l’amélioration du débit de chantier. Par exemple, la mémorisation de la position limite les actions sur le joystick pour repositionner l’accessoire après le déchargement. Un seul appui suffit pour incliner l’outil, rentrer le bras tout en l’abaissant, alors que trois manipulations sont normalement nécessaires. Le secouage automatique est intéressant avec les produits collants. Il donne des à-coups au godet lorsqu’il arrive en butée de bennage. Une autre fonctionnalité garantit l’élévation équidistante de l’outil par rapport à l’avant de l’appareil ou d’un mur. Elle allonge automatiquement le télescope lors de la montée et le rétracte durant la descente.

David Laisney

Un compartiment moteur compact et accessible
Le déploiement des radiateurs est un atout pour leur nettoyage. Crédit : New Holland

Un compartiment moteur compact et accessible

Les constructeurs de télescopiques s’attachent à intégrer le moteur, le bloc de refroidissement et les différents systèmes antipollution (DOC, FAP, SCR, etc.) dans un compartiment le plus compact possible. Leur objectif est de préserver la visibilité vers la droite, tout en facilitant les opérations d’entretien. L’accessibilité varie en fonction de la position du moteur : longitudinale ou transversale. La vidange ou le remplacement d’un filtre demandent parfois de déposer un carter boulonné. Heureusement, les intervalles d’entretien généralement portés à 500 voire 600 heures limitent le nombre d’interventions annuelles.