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Flavescence dorée en Beaujolais

2019, année d’expression et d’expansion de la flavescence dorée en Beaujolais

Retour sur la campagne de lutte contre la flavescence dorée en Beaujolais, avec Denis Bec, technicien référent à la Fredon Rhône-Alpes. La semaine prochaine, nous ferons le même bilan en Bourgogne et plus particulièrement en Saône-et-Loire, où cette maladie contaminante s'étend cette année.

Par Publié par Cédric Michelin
2019, année d’expression et d’expansion de la flavescence dorée en Beaujolais

C’est le moment de tirer un bilan complet de la dernière campagne de la lutte contre la flavescence dorée de la vigne en Beaujolais. Et comme les années précédentes, celui-ci comporte à la fois des points de satisfaction et des formes de préoccupation. Car pendant qu’un foyer, celui de Lachassagne-Morancé, indemne pour la deuxième année consécutive, devrait probablement sortir du périmètre de lutte obligatoire (PLO) en 2020, d’autres zones du Beaujolais vont faire leur entrée.
Denis Bec, technicien à la Fredon Rhône-Alpes tire les enseignements de la saison 2019 pour l’ensemble du vignoble. « C’était une année de forte expression des symptômes de jaunisse, ce qui a entraîné une inquiétude de la part des viticulteurs qui sont sensibilisés à cette maladie. Les conditions climatiques ont permis au phytoplasme de la flavescence dorée de se développer. On a même constaté une expression précoce des symptômes, dès début juillet », commente le technicien référent pour le Rhône.
Sur le foyer de Lachassagne-Morancé, datant de 2013, les prospections de 2018 et 2019 ont confirmé qu’il est bien éradiqué. « C’était le premier gros foyer, avec 1.340 ceps atteints sur 37 parcelles. Les viticulteurs ont réussi à l’éradiquer en se prenant en main très rapidement, alors que nous avions affaire à un génotype très expansif et difficile à maîtriser. Avec ce foyer indemne, c’est la preuve que si les professionnels sont motivés et jouent le jeu, on peut obtenir des résultats très positifs », se réjouit Denis Bec.

Expansion autour de Saint-Étienne-La-Varenne

Il en espère autant pour le foyer de Létra-Ternand, également inquiétant en 2015. L’an dernier, les résultats des prospections révélaient une baisse rapide des parcelles (10) et ceps (25) contaminés. Trop rapide au goût du technicien, qui craignait une résurgence de la maladie cette année, « sachant que 2018 était une année de faible expression des symptômes. Au final, cet automne, nous avons retrouvé 76 ceps contaminés sur 15 parcelles, dévoile Denis Bec, néanmoins rassuré par la bonne implication des viticulteurs de la zone pour les prospections. Je pense que ce n’est qu’une question de temps, même si ce foyer est expansif. La preuve, d’autres communes sont à leur tour touchées : Val d’Oingt, Sainte Paule, Légny et Saint Vérand, soit un total de 298 ceps sur 24 parcelles. Il ne s’agit que de micro foyers qui sont tout à fait gérables », dit-il.
Plus au Nord du vignoble, Denis Bec affichait son inquiétude quant à l’évolution possible du foyer de Saint-Étienne-La-Varenne – Odenas. Un an après, il l’est toujours autant. Les prospections, suivies des analyses en laboratoire, ont révélé la présence de 1.477 ceps contaminés (très majoritairement de la FD) sur 83 parcelles, dont la plupart se situent sur Saint-Étienne-La-Varenne (65). Et ce foyer s’est répandu sur les communes voisines, à Saint-Étienne-des-Oullières et Le Perréon (14 parcelles et 35 ceps). « Nous avions un PLO de 1 km à Saint-Etienne-La-Varenne et 500 m à Odenas. Des parcelles en bordure de ces zones ont été touchées. Le vecteur n’est pas maîtrisé et on a observé d’importantes populations résiduelles après les trois traitements cet été. Les résultats de suivis des populations montrent d’ailleurs que des traitements n’ont pas été correctement réalisés et la troisième a été positionné trop tardivement cet été. Des viticulteurs n’ont également pas pris conscience de la problématique et ne mesurent pas les risques encourus ».
Sur d’autres zones du Beaujolais, des viticulteurs sont sensibilisés à ce fléau, à tel point que nombre d’entre eux ont contacté la Fredon pour des demandes de confirmation sur leurs parcelles. « Nous avons effectué une centaine de vérifications contre vingt-cinq l’an dernier. À Fleurie, les vignerons se sont réunis pour auto-prospecter des vignes de moins de 10 ans. D’ailleurs, trois ceps flavescents sur deux parcelles de gamay ont été retrouvés, ce qui engendrera la mise en place d’un PLO sur la zone dès 2020. Ce sera aussi le cas à Corcelles-en-Beaujolais (quatre ceps sur une parcelle) et autour des vignes mères touchées à Lissieu et Chatillon d’Azergues », résume Denis Bec.
David Duvernay

2019, année d’expression et d’expansion de la flavescence dorée en Beaujolais

2019, année d’expression et d’expansion de la flavescence dorée en Beaujolais

C’est le moment de tirer un bilan complet de la dernière campagne de la lutte contre la flavescence dorée de la vigne en Beaujolais. Et comme les années précédentes, celui-ci comporte à la fois des points de satisfaction et des formes de préoccupation. Car pendant qu’un foyer, celui de Lachassagne-Morancé, indemne pour la deuxième année consécutive, devrait probablement sortir du périmètre de lutte obligatoire (PLO) en 2020, d’autres zones du Beaujolais vont faire leur entrée.
Denis Bec, technicien à la Fredon Rhône-Alpes tire les enseignements de la saison 2019 pour l’ensemble du vignoble. « C’était une année de forte expression des symptômes de jaunisse, ce qui a entraîné une inquiétude de la part des viticulteurs qui sont sensibilisés à cette maladie. Les conditions climatiques ont permis au phytoplasme de la flavescence dorée de se développer. On a même constaté une expression précoce des symptômes, dès début juillet », commente le technicien référent pour le Rhône.
Sur le foyer de Lachassagne-Morancé, datant de 2013, les prospections de 2018 et 2019 ont confirmé qu’il est bien éradiqué. « C’était le premier gros foyer, avec 1.340 ceps atteints sur 37 parcelles. Les viticulteurs ont réussi à l’éradiquer en se prenant en main très rapidement, alors que nous avions affaire à un génotype très expansif et difficile à maîtriser. Avec ce foyer indemne, c’est la preuve que si les professionnels sont motivés et jouent le jeu, on peut obtenir des résultats très positifs », se réjouit Denis Bec.

Expansion autour de Saint-Étienne-La-Varenne

Il en espère autant pour le foyer de Létra-Ternand, également inquiétant en 2015. L’an dernier, les résultats des prospections révélaient une baisse rapide des parcelles (10) et ceps (25) contaminés. Trop rapide au goût du technicien, qui craignait une résurgence de la maladie cette année, « sachant que 2018 était une année de faible expression des symptômes. Au final, cet automne, nous avons retrouvé 76 ceps contaminés sur 15 parcelles, dévoile Denis Bec, néanmoins rassuré par la bonne implication des viticulteurs de la zone pour les prospections. Je pense que ce n’est qu’une question de temps, même si ce foyer est expansif. La preuve, d’autres communes sont à leur tour touchées : Val d’Oingt, Sainte Paule, Légny et Saint Vérand, soit un total de 298 ceps sur 24 parcelles. Il ne s’agit que de micro foyers qui sont tout à fait gérables », dit-il.
Plus au Nord du vignoble, Denis Bec affichait son inquiétude quant à l’évolution possible du foyer de Saint-Étienne-La-Varenne – Odenas. Un an après, il l’est toujours autant. Les prospections, suivies des analyses en laboratoire, ont révélé la présence de 1.477 ceps contaminés (très majoritairement de la FD) sur 83 parcelles, dont la plupart se situent sur Saint-Étienne-La-Varenne (65). Et ce foyer s’est répandu sur les communes voisines, à Saint-Étienne-des-Oullières et Le Perréon (14 parcelles et 35 ceps). « Nous avions un PLO de 1 km à Saint-Etienne-La-Varenne et 500 m à Odenas. Des parcelles en bordure de ces zones ont été touchées. Le vecteur n’est pas maîtrisé et on a observé d’importantes populations résiduelles après les trois traitements cet été. Les résultats de suivis des populations montrent d’ailleurs que des traitements n’ont pas été correctement réalisés et la troisième a été positionné trop tardivement cet été. Des viticulteurs n’ont également pas pris conscience de la problématique et ne mesurent pas les risques encourus ».
Sur d’autres zones du Beaujolais, des viticulteurs sont sensibilisés à ce fléau, à tel point que nombre d’entre eux ont contacté la Fredon pour des demandes de confirmation sur leurs parcelles. « Nous avons effectué une centaine de vérifications contre vingt-cinq l’an dernier. À Fleurie, les vignerons se sont réunis pour auto-prospecter des vignes de moins de 10 ans. D’ailleurs, trois ceps flavescents sur deux parcelles de gamay ont été retrouvés, ce qui engendrera la mise en place d’un PLO sur la zone dès 2020. Ce sera aussi le cas à Corcelles-en-Beaujolais (quatre ceps sur une parcelle) et autour des vignes mères touchées à Lissieu et Chatillon d’Azergues », résume Denis Bec.
David Duvernay

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