Bourgogne du Sud
Diversifier ses revenus

Publié par Cédric Michelin
-
Forum des Opportunités, Forum des Initiatives… A travers la France, les événements se multiplient pour inciter les agriculteurs à « diversifier leurs activités et améliorer leur revenu ». Les aléas climatiques et la conjoncture conduisent en effet à réfléchir à des solutions pour résister aux crises à répétition. Pour envisager d’autres ateliers, la coopérative Bourgogne du Sud organisait une journée de rencontre avec des experts de différentes filières le 23 novembre sur le site de ValCiel.
133060--BdS_Charolais_Horizon.jpg
Pas moins de onze ateliers susceptibles d'intéresser les producteurs désireux de diversifier leur revenu : volailles de marque LDC, volailles de Bresse AOC, élevage de veaux avec Vitagro, apiculture avec le club Atout miel, élevage ovin avec Cialyn, plaquette bocagères, élevage bovin avec Charolais horizon, chanvre avec Eurochanvre, productions bio avec la minoterie Dornier, production de semences avec Val Union et enfin les productions contractuelles en céréales avec Bourgogne du Sud naturellement.
« C’est une belle initiative pour mettre en relation les agriculteurs du coin avec des entreprises qui proposent des solutions de diversification, mais qui ne peuvent pas organiser ce genre d’événement par elle-même », expliquait Damien Dormion, technicien ovin pour Cialyn, basé à Migennes dans l’Yonne. Lui qui suit les éleveurs de l’Aube et de l’Yonne donnait quelques références : « en terme de marge, c’est entre 70 et 90 € par brebis. Un troupeau de 300 à 400 brebis correspond à un mi-temps », schématisait-il. L’investissement de départ tourne entre 400 à 500 € par place pour construire un bâtiment puis les ¾ des charges sont alimentaires. L’abattoir de Migennes passe 1.200 animaux par semaine bien qu'il ait une capacité de 3.000. Le débouché est donc là quand on sait que la France importe…

Volailles bio, AOC, Label, marques…


Autre filière en tension, la demande de chanvre explose (automobile, isolation bâtiment, paillage horticulture…). Technicien à Interval, Gilles Chanet n’avait pas de mal à convaincre de l’intérêt de la culture payant 1.000 €/t les graines sachant que la récolte tourne à une tonne par hectare. Les pailles sont, elles, payées 120 €/t départ ferme, ayant besoin d'être stockées car enlevées en janvier cependant. « Il faut presser super sec en botte carré », insistait-il pour des raisons de logistique, lui qui estime à une moyenne de 5 t/ha, mais pouvant varier de 2,5 t (en 2016) à 14 t/ha. Pas la peine en revanche de s’occuper de la récolte des graines, puisque c’est alors Interval qui gère les travaux, mais aussi le planning de ces derniers. « Hormis le coût des semences élevé (supérieur à 150 €/ha), vous aurez généralement une marge de 30 €/ha de plus qu’en blé ou en maïs, sachant que c'est une production sans phyto et que vous avez donc 140 € de prime Pac découplée » pour une production dite environnementale.
Un choix qui ne déplairait pas à la minoterie Dornier de Bions-les-Usiers dans le Doubs laquelle fabrique 30.000 t d’aliments (agréés AOC Comté notamment) conventionnel. Technico-commerciaux, Marielle Pidault et Paul Bignon expliquaient le nouveau partenariat avec Bourgogne du Sud visant à développer la fabrication d’aliment bio (11.000 t actuellement) destiné aux vaches laitières ou aux monogastriques (volailles…). La certification AB n’est pas le seul signe de qualité officiel permettant une possible meilleure valorisation comme le prouvait le CIVB et ses volailles de Bresse AOC. Des faits vérifiés par le témoignage de l’éleveuse Valérie Fernoux. Au-delà, les volailles de marque "Le Gaulois" du groupe LDC sont également à la recherche de 15 à 20 bâtiment au minimum chaque année pour notamment compenser les départs en retraite. Enfin, les volailles Label rouge bénéficient également d’un « suivi de A à Z » du dossier administratif à la collecte, en passant par les conseils techniques.

Semer pour son avenir


Déjà présentée dans le département, la production de semences continue de voir ses surfaces augmenter, atteignant prochainement les 1.000 hectares engagés en semences maïs et bientôt 1.000 autres hectares en luzerne, se réjouissait Hubert Morlet de Bourgogne du Sud.
Même satisfaction aussi du côté de la Fédération des chasseurs de Saône-et-Loire qui voit la production de plaquettes bocagères arriver à maturité. Des réflexions sont en cours pour élargir son périmètre. En attendant, libre à tous de se lancer en apiculture avec le club Atout miel…