Accès au contenu
Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire

Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire : Renforcer les territoires

Le 12 septembre à Jalogny, à l’occasion de la première session de la nouvelle équipe d’élus de la chambre d’Agriculture, le projet de la mandature a été présenté avec quatre axes prioritaires : donner envie d’entreprendre, encourager de nouveaux modèles économiques, accompagner la durabilité des entreprises et oser l’innovation. Le tout pour « renforcer les territoires » et le « renouvellement des générations ».

Par Publié par Cédric Michelin
Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire : Renforcer les territoires

« Dans une période où l’agriculture est malmenée (climat, média, accords internationaux…), nous - élus - avons travaillé pour donner des perspectives à nos productions et à nos territoires ruraux », introduisait Bernard Lacour, le président de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire. Un accompagnement qui se veut large, technique évidemment, mais pas que. Il est question aussi de trouver des solutions aux « difficultés morales » que connaissent nombre d’agriculteurs après des années de crises. Ainsi, le travail engagé par la précédente présidence de Christian Decerle se poursuit : main-tendue, observatoire de la santé du dirigeant agricole, mentorat…
En ce 12 septembre, quatre nouvelles priorités ont en plus été présentées. A l’heure où 70 % des cheptels sont détenus par des exploitants dont l’âge est supérieur à 52 ans, « l’installation est la priorité numéro un » réaffirmait Bernard Lacour, sachant compter à ses côtés Joffrey Beaudot, président des JA de Saône-et-Loire. Une question de renouvellement des générations qui fait écho à la transmission ou à la reprise d’exploitations, toutes deux de plus en plus compliquées en raison de la conjoncture et des capitaux nécessaires. Pour autant, il n’y a pas un seul et unique modèle possible. « La Saône-et-Loire est riche de sa diversité. A nous, chambre d’Agriculture, d’apporter des accompagnements personnalisés, avec nos spécificités », faisait valoir Bernard Lacour.
Pour enfoncer le clou, la deuxième priorité met encore plus l’accent sur la transmission via de nouvelles sources de financement, la diversification des revenus, l’ouverture à de nouveaux marchés, de nouveaux modes de production…

Durable ou durable ?

Le tout dans une perspective durable. « Derrière, le mot durable, il y a tout et son contraire », rappelait l’éleveur de Saint-Firmin qui veut lui appliquer une définition de « cohabitation dans nos villages avec nos bonnes pratiques ». Et de préciser alors ce qu’il n’inclut pas dans la définition de ce mot valise : « je ne veux pas d’une régression de notre production sur des marchés mondialisés sinon on ouvre les portes à n’importe quels produits, souvent aux antipodes des nôtres ».
Evidemment, le mot durable est aujourd’hui plutôt connoté environnement, occultant souvent le volet économique. Après deux années marquées par la sécheresse, il est urgent de trouver des solutions. « Pour le végétal, on a réussi à compenser jusqu’à présent mais on sent bien que la machine s’emballe ». Les réflexions ont déjà débuté au niveau départemental mais aussi régional (dans notre prochaine édition) pour trouver des solutions « ingénieuses ».
Enfin, la quatrième priorité vise justement à susciter des partenariats innovants. En effet, l’agriculture bénéficie toujours d’une image largement positive en France. L’agriculture française étant même la plus respectée dans le monde. « Il y a plein d’entreprises, de start-ups… qu’on ne connait pas mais qui ont envie de travailler avec nous, comme la SNCF avec la ferme de Jalogny par exemple ». L’idée est donc de « décloisonner » les services de la chambre d’Agriculture pour « tirer le meilleur » et « redonner de la fierté » à nos territoires.

Miser sur les marchés locaux

Si Christian Bajard soutenait ce programme, il profitait de la présence des services de la préfecture et de plusieurs parlementaires, pour rappeler que l’agriculture doit surtout déjà passer le cap de la sécheresse et plus largement de cours et de prix non rémunérateurs depuis des années. La crise est là. Si le président de la FDSEA se montrait critique au sujet du manque de résultats des EGAlim, il mettait au défi « les élus d'acheter enfin nos produits locaux en restaurations collectives ».
Le temps presse car à l’autre bout du spectre, « des gens financent L214 et autres pour faire du business en jouant sur l’émotionnel » au détriment d’une agriculture familiale et extensive. Le président du Conseil départemental, André Accary donnait alors son conseil pour au moins préserver le moral des agriculteurs : « il faut savoir éteindre sa TV ou sa radio ». Le rire étant en effet salvateur.

Le préfet s’invite dans les EGAlim

Plus sérieusement, il rappelait les projets en cours pour soutenir le monde agricole, dont l’ouverture prochaine du laboratoire d’analyses, sanitaires notamment, Agrivalys. Il laissait également sous-entendre réfléchir à un « plan à long terme » contre la sécheresse sans encore pouvoir faire d’annonce officielle… Le préfet de Saône-et-Loire, Jérôme Gutton assurait une nouvelle fois avoir demandé à la DDT et DDFIP de « mettre en œuvre toutes les démarches » administratives (calamités, dégrèvements…) face à la sécheresse. Ne voulant visiblement pas s’aventurer sur le sujet des zones de non traitement phytosanitaire (ZNT) riverains, il utilisait cette formulation : « Ce sont vos clients qui font les normes... bien plus que les règles légales ».
Mais l’annonce la plus surprenante fut certainement celle faite sur les négociations commerciales entre agriculteurs et distributeurs notamment. « Les redoutés DDPP et Direccte sont à votre disposition si vous voulez négocier avec vos distributeurs dans le cadre des EGAlim ». Chiche ?

Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire : Renforcer les territoires

Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire : Renforcer les territoires

« Dans une période où l’agriculture est malmenée (climat, média, accords internationaux…), nous - élus - avons travaillé pour donner des perspectives à nos productions et à nos territoires ruraux », introduisait Bernard Lacour, le président de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire. Un accompagnement qui se veut large, technique évidemment, mais pas que. Il est question aussi de trouver des solutions aux « difficultés morales » que connaissent nombre d’agriculteurs après des années de crises. Ainsi, le travail engagé par la précédente présidence de Christian Decerle se poursuit : main-tendue, observatoire de la santé du dirigeant agricole, mentorat…
En ce 12 septembre, quatre nouvelles priorités ont en plus été présentées. A l’heure où 70 % des cheptels sont détenus par des exploitants dont l’âge est supérieur à 52 ans, « l’installation est la priorité numéro un » réaffirmait Bernard Lacour, sachant compter à ses côtés Joffrey Beaudot, président des JA de Saône-et-Loire. Une question de renouvellement des générations qui fait écho à la transmission ou à la reprise d’exploitations, toutes deux de plus en plus compliquées en raison de la conjoncture et des capitaux nécessaires. Pour autant, il n’y a pas un seul et unique modèle possible. « La Saône-et-Loire est riche de sa diversité. A nous, chambre d’Agriculture, d’apporter des accompagnements personnalisés, avec nos spécificités », faisait valoir Bernard Lacour.
Pour enfoncer le clou, la deuxième priorité met encore plus l’accent sur la transmission via de nouvelles sources de financement, la diversification des revenus, l’ouverture à de nouveaux marchés, de nouveaux modes de production…

Durable ou durable ?

Le tout dans une perspective durable. « Derrière, le mot durable, il y a tout et son contraire », rappelait l’éleveur de Saint-Firmin qui veut lui appliquer une définition de « cohabitation dans nos villages avec nos bonnes pratiques ». Et de préciser alors ce qu’il n’inclut pas dans la définition de ce mot valise : « je ne veux pas d’une régression de notre production sur des marchés mondialisés sinon on ouvre les portes à n’importe quels produits, souvent aux antipodes des nôtres ».
Evidemment, le mot durable est aujourd’hui plutôt connoté environnement, occultant souvent le volet économique. Après deux années marquées par la sécheresse, il est urgent de trouver des solutions. « Pour le végétal, on a réussi à compenser jusqu’à présent mais on sent bien que la machine s’emballe ». Les réflexions ont déjà débuté au niveau départemental mais aussi régional (dans notre prochaine édition) pour trouver des solutions « ingénieuses ».
Enfin, la quatrième priorité vise justement à susciter des partenariats innovants. En effet, l’agriculture bénéficie toujours d’une image largement positive en France. L’agriculture française étant même la plus respectée dans le monde. « Il y a plein d’entreprises, de start-ups… qu’on ne connait pas mais qui ont envie de travailler avec nous, comme la SNCF avec la ferme de Jalogny par exemple ». L’idée est donc de « décloisonner » les services de la chambre d’Agriculture pour « tirer le meilleur » et « redonner de la fierté » à nos territoires.

Miser sur les marchés locaux

Si Christian Bajard soutenait ce programme, il profitait de la présence des services de la préfecture et de plusieurs parlementaires, pour rappeler que l’agriculture doit surtout déjà passer le cap de la sécheresse et plus largement de cours et de prix non rémunérateurs depuis des années. La crise est là. Si le président de la FDSEA se montrait critique au sujet du manque de résultats des EGAlim, il mettait au défi « les élus d'acheter enfin nos produits locaux en restaurations collectives ».
Le temps presse car à l’autre bout du spectre, « des gens financent L214 et autres pour faire du business en jouant sur l’émotionnel » au détriment d’une agriculture familiale et extensive. Le président du Conseil départemental, André Accary donnait alors son conseil pour au moins préserver le moral des agriculteurs : « il faut savoir éteindre sa TV ou sa radio ». Le rire étant en effet salvateur.

Le préfet s’invite dans les EGAlim

Plus sérieusement, il rappelait les projets en cours pour soutenir le monde agricole, dont l’ouverture prochaine du laboratoire d’analyses, sanitaires notamment, Agrivalys. Il laissait également sous-entendre réfléchir à un « plan à long terme » contre la sécheresse sans encore pouvoir faire d’annonce officielle… Le préfet de Saône-et-Loire, Jérôme Gutton assurait une nouvelle fois avoir demandé à la DDT et DDFIP de « mettre en œuvre toutes les démarches » administratives (calamités, dégrèvements…) face à la sécheresse. Ne voulant visiblement pas s’aventurer sur le sujet des zones de non traitement phytosanitaire (ZNT) riverains, il utilisait cette formulation : « Ce sont vos clients qui font les normes... bien plus que les règles légales ».
Mais l’annonce la plus surprenante fut certainement celle faite sur les négociations commerciales entre agriculteurs et distributeurs notamment. « Les redoutés DDPP et Direccte sont à votre disposition si vous voulez négocier avec vos distributeurs dans le cadre des EGAlim ». Chiche ?

Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire : Renforcer les territoires

Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire : Renforcer les territoires

« Dans une période où l’agriculture est malmenée (climat, média, accords internationaux…), nous - élus - avons travaillé pour donner des perspectives à nos productions et à nos territoires ruraux », introduisait Bernard Lacour, le président de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire. Un accompagnement qui se veut large, technique évidemment, mais pas que. Il est question aussi de trouver des solutions aux « difficultés morales » que connaissent nombre d’agriculteurs après des années de crises. Ainsi, le travail engagé par la précédente présidence de Christian Decerle se poursuit : main-tendue, observatoire de la santé du dirigeant agricole, mentorat…
En ce 12 septembre, quatre nouvelles priorités ont en plus été présentées. A l’heure où 70 % des cheptels sont détenus par des exploitants dont l’âge est supérieur à 52 ans, « l’installation est la priorité numéro un » réaffirmait Bernard Lacour, sachant compter à ses côtés Joffrey Beaudot, président des JA de Saône-et-Loire. Une question de renouvellement des générations qui fait écho à la transmission ou à la reprise d’exploitations, toutes deux de plus en plus compliquées en raison de la conjoncture et des capitaux nécessaires. Pour autant, il n’y a pas un seul et unique modèle possible. « La Saône-et-Loire est riche de sa diversité. A nous, chambre d’Agriculture, d’apporter des accompagnements personnalisés, avec nos spécificités », faisait valoir Bernard Lacour.
Pour enfoncer le clou, la deuxième priorité met encore plus l’accent sur la transmission via de nouvelles sources de financement, la diversification des revenus, l’ouverture à de nouveaux marchés, de nouveaux modes de production…

Durable ou durable ?

Le tout dans une perspective durable. « Derrière, le mot durable, il y a tout et son contraire », rappelait l’éleveur de Saint-Firmin qui veut lui appliquer une définition de « cohabitation dans nos villages avec nos bonnes pratiques ». Et de préciser alors ce qu’il n’inclut pas dans la définition de ce mot valise : « je ne veux pas d’une régression de notre production sur des marchés mondialisés sinon on ouvre les portes à n’importe quels produits, souvent aux antipodes des nôtres ».
Evidemment, le mot durable est aujourd’hui plutôt connoté environnement, occultant souvent le volet économique. Après deux années marquées par la sécheresse, il est urgent de trouver des solutions. « Pour le végétal, on a réussi à compenser jusqu’à présent mais on sent bien que la machine s’emballe ». Les réflexions ont déjà débuté au niveau départemental mais aussi régional (dans notre prochaine édition) pour trouver des solutions « ingénieuses ».
Enfin, la quatrième priorité vise justement à susciter des partenariats innovants. En effet, l’agriculture bénéficie toujours d’une image largement positive en France. L’agriculture française étant même la plus respectée dans le monde. « Il y a plein d’entreprises, de start-ups… qu’on ne connait pas mais qui ont envie de travailler avec nous, comme la SNCF avec la ferme de Jalogny par exemple ». L’idée est donc de « décloisonner » les services de la chambre d’Agriculture pour « tirer le meilleur » et « redonner de la fierté » à nos territoires.

Miser sur les marchés locaux

Si Christian Bajard soutenait ce programme, il profitait de la présence des services de la préfecture et de plusieurs parlementaires, pour rappeler que l’agriculture doit surtout déjà passer le cap de la sécheresse et plus largement de cours et de prix non rémunérateurs depuis des années. La crise est là. Si le président de la FDSEA se montrait critique au sujet du manque de résultats des EGAlim, il mettait au défi « les élus d'acheter enfin nos produits locaux en restaurations collectives ».
Le temps presse car à l’autre bout du spectre, « des gens financent L214 et autres pour faire du business en jouant sur l’émotionnel » au détriment d’une agriculture familiale et extensive. Le président du Conseil départemental, André Accary donnait alors son conseil pour au moins préserver le moral des agriculteurs : « il faut savoir éteindre sa TV ou sa radio ». Le rire étant en effet salvateur.

Le préfet s’invite dans les EGAlim

Plus sérieusement, il rappelait les projets en cours pour soutenir le monde agricole, dont l’ouverture prochaine du laboratoire d’analyses, sanitaires notamment, Agrivalys. Il laissait également sous-entendre réfléchir à un « plan à long terme » contre la sécheresse sans encore pouvoir faire d’annonce officielle… Le préfet de Saône-et-Loire, Jérôme Gutton assurait une nouvelle fois avoir demandé à la DDT et DDFIP de « mettre en œuvre toutes les démarches » administratives (calamités, dégrèvements…) face à la sécheresse. Ne voulant visiblement pas s’aventurer sur le sujet des zones de non traitement phytosanitaire (ZNT) riverains, il utilisait cette formulation : « Ce sont vos clients qui font les normes... bien plus que les règles légales ».
Mais l’annonce la plus surprenante fut certainement celle faite sur les négociations commerciales entre agriculteurs et distributeurs notamment. « Les redoutés DDPP et Direccte sont à votre disposition si vous voulez négocier avec vos distributeurs dans le cadre des EGAlim ». Chiche ?

Images