Enseignement agricole
Former pour installer des agriculteurs et revitaliser la ruralité

L’enseignement agricole est le second réseau d’enseignement national. De la 4e au niveau ingénieur, il forme à tous les métiers du vivant : métiers de la terre, de la nature, du végétal, de la forêt et du bois mais aussi aux métiers en lien avec l’alimentation, les territoires et des services à la personne. Le taux de réussite aux examens est de 93 % et le taux d’insertion professionnelle est supérieur à 90 %. Entretien avec Valérie Baduel, directrice générale de l’enseignement et de la recherche (DGER).

Le projet de loi de finances 2022 dote l’enseignement agricole de 675 M€, soit une hausse de 5 %. Que financeront les fonds supplémentaires alloués ?

Valérie Baduel : Le projet de loi de finances 2022 met l’accent sur les priorités de la politique du ministère de l’Agriculture dont fait partie l’enseignement agricole. La hausse de 5 % en autorisation d’engagement des dotations à l’enseignement et la préservation des effectifs reflètent l’importance accordée par le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, à l’enseignement agricole ; que ce soit l’enseignement technique agricole, l’enseignent supérieur agronomique ou encore l’enseignement vétérinaire et du paysage.

Cette hausse des dotations évite la suppression de 110 postes ETP (équivalent temps plein) comme le prévoyait initialement la trajectoire budgétaire pluriannuelle jusqu’alors en vigueur. L’enseignement vétérinaire et supérieur bénéficie ainsi d’effectifs supplémentaires. Pour renforcer l’équipe pédagogique dans les écoles nationales vétérinaires, 16 créations de postes équivalents temps plein sont programmées dès 2022.

Les enseignants et les étudiants bénéficieront-ils de la hausse du budget ?

V.B. : Les rémunérations des enseignants seront revalorisées conformément aux accords du Grenelle de l’enseignement. Le projet de loi de finances 2022 prévoit à cet effet un transfert de crédits en provenance du budget de l’Éducation nationale. Dans le budget du ministère de l’Agriculture pour 2022, l’enseignement privé et l’outre-mer se verront attribuer des fonds supplémentaires. Les maisons familiales n’ont pas été non plus oubliées. Enfin, les crédits destinés aux bourses d’études sur critères sociaux et les autres aides sociales à destination des élèves et des étudiants en BTS agricole connaissent une augmentation significative. Ces bourses et aides revalorisées doivent permettre à tout élève et étudiant qui le désirent, de suivre une formation dans l’enseignement agricole. Des moyens supplémentaires seront aussi alloués pour l’accueil des élèves en situation de handicap (+2 millions d’euros).

Qu’est-ce qui fait la force de l’enseignement agricole ?

V.B. : Pour Julien Denormandie, l’enseignement agricole – formation initiale, par apprentissage ou continue – et la recherche sont un élément clé de la politique publique conduite par le ministère pour construire l’avenir. La force de l’enseignement agricole est de proposer une panoplie de formations générales, par apprentissage et tout au long de la vie. Au ministère, nous nous réjouissons que l’enseignement agricole attire de nouveaux actifs prêts à se reconvertir vers des métiers de l’agriculture. Du reste, il bénéficie du nouveau dispositif de soutien de l’apprentissage. Pour rappel, une aide exceptionnelle de 5.000 € ou 8.000 € est accordée pour la première année des contrats signés entre juillet 2020 et décembre 2021.

Des réformes de programmes sont-elles en cours ?

V.B. : Les programmes évoluent en permanence. Une réforme des bacs pro porte sur le tronc commun afin de les rendre plus multidisciplinaires. Les étudiants doivent acquérir des compétences socio-comportementales qui les aideront dans leur parcours professionnel. Par ailleurs, quatre bacs professionnels (Productions aquacoles, Forêt, Services à la personne et Gestion des milieux naturels et de la faune) sont intégralement revus. Enfin, l’organisation des BTSA horticulture et BTSA industrie agroalimentaire est revue. Leur intitulé sera aussi redéfini pour rendre ces formations plus attrayantes.

Pour relever le défi générationnel, comment l’enseignement agricole suscite des vocations d’agriculteurs ?

V.B. : L’installation de jeunes agriculteurs fait partie des objectifs de politique publique du ministère repris par l’enseignement agricole. Les portes d’entrées dans l’agriculture sont très variées. Pour susciter des vocations, l’enseignement agit tout au long du cycle de formation à travers les programmes dispensés, les stages et les sorties scolaires. Dans le même esprit, les lycées agricoles organisent aussi des journées portes ouvertes. Enfin, le ministère de l’Agriculture finance des campagnes de communication pour faire la promotion des métiers du vivant. Nous comptons aussi sur les étudiants et les ex-étudiants pour témoigner sur les réseaux sociaux de leur motivation et de leur réussite.

Le site : laventureduvivant.fr a pour vocation d’informer et d’orienter les jeunes en présentant l’univers des enseignements dispensés et les débouchés avec plus de 200 fiches métiers et formations.