Santé
La Saône-et-Loire teste la carte vitale dématérialisée

Ariane Tilve
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Fini la bonne vieille carte verte que l’on oublie parfois dans la poche d’un jean ? Rien n’est moins sûr, en tout cas pas dans l’immédiat. Le 71 fait partie des dix départements qui testent, officiellement depuis le mois d’octobre 2022, ce dispositif.

La Saône-et-Loire teste la carte vitale dématérialisée

La Saône-et-Loire, la Seine-Maritime, le Bas-Rhin, le Nord, la Gironde, l’Hérault, la Loire-Atlantique, la Sarthe, le Puy-de-Dôme et Paris ont officiellement commencé à tester l’e-carte vitale. Un dispositif déjà testé depuis plus de deux ans par le Rhône et les Alpes-Maritimes, et qui devrait être généralisé d’ici 2026. Le décret du 28 décembre 2022 précise en effet que la mise à disposition de cette e-carte vitale s’achèvera « au plus tard le 31 décembre 2025 ».

Concrètement, il s’agit donc de remplacer progressivement la fameuse carte verte par une application baptisée apCV. Les utilisateurs doivent renseigner leur numéro de sécurité sociale, faire une capture vidéo de leur carte d’identité ainsi qu’un selfie vidéo. Une fois cette étape passée et les vérifications de conformité effectuées, la carte Vitale dématérialisée sera activée. Il s’agit en réalité d’un QR code que les professionnels de santé, équipés du matériel nécessaire, sont censés pouvoir lire.

L’objectif de cette démarche interrégime est louable, nous avons pratiquement tous nos smartphones en poche et pas forcément notre carte Vitale. Il y a donc moins de risques d’oublier ladite carte si elle est dans son téléphone. Ce qui semble, a priori, devoir nous faciliter la vie se révèle, dans les faits, un peu plus compliqué. D’abord parce que la rédaction n’a pas réussi à trouver l’application sur l’Apple store ou Google play. Vient ensuite la question des professionnels de santé. Les pharmacies que nous avons contactées à Mâcon, Charolles, Autun ou encore Chalon-sur-Saône ne savent pas, pour la plupart, si elles peuvent lire la e-carte Vitale. D’autres attendent que leurs services de gestion informatique active la fonctionnalité. Pour ce qui est des médecins ou encore des sages-femmes, ils doivent mettre à jour leur logiciel de facturation et se procurer un lecteur NFC ou de QR Code. Dans le premier cas, le patient devra poser son smartphone sur le lecteur alors que dans le deuxième cas, le patient devra scanner le QR Code présent dans l’application. Enfin, les hôpitaux, comme nous l’a confirmé le centre de Mâcon, n’ont pas besoin de carte Vitale pour prendre en charge les patients qui doivent simplement fournir leur numéro de sécurité sociale puisque ces établissements disposent du système CDRI qui permet de les identifier, même s’il reste toujours préférable d’avoir sa carte.


Les avantages


Cette e-carte vise à simplifier l’accès aux données de santé, autant pour les patients que pour les soignants. Le décret précise notamment que « le titulaire d’une carte Vitale sous forme d’application mobile a directement accès à l’ensemble des données à caractère personnel le concernant ». Les utilisateurs pourront donc, théoriquement, télécharger leurs reçus de dépenses de soins dans les sept jours suivant la consultation médicale, mais pas au-delà de ce délai. Autre avantage, « Le titulaire d’une carte Vitale sous forme d’application mobile peut en déléguer l’usage, pour lui-même ou pour un ayant droit, à une personne de son choix elle-même titulaire de l’application, pour une durée définie ». En clair, si vous laissez les enfants chez leurs grands-parents pour les vacances, vous pouvez leur donner accès à la carte Vitale des petites têtes blondes. Quels que soient les avantages et les inconvénients du dispositif, une chose est sûre, la bonne vieille carte verte a encore de beaux jours devant elle. D’abord parce que nous sommes en phase de test et que personne n’est obligé de disposer de la version numérique. Ensuite parce que le décret indique que l’assuré, qui ne peut posséder qu’une carte Vitale, a le droit d’en disposer « sous chacune des deux formes disponibles ». Afin de mieux vous accompagner, la MSA publiera prochainement un complément d’information dans nos pages.