Moissons
Le drone qui sauve la faune sauvage et préserve le bétail

Françoise Thomas
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Parce que la présence de cadavre dans le fourrage des animaux peut être lourd de conséquence, Anthony Litaudon veut proposer un service bien particulier aux agriculteurs : venir sur la parcelle, juste en amont du passage des engins de moisson, pour repérer la faune présente. Le concept n’est pas nouveau, mais le jeune homme espère vraiment développer ce service en Saône-et-Loire.

Le drone qui sauve la faune sauvage et préserve le bétail

« Le risque principal est le botulisme », prévient Anthony Litaudon. Maladie mortelle dans 90 % des cas, puisqu’aucun traitement n’existe une fois les symptômes déclarés, le botulisme chez les bovins est essentiellement dû à une contamination de leur eau ou de leur alimentation par la présence d’un cadavre. Et parmi les origines possibles, l’intégration accidentelle d’un gibier lors des travaux de fauchage ou de broyage.
Si des lièvres ou des faisans auront souvent tendance à s’enfuir à l’arrivée des tracteurs, « la technique de camouflage d’un faon par exemple sera au contraire de se tapir encore plus au sol ». Et donc de finir inévitablement dans la faucheuse et dans les balles de foin.

Chaleur détectée

Anthony Litaudon est un pilote de drone professionnel qui a lancé son autoentreprise en décembre 2020. Parmi les utilisations possibles du drone, le jeune Mâconnais a découvert l’activité proposée par la société belge Sauvons Bambi. « Grâce à un drone équipé d’une caméra thermique, le principe est de survoler la parcelle juste avant le passage des tracteurs ». Le pilote de drone repère alors sur son écran les sources de chaleur. Secondé sur place par une poignée de volontaires, il peut les guider jusqu’à l’animal pour sa mise à l’abri. « Nous détectons ainsi les faons, les levrauts, les oiseaux qui nichent au sol ».

Les statistiques avancées par l’association belge font état de 204 faons sauvés depuis le 7 mai 2021, 62 levrauts, des nids d’oiseaux. Anthony Litaudon a pris contact avec cet homologue belge et a obtenu le droit de reprendre le principe d’action, de même que le nom de la société « rebaptisée pour l’occasion Sauvons Bambi France ».

Participation de tous

Malheureusement, pour l’instant, Anthony Litaudon n’est pas encore équipé, d’où le lancement d’une opération de financement participatif pour l’aider à acquérir le matériel. « Le drone avec caméra thermique représente un budget de 6.350 €, la campagne est ouverte sur Okpal jusqu’à fin avril ». Juste le temps ensuite d’être prêt pour une saison de fauche et de moisson qui débute dès le mois de mai…

« Le principe est d’intervenir entre 5 h et 8 h du matin, sur la période de mai et juin, au moment où les différences de température sont les plus importantes pour détecter plus facilement les sources de chaleur venant des animaux ».

Ce service, Anthony Litaudon le proposera gratuitement aux agriculteurs du département. Basé sur Mâcon, il se déplacera également dans l’Ain.

Le principe sera que l’agriculteur prenne contact avec lui en amont, pour indiquer le lieu de la parcelle à survoler « par expérience, les exploitants savent celles où il y a le plus de risque de présence d’animaux », et le jour envisagé pour la prestation. Un minimum de préparation étant nécessaire de son côté.

Profitable à tous, faune, bovins, chevaux, agriculteurs, militants pour la protection de la nature mais aussi chasseurs, le concept Sauvons Bambi France mérite donc d’être soutenu pour voir le jour.

 

Collecte à retrouver sur https://www.okpal.com/sauvons-bambi-france/

Pour mener à bien son projet, Anthony Litaudon doit investir dans un drone équipé d’une caméra thermique.