Concours de Romenay
Au concours de Romenay, l’ambiance bressane fait la différence !

Marc Labille
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Samedi dernier, le concours de bétail gras de Romenay a rassemblé 48 bovins. Malgré une commercialisation difficile, le rendez-vous conserve son ambiance et ses habitués.

Au concours de Romenay, l’ambiance bressane fait la différence !
Pour sa toute première participation à un concours de bovins de boucherie, Vincent Loreau a décroché d’emblée le grand prix d’honneur des génisses de plus 42 mois. Habitué à engraisser toutes ses femelles, le jeune éleveur produit des carcasses lourdes avec un cheptel dont il soigne la génétique. La génisse championne n’échappe pas à cette marque de fabrique et elle devrait donner facilement 700 kg de viande. Elle a été commercialisée par le groupement Feder pour le Leclerc de Mâcon.

La 74e foire concours de bétail gras de Pâques de Romenay a rassemblé 48 animaux soit exactement le même nombre qu’en 2023. 16 éleveurs-engraisseurs étaient présents en provenance de la Bresse, du Charolais-Brionnais et aussi de l’Ain et du Jura. Le concours accueillait quelques nouveaux exposants. Si le nombre d’animaux s’est maintenu cette année, « le Covid a coupé en deux notre concours qui rassemblait une centaine d’animaux avant cela », confie le président du comité de foire Noël Favre. Si le nombre de bovins engagés est décevant, le succès populaire de la foire de Romenay compense avec une ambiance festive qui est appréciée des éleveurs. Cette année encore, plus de 400 repas ont été servis pour le déjeuner et l’évènement attire toujours des exposants divers : matériel, produits du terroir, artisanat… Sans oublier une buvette qui ne désemplit pas et une animation permanente !

Acheteurs moins gourmands

Concernant la commercialisation des animaux, on retrouve la tendance qui pèse sur l’ensemble des concours de viande et cette moindre appétence des acheteurs pour les bêtes haut de gamme. Un éleveur confiait qu’il avait mieux valorisé ses vaches que ses génisses, admettant tout de même avoir obtenu une plus-value par rapport au tarif en ferme. Des vaches premier prix ont été vendues entre 5,80 € le kilo de viande et 6,50. Des génisses de plus de 42 mois ont été négociées 8,50 - 9 €. Une partie des transactions ont été effectuées entre fidèles tels des artisans bouchers et autres supérettes venues pour leurs fournisseurs attitrés. À l’instar de Thierry Dufour qui vendait sept bovins d’exception à une boucherie de Haute-Savoie ou Franck Fontanelle qui a commercialisé quatre génisses au super U de Saint-Amour (Jura). Signe des temps, le voisin Bigard (Cuiseaux) a acheté moins de bêtes que les autres années, laissant quelques invendus (lire encadré).

L’association Viande des Pays de l’Ain milite pour un juste prix !

Venue du département voisin, l’association Viande des Pays de l’Ain était venue à Romenay pour accompagner deux de ses adhérents qui concourraient avec deux charolaises. Cette association d’éleveurs a été créée dans l’esprit des lois EGAlim et son but est de valoriser des animaux nés, élevés, engraissés et abattus dans l’Ain suivant les conditions d’un contrat EGAlim. Treize magasins se sont engagés auprès de cette association (Leclerc, Migros, Inter). À Romenay, l’association a permis la valorisation de deux génisses contractualisées qui iront à un Intermarché. Conformément aux engagements de ce collectif, ces génisses ont été payées à un prix qui couvre leur coût de production, suivant une grille de prix fixée par le contrat. Les responsables de l’association ont aussi acheté une troisième bête qui n’était pas de leur département ni engagée dans leur filière. Il s’agissait d’une génisse de plus de 42 mois, prix d’honneur dont la jeune éleveuse venue du Jura n’était pas parvenue à trouver d’acquéreur. « On lui proposait un prix scandaleusement bas par rapport à cette catégorie. Elle ne pouvait pas accepter », s’indignent les deux représentants de cette association militante.

Extrait du palmarès

Grands prix d’honneur

Génisse 30 à 42 mois : EARL Fontanelle, La Genête.

Génisses de plus de 42 mois : EARL Loreau, Curtil-sous-Burnand. 

Cularde de plus de 42 mois : Thierry Dufour, Ozolles.

Vaches : Thierry Dufour, Ozolles.

Prix d’honneur

Génisse 30 à 42 mois : Thierry Dufour, Ozolles. 

Génisses de plus de 42 mois : Gaec de Mont Jalleran (39).

Vaches : Thierry Dufour, Ozolles.

Prix d’ensemble vaches : 1er Thierry Dufour, Ozolles ; EARL de la Grosne Pautet, Sercy ; 3e Gaec de Dulphey, Mancey.

Prix d’ensemble femelles de 30 à 42 mois : EARL Fontanelle, La Genête.

Prix au plus jeune éleveur naisseur : Gaec de Mont Jalleran (39).

Femelles label rouge : Gaec Noiziller, Saint-Micaud ; EARL de Champagny, Champagny-sous-Uxelles ; Gaec Clément, Ouroux-sous-Bois-Sainte-Marie ; Gaec SN2A (01) ; EARL Loreau, Curtil-sous-Burnand.