Bernard Delaye
Une passion contagieuse

Régis Gaillard
-

Homme de passion et de partage, Bernard Delaye fait partie de ces personnages hauts en couleur qui savent fédérer autour d’eux et emmener les autres vers des projets toujours riches humainement. Portrait d’un homme aux mille vies, reconnu entre autre aujourd’hui, pour être le président du Concours des Grands vins de France à Mâcon.

Une passion contagieuse
Bernard Delaye a toujours consacré beaucoup de temps aux autres.

Qui a un jour croisé la route de Bernard Delaye ne peut être que sous le charme de cet homme affable et cultivé, au sourire malicieux et à l’humeur toujours égale. Né à Loché, Bernard Delaye est issu d’une très longue lignée de viticulteurs. « Mon grand-père est l’un des co-fondateurs de la Cave de Vinzelles et mon père, Paul, a été président de ladite cave pendant un quart de siècle ». Une structure dont il sera lui-même vice-président pendant douze années. Après avoir effectué ses études à Mâcon entre Ozanam et Lamartine, obtenu un bac de philosophie et poursuivi des études d’éducateur spécialisé à Dijon, direction le service militaire dans les "Para" à Toulouse. Avec une expérience qui le marquera à vie : « c’est dans ce cadre que j’ai effectué une mission humanitaire au Biafra » (aujourd’hui région du sud-est du Nigéria).

Un bonheur long de 37 années

Par la suite, il devient maître d’internat au lycée de Davayé en mai 1969, à la base, pour seulement quelques mois. Il y restera finalement 37 ans. « Paul Delagarde, le premier directeur du lycée, m’avait embauché à titre provisoire ». Au fur et à mesure des années, celui qui faisait fonction de surveillant général passe différents concours pour devenir répétiteur, puis conseiller d’éducation en 1979 et, enfin, conseiller principal d’éducation en 1984. « Ces 37 années furent des années de bonheur et de passion. En dehors de la responsabilité de la vie scolaire, je m’occupais beaucoup du recrutement. J’allais sur le terrain, sur des salons, aux assemblées générales de caves coopératives et des caisses locales du Crédit Agricole. J’ai toujours beaucoup insisté auprès des élèves sur le fait de maîtriser une langue étrangère et, tout particulièrement, l’anglais. Mais aussi sur le fait d’aller voir ailleurs ce qui se passe. Je m’occupais également des stages avec un réseau d’environ 150 maîtres de stages disséminés un peu partout en France. J’étais également délégué départemental de l’Apecita. Je recevais plus d’une centaine d’offres d’emplois par an et, bien sûr, j’en faisais profiter mes anciens élèves et étudiants ».

Mâcon-Davayé-Mâcon

C’est au sein du lycée qu’il va pleinement s’imprégner du Concours des grands vins de France. « Depuis 1954 et jusqu’en 1972, le Concours des grands vins de France se déroulait à la Chambre de Commerce de Mâcon. Mais le lieu était devenu trop exigu. Il a alors failli migrer du côté de Grièges ». Mais c’est finalement au lycée de Davayé qu’échoit l’organisation de cet événement. Organisation dont la charge est confiée, par le directeur Paul Delagarde, à Bernard Delaye. « Il fallait accueillir quelque 7.000 échantillons. Nous occupions l’ensemble de l’établissement auquel il fallait ajouter deux chapiteaux de 2.000 m². Il y avait une trentaine de personnes, bénévoles, du lycée pour préparer l’évènement. Nous installions tout dans la nuit du jeudi au vendredi et toute la journée du vendredi. J’ai le souvenir d’ambiances extraordinaires. Le concours rassemblait environ 2.200 personnes ». Un concours dont il prend la présidence en 1985, succédant à Michel Brun, et qui sera rapatrié à Mâcon en 2000 afin de disposer d’espaces plus appropriés à un tel événement. Cette année, avec l’annulation du Concours des vins de Paris, le Concours des Grands de France à Mâcon devrait être - définitivement - le premier et plus grand de France !

Ouverture sur le monde

Même s’il quitte l’établissement de Davayé en 2006 en faisant valoir ses droits à la retraite, l’emploi du temps de Bernard Delaye reste bien chargé. Outre son investissement auprès du Comité de jumelage en tant que vice-président chargé de la promotion du Mâconnais auprès des villes jumelles et de l’Office de tourisme, il n’hésite pas à prendre de nouvelles responsabilités. À l’image de la présidence de la Société d’agriculture de Mâcon, organisatrice la Saint-Vincent du Mâconnais-Beaujolais, assurant la succession de René Duvert. Une présidence qu’il occupera pendant un peu plus d’une décennie. Et puis il y aura la présidence du Comité salon, concours et foire de Mâcon dès 2008 en remplacement de Paul Brunet avec le Salon des vins et le Salon des plaisirs gourmands « avec uniquement des producteurs ». Avec, à la clé, un franc succès populaire pour ce dernier événement à la fois qualitatif et festif.

Intronisé dans 39 confréries tant en France qu’à l’étranger, Bernard Delaye a été pendant 35 ans à la Confrérie des vignerons de Saint-Vincent Mâcon. Des investissements personnels et professionnels qui lui ont valu de recevoir bon nombre de distinctions, Bernard Delaye étant en effet chevalier du mérite agricole, chevalier des palmes académiques et chevalier de l’ordre national du mérite.

Malgré un agenda copieusement garni, cet épicurien a toujours su se laisser quelques plages de temps libre pour assouvir l’une de ses grandes passions : les voyages. C’est ainsi qu’il découvrira des contrées lointaines entre Amérique latine (Brésil, Pérou, Cuba, Mexique, Bolivie, Argentine…), Asie et Afrique du Sud « un pays qui m’a passionné ».