Lycée de l’Horticulture et du Paysage de Tournus

Antoine Philippe, le nouveau visage de Tournus

Lorsqu’on lui demande pourquoi il a choisi l’enseignement agricole, et plus particulièrement Tournus, Antoine Philippe répond : « ici, nous sommes au cœur des préoccupations sociétales que sont la préservation de l’environnement, de la biodiversité et de la ressource en eau. Ce sont, pour moi, des enjeux cruciaux ». Le plus de cet établissement est son atelier technologique. Ce plateau, sur lequel le Conseil régional investit régulièrement, est mis à disposition des partenaires extérieurs, dont le BPREA maraîchage de Charolles, le CAPa MA spécialité agriculture et le Bac pro en apprentissage Conduite de production agricole de Saint-Marcel. L’IME de Tournus en profite également. « Nous sommes ouverts à une multitude de partenariats et proposons diverses animations territoriales ». L’une de ces animations est la collaboration avec divers établissements, dont de nombreux collèges, à l’instar de Bagatelle. Des élèves du lycée de Tournus, dits écoresponsables, réfléchissent à leurs problématiques locales et participent à des échanges d’idées, de projets. « Aujourd’hui, nous recevons des collégiens de Bagatelle, à Tournus. Ils vont rencontrer nos écoresponsables et visiter notre projet de micro-forêt, qui se développe, et participer à des activités pratiques pour comprendre concrètement ce qu’est l’horticulture ».

Un espace d’expérimentations

Le lycée propose un Enseignement à l’initiative de l’établissement (EIE), un module décliné très localement par chaque établissement en fonction de ses spécificités. Les élèves de la filière Conduite de production horticole choisissent certains légumes à cultiver et les mettent à disposition du chef de cuisine qui, à son tour, les met au menu de la cantine. « Le travail des élèves est valorisé, tout en offrant des produits de la qualité aux pensionnaires et demi-pensionnaires. Cela contribue également à l’équilibre du modèle économique de l’établissement qui rachète ces produits issus de l’agriculture biologique ». Cet EIE permet de couvrir tous les aspects de préoccupation sociétale : du biologique aux débouchés économiques de la production en passant par l’analyse technico-économique.

Ici, on compte un certain nombre d’expérimentations, dont une sur des cultures de tomates. Le lycée est chargé de réaliser des BOUTURES pour un partenaire et est rémunéré pour cela. Il se penche également dans l’analyse des auxiliaires sur les ravageurs en floriculture. Autre espace de recherche, le verger expérimental. Là, les enseignants d’horticulture font un essai d’agroforesterie qui concilie verger et maraîchage. « Pour l’instant, nous essayons sur deux bandes avec différentes conditions de culture, avec ou sans amendement, paillé ou non. Si cela fonctionne et que nous en avons les moyens, cela pourrait évoluer en maraîchage en agroforesterie. Et si nous parvenons à être accompagnés par un organisme, nous pourrons transformer ce test en expérimentation dans quelques années, envisage Antoine Philippe. Cela permettrait de compléter l’offre de la cantine, qui est actuellement insuffisante, et pourquoi pas nous permettre une commercialisation sous d’autres formes ».

Former des gestionnaires

Un certain nombre de lycéens ont déjà pour objectif de reprendre une exploitation agricole. Pour les accompagner, le directeur de Tournus a sollicité l’aide d’une enseignante de Sciences économiques, sociales et de Gestion (SESG) afin qu’elle organise un module de sensibilisation à la création ou à la reprise d’exploitation. Elle a aujourd’hui une dizaine d’élèves qui suivent ce module facultatif. « Cela ne veut pas dire qu’à l’issue du Bac pro, ils seront parfaitement aptes à s’installer, la plupart le font après un BTS, mais la graine est semée ».

Pour en savoir plus sur le Lycée de l’horticulture et du paysage de Tournus, qui propose des formations de production végétales (fruits, légumes, arbustes et des fleurs), rendez-vous à la journée portes ouvertes mercredi 3 mai, de 13 h à 17 heures.