Enseignement supérieur
Apprentis ingénieur agronome, ce sera bientôt possible

À la rentrée de septembre 2022, Agrosup Dijon devrait proposer une formation pour devenir ingénieur agronome, mais par le biais de l’apprentissage. Le projet attend la validation de la Commission des titres d’ingénieur.

Apprentis ingénieur agronome, ce sera bientôt possible
Avec cette formation d’ingénieur agronome en apprentissage, Agrosup Dijon renforce son offre dans ce domaine en plein développement sur les formations de longue durée, après un premier cursus sur l’agroalimentaire lancée en 2018. (crédit Jean-Noël Paoli)

Preuve supplémentaire du regard différent qui est posé, dans notre pays, sur l’apprentissage : ce type de cursus est de plus en plus proposé dans l’enseignement supérieur. Dernier exemple en date : Agrosup Dijon prépare actuellement une formation d’ingénieur agronome sur ce modèle. Le projet est pour l’heure en attente de sa validation par la Commission des titres d’ingénieur. « Nous allons être audités, fin juin-début juillet, précise Nicole Chevignard, chargée de mission sur le projet de cette formation et ex-enseignante au sein d’Agrosup où elle était également directrice-adjointe du département des sciences humaines et sociales. Nous espérons l’accréditation pour septembre prochain et l’accueil de nos premiers étudiants dans cette formation devrait intervenir un an plus tard, en septembre 2022 ». 

Attente des étudiants et des entreprises

En l’espèce, Agrosup Dijon n’en est pas à son coup d’essai, l’école proposant déjà depuis 2018 une formation supérieure en apprentissage spécialisée dans l’agroalimentaire. Cette première expérience, concluante, constitue aussi une base solide qui aura été très utile dans la genèse de cette formation d’ingénieur agronome d’un nouveau type. Pour septembre 2022, Agrosup table sur un groupe d’une vingtaine d’étudiants apprentis pour cette première promotion. Ils partiront pour un cursus d’une durée de trois ans.

De plus, les entreprises expriment des besoins croissants dans le domaine. L’une des particularités de cette formation d’ingénieur agronome par apprentissage tient à son recrutement : il s’agira uniquement d’étudiants à bac+2 (DUT ou BTS agricoles). Un public différent de celui qu’on trouve dans les formations d’ingénieur agronome « classiques », avec un bagage plus technique et, dans certains cas, déjà des expériences en apprentissage. « Les étudiants vont passer plus de 60 % de leur temps en entreprise, conclut Nicole Chevignard, nous devons donc adapter le volume du contenu de nos formations, par rapport à un cursus classique, et l’articuler au mieux avec ce qu’ils pourront faire en entreprise. C’est d’autant plus délicat à organiser que la fonction d’ingénieur agronome conduira nos étudiants à travailler sur des domaines et des métiers très divers, et dans des structures très diverses également. Il faudra trouver un langage commun pour tous les apprentis ». Là encore, l’expérience acquise sur le cursus agroalimentaire sera précieuse : le 31 août, les 19 premiers étudiants qui l’ont suivi depuis l’ouverture en 2018 seront diplômés. 

Berty Robert

Un partenariat fort avec l’Ifria

En mettant en place des formations par apprentissage, Agrosup Dijon doit fonctionner en partenariat avec un Centre de formation spécifique (CFA). Pour son cursus en agroalimentaire, qui fonctionne depuis 2018, l’école travaille avec l’Institut de formation régional des industries agroalimentaires (Ifria), basé à Dijon. « Nous assurons la formation d’ingénieur, explique Sabine Petit, et les apprentis sont inscrits à l’Ifria. L’intérêt c’est que cet institut est rattaché à la branche professionnelle de l’industrie agroalimentaire ». Une logique qui va se poursuivre avec le nouveau cursus en agronomie, pour laquelle l’Ifria va rester le partenaire d’Agrosup en tant que CFA « hors les murs ». De ce fait, l’Ifria va pouvoir élargir son périmètre au-delà du secteur de l’agroalimentaire en se rapprochant, par exemple, des coopératives agricoles. Une relation gagnant-gagnant.