Accès au contenu
Face à un gel record

Groupama impatient d'une réforme

Alors que l’épisode de gel 2021 coûtera plus de 100 millions d’euros à Groupama, l’assureur est prêt à appuyer sur l’accélérateur pour appliquer les propositions du député Frédéric Descrozailles sur la réforme de la gestion des risques.

Groupama estime que l’épisode de gel du mois d’avril lui coûtera plus de 100 millions d’euros. « Il s’agit d’un événement dont l’intensité sera probablement plus élevée que celle qu’on avait connue en 2017, et donc […] qui nous coûtera plus de 100 millions d’euros », a indiqué la directrice marché agricole de Groupama Delphine Létendart, le 5 mai. Une estimation minimum qui repose principalement sur l’évaluation des dommages en viticulture : « Plus de 80 % de nos assurés en viticulture ont fait une déclaration de sinistres […] Ce qui pour nous représente un peu plus de 100.000 ha de vignes reconnues sinistrées », a-t-elle précisé. En revanche, il est encore trop tôt pour quantifier les dégâts en grandes cultures. Seule certitude : près de 20 % des surfaces betteravières assurées par Groupama ont sollicité la garantie re-semi (environ 20.000 ha). « [L’épisode de gel 2021] sera probablement le plus lourd depuis la création de l’assurance récolte en 2005 », a souligné Delphine Létendart. En 2017, le sinistre gel avait coûté à Groupama 95,50 M€. En 2019, un épisode de moindre ampleur lui avait coûté 52,30 M€.

Pour l’année 2020, Groupama a indiqué que 61 % de ses dépenses pour sinistres climatiques – toujours dans le cadre de l’assurance récolte (MRC) – sont liées à la sécheresse. Au total, Groupama estime le niveau de pertes pour aléas climatiques « aux environs de 300 millions d’euros ». « Sur notre portefeuille, ça nous fait un rapport sinistre à prime qui sera supérieur à 120 % », a indiqué la directrice marché agricole. Un chiffre dans la lignée des années précédentes, selon le président délégué de Groupama François Schmitt. « Si on fait la moyenne sur cinq ans […], le ratio sinistre sur prime cumulé est bien supérieur à 100 % – sachant qu’il ne tient pas compte de la réassurance et des frais de gestion. Autrement dit, nous [portons] un risque déséquilibré sur ces cinq dernières années ».

Prêts pour le pool

Se saisissant de la refonte du système de gestion des risques, dont le ministre de l’Agriculture doit préciser les contours d’ici l’été, Groupama a salué les propositions du député Frédéric Descrozailles remises à Julien Denormandie le 21 avril. « C’est un package complet […] qui constitue une base très sérieuse pour engager une réforme », a réagi le directeur des relations institutionnelles et des orientations mutualiste Groupama Pascal Viné. Il a indiqué « attendre le feu vert de l’État » pour déposer, si possible « dans les semaines qui viennent », la demande de création de pool de coréassurance auprès de l’Autorité de la concurrence.