"En direct du Pré" à Saint-Albain

La boucherie de la ferme Josserand

« Je dirige mon exploitation comme un chef d’entreprise avec pour mots d’ordre : l’indépendance et la maîtrise de A à Z de ma production », aime à répéter Dominique Josserand. C’est ce dynamisme et cet esprit d’entreprise qui l’animent depuis qu’il a dû prendre la suite de son père Gilbert, décédé accidentellement en 2001. Dès 2005, en association avec sa mère Josiane, il développe l’exploitation avec l’installation d’un abattoir de volailles agréé et d’un laboratoire de transformation. Déjà à cette époque, il avait opté pour 100 % de vente directe.

Trois ateliers de production

Aujourd’hui, Dominique Josserand, « agriculteur-entrepreneur » comme il se définit, a également structuré son exploitation autour de trois ateliers de production. Selon la tradition bressane, un élevage de volailles de Bresse AOP et toutes ses déclinaisons de volailles fines AOP comme le chapon, la poularde et la dinde de Bresse. Il élève aussi des canards de Barbarie et des pintades fermières. Titulaire d’un BTS "lait" obtenu à l’Énilbio de Poligny (Jura), Dominique Josserand supervise l’élevage de chèvres laitières et la fabrication de fromages. Enfin, il a un troupeau de bovins charolais alimenté avec les fourrages et les céréales de la ferme. Une dizaine de personnes sont employées selon la période. « C’est grâce à mes salariés que je peux mener à bien toutes mes initiatives, reconnaît-il. Nous communiquons beaucoup, il y a de nombreux échanges, mais je reste le seul à fixer la ligne directrice. Je prends l’exemple de ma mère qui fut la tête pensante de l’exploitation pendant de nombreuses années ». À partir de ses différentes productions, la ferme Josserand propose de la viande fraîche à la découpe, une large diversité de plats cuisinés, de la charcuterie fermière (à partir de viande de porc issue d’un élevage voisin) ainsi que des fromages de chèvres sous toutes les formes. La ferme Josserand vend sur place à l’exploitation. Elle est présente également sur divers marchés de la région : le lundi à Louhans, ceux du mercredi et du samedi à Bourg-en-Bresse, le vendredi à Chalon-sur-Saône, le samedi à Tournus. Elle approvisionne également le point de vente collectif (PVC) Ferm’emplettes à Sainte-Bénigne. Enfin, l’agriculteur vient de développer une boutique de vente en ligne sur son site lafermejosserand.com

Trouver un plan B

En dépit de cette diversité des modes de commercialisation de ses productions, Dominique Josserand ne cesse de réfléchir à de nouveaux débouchés. « Je suis entièrement satisfait de ma collaboration avec le point de vente collectif Ferm’Emplettes, indique-t-il. Toutefois, je ne veux pas miser sur ce type de formule. D’ailleurs, je ne m’impliquerai pas dans un autre PVC car je trouve que c’est trop compliqué de faire travailler ensemble un grand nombre d’interlocuteurs qui n’ont pas forcément la même approche ou esprit d’entreprise. À partir de ce constat, je me suis mis à la recherche d’un plan B. C’est ainsi que m’est venue l’idée d’ouvrir ma propre boutique pour gagner en indépendance et maîtriser la commercialisation de l’ensemble de mes gammes de produits ».
Saisissant l’opportunité de la fermeture d’une boucherie à Sain-Albain entre Mâcon et Tournus, Dominique Josserand a ouvert son propre magasin en avril 2019 en association avec l’un de ses bouchers. Ils ont créé une société indépendante "En direct du Pré" qui gère le magasin.
« L’ouverture de cette boutique présente de nombreux avantages, explique Dominique Josserand, cela sécurise l’activité des trois élevages et de l’atelier de transformation. Cela permet aussi de fidéliser notre clientèle qui dispose d’une adresse fixe, en plus du rendez-vous sur les marchés ».

Gérer le coup d’après

"En direct du Pré" se veut une boutique haut de gamme. « Pour pouvoir vendre mes produits au meilleur prix et limiter mes charges, poursuit-il, nous proposons, en plus des productions de la ferme, un large choix de spécialités locales dignes d’une épicerie fine, ainsi qu’un service traiteur ».
Dominique Josserand rappelle enfin que, lors du premier confinement, lorsque les marchés étaient interdits, la boucherie leur a permis de préserver leurs différentes productions et de traverser la période sans trop de dégâts. « Ce type de boutique semble vraiment répondre à la demande et à l’attente du consommateur, se félicite Dominique Josserand. C’est le contact très étroit avec nos clients qui nous indique comment bien orienter notre production ». Dominique Josserand qui avoue prendre plaisir à gérer son exploitation, fait partie de ces entrepreneurs qui ont toujours une idée d’avance.
Magdeleine Barralon