Sélection animale
Sentinelle des épizooties et zoonoses

Lors de la table ronde de l’assemblée générale d’Allice (fédération des entreprises de sélection génétique), Gilles Salvat, directeur de la santé et du bien-être animal à l’Anses, a mis en avant le rôle de la sélection animale dans la prévention des épizooties et des zoonoses. Un sujet ô combien d’actualité avec la pandémie de Covid-19 ou après l’épizootie de grippe aviaire qui a touché le sud de la France.

Sentinelle des épizooties et zoonoses

Le réseau de sélection a, d’une part, un rôle de surveillance. « La génétique peut jouer un rôle dans la sélection d’animaux résistants aux maladies mais cela a ses limites », explique-t-il. « Ce que l’on oublie trop souvent, c’est qu’avant l’analyse d’une maladie, il y a le premier signal, celui qui est envoyé par l’éleveur qui observe quelque chose d’inhabituel dans le comportement de son animal, ou des signes cliniques de maladie. Les éleveurs d’Allice dont les animaux sont particulièrement contrôlés peuvent être des sentinelles de contamination qui peuvent apparaître par l’environnement ou par l’introduction de maladie », estime le spécialiste.

D’autre part, la génétique a bien sûr un rôle évident dans la lutte contre les épizooties, mais qui ne se limite pas à la recherche de résistances aux maladies. La claustration, préconisée pour éviter l’exposition à certaines maladies, nécessite par exemple des animaux moins agressifs. « Un facteur sur lequel la génétique a énormément d’informations et un rôle à jouer pour améliorer le bien-être animal », ajoute-t-il.

Enfin, le plein air ou le bio apportent aussi leur lot de contaminants face auxquels la génétique animale a des réponses à apporter. « La production bio a des avantages mais aussi quelques inconvénients comme les mycotoxines, observe Gilles Salvat. Cela peut avoir un effet sur les animaux. Il faut en tenir compte ». Pour cela, la génétique pourrait permettre de sélectionner des animaux qui ont une plus grande tolérance à ce problème.