PETR Mâconnais Sud Bourgogne
Des ateliers pour « anticiper les possibles »

Françoise Thomas
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Comment réagir et agir face au changement climatique ? Vaste question sur laquelle se penchent actuellement, depuis quelques mois et pour plusieurs mois encore, différents acteurs de terrain. Le PETR Mâconnais Sud Bourgogne s’est porté candidat et réfléchi actuellement sur les réponses à apporter « à la problématique de l’impact du changement climatique sur l’agriculture, la forêt, les paysages ». Prévue en trois étapes, la démarche a connu son deuxième atelier mercredi 7 juillet à Charnay-lès-Mâcon.

Des ateliers pour « anticiper les possibles »
Quatre tables rondes étaient organisées pour ce deuxième atelier.

La vaste et primordiale question à laquelle les participants à l’Atelier des territoires mené par le PETR Mâconnais Sud Bourgogne doivent réfléchir est aussi simple à formuler qu’immense et complexe à traiter : "comment le monde agricole peut s’inscrire dans la transition induite par le changement climatique ? ".

Organisés au niveau national dans quelques régions, les Ateliers du territoire proposent « aux acteurs locaux d’élaborer collectivement une vision d’avenir à partir des atouts et des ressources locales, des dynamiques et des coopérations », expliquent ainsi les organisateurs.

Deux territoires de la Bourgogne Franche-Comté ont été choisis pour traiter la problématique agricole plus précisément (voir encadré). Un premier atelier s’est déroulé en début d’année, en visio. Le troisième et dernier est programmé pour le 1er octobre prochain. Mercredi 7 juillet se déroulait donc l’étape deux, dans la salle Ballard de Charnay-lès-Mâcon.

Implication transversale

Prennent part à ces ateliers les élus de terrain bien évidemment mais également l’État à travers la Dreal et la DDT notamment, des représentants de la vie socio-économique, dont la chambre d’Agriculture, les établissements agricoles et viticoles, et puis divers professionnels tels des paysagistes, des experts en hydrologie, etc.

« Chacun est interrogé sur ses pratiques, présente Christine Robin. Le but est vraiment de partir de projets existants ou en devenir, mais aussi de faire émerger des solutions à partir des atouts du territoire et des acteurs en présence », poursuit la présidente du PETR.

« Nous avons proposé de réfléchir sur les conséquences du changement climatique sur les pratiques agricoles, en viticulture, élevages et cultures pour essayer de dégager une modélisation pour les 20-30 années à venir », annonce-t-elle encore.

L’avis d’une vingtaine d’agriculteurs du périmètre du PETR a déjà été recueilli, certains de ces exploitants étant engagés dans une forme de transition, entre mise en place du circuit-court, changement de pratiques culturales, gestion spécifique de l’eau. « Cela nous donne une première photographie de la situation, présente Laurent Flirden, chargé d’études à la DDT, pour éclairer les élus sur l’impact du changement climatique », et participer ainsi à la réflexion. « On n’en est pas à annoncer des solutions, mais à faire discuter les différents acteurs sur les pratiques agricoles, s’interroger et se projeter sur des actions éventuelles ».

Tous autour de la table

Ainsi, quatre tables rondes étaient organisées pour ce deuxième atelier, autour de la préservation de la ressource en eau, de l’artificialisation des sols, de la place de l’arbre hors forêts, de la transition agricole (entre transformation des exploitations et développement des circuits courts notamment).

Parmi les projets mis en avant, celui de la parcelle expérimentale en vigne agroforestière lancée dernièrement à Davayé par le lycée viticole Agro Bio Campus et le Vinipôle Sud Bourgogne.

Ces tables rondes ont permis de déboucher sur des prémices de propositions concrètes, restent désormais aux élus et aux acteurs de terrain de commencer à se les approprier. Au cours du troisième et dernier atelier, des pistes concrètes devraient être élaborées, car c’est bien à chaque territoire de trouver ses propres solutions. « Ces ateliers nous permettront de déterminer comment on peut accompagner les acteurs locaux dans cette nécessaire mutation, a résumé Christine Robin, à anticiper les possibles ».

Des actions, des solutions, regardées de près au niveau national, et qui vont alimenter la réflexion des politiques publiques. L’enjeu est réel et les premières solutions concrètes seront discutées à l’automne prochain.

Le terrain en modèle

Au niveau national, quatre régions sont pilotes pour ces Ateliers des territoires dans une démarche engagée fin 2019. Si le thème commun est pour toutes le changement climatique, chacune réfléchit à une composante spécifique : la mobilité, les espaces naturels et l’agriculture. 
Plus précisément, côtés infrastructures routières, sont regardés de plus près l’insertion durable de la future A79 pour les EPCI traversés par la RCEA et le département de l’Allier ; les mobilités du quotidien dans l’extrême sud-ouest du pays, dans les Landes ; la cohabitation lac de Grand-lieu et aéroport du côté de Nantes ; la mutation et les aléas du littoral entre Sète et Perpignan ; et donc les évolutions des pratiques agricoles pour le Pays de Vesoul Val de Saône et le PETR du Mâconnais Sud Bourgogne. 
Ces deux territoires « aux typologies complémentaires », comme le souligne Christine Robin, auront forcément des approches et des réponses différentes à cette même problématique en fonction de leurs contraintes et des forces en présence, mais les échanges, les partages d’expériences, les mises en parallèle sont aussi un aspect recherché dans ce travail.
À l’avenir, les pistes et les actions qui vont ressortir de ces ateliers doivent servir de base de travail pour le ministère de l’Écologie sur les différentes thématiques.
Ou comment enfin s’inspirer et se reposer sur des acteurs du terrain et du quotidien pour influer sur la politique générale…